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Du droit du citoyen à la protection de sa santé face au COVID-19

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Par Ali El Hadj Tahar

C’est le 1er mars dernier que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé une réunion du Haut conseil de sécurité, consacrée au Coronavirus. En France, le 2 mars 2020, alors qu’il y avait 130 cas de contaminations au coronavirus, une seule décision a été prise, et pas par l’État mais par les travailleurs du Louvre qui ont décidé d’un nouveau droit de retrait pour le 2 mars. L’État français n’a pris la décision de fermer les écoles que cette semaine. Dès les premiers cas enregistrés et qui ont touché un Italien et des personnes d’une même famille de Blida, l’État algérien a décidé de prendre des mesures qui ont réussi à juguler la propagation du virus. Alors que les Chinois ont pris des mesures fortes, jugées dictatoriales par certains, le laxisme dans les pays européens a entrainé la situation actuelle. La comparaison des chiffres et des dates de contamination en Algérie et dans d’autres pays sont très parlants, même avec l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie dont les échanges avec la Chine sont des dizaines de fois plus importants qu’entre notre pays et l’Empire du Milieu.
Cependant, les citoyens algériens sont toujours très critiques envers le gouvernement alors que dans une crise pareille, la discipline est un atout majeur d’efficacité. Elle est synonyme de solidarité, comme le montrent les démocrates et les républicains aux États-Unis qui ont adopté un plan d’urgence face au coronavirus, et prouvé que l’urgence impose la mise des différends politiques de côté. En cette période considérée par l’OMS comme pandémie, la lutte déclarée au virus équivaut à une guerre avec des armes contre un ennemi extérieur. Les mesures prises par l’État sont supposées sauver des vies lorsqu’elles sont appliquées fermement, solidairement, unanimement. L’Algérie a pris des décisions fermes mais sans vouloir donner l’impression de les imposer de manière dictatoriale. Les imams ont de leur propre chef pris la décision d’écourter les prêches, et les fidèles ont compris d’eux-mêmes qu’ils peuvent prier chez eux. Rappelons que l’Algérie est seulement au stade 2 de l’alerte, et il se pourrait que tous les lieux publics soient fermés dans l’avenir. Tous les vols vers l’Europe, même depuis Alger, Oran et Constantine, pourraient aussi être annulés.
Le Vieux Continent est devenu le foyer numéro Un de l’épidémie. Plusieurs pays ont décidé d’interdire l’arrivée sur leur sol de voyageurs venant de cette zone déclarée rouge, puisqu’il y a 24 518 cas uniquement pour l’Italie, la France, l’Allemagne et l’Espagne. La menace européenne est réelle pour l’Algérie qui est davantage fragilisée par ses frontières avec ses voisins, d’autant que les migrants clandestins continuent à se déverser dans notre pays à raison de 500 par jour. La responsabilité du citoyen est pleinement engagée face à cette pandémie qui a causé beaucoup de malheur dans des pays développés, dont certains ne savent plus comment traiter le mal ou juguler l’épidémie. C’est le « chacun pour soi » qui semble primer, et c’est à la fois logique et humain. Le nationalisme semble la meilleure parade durant pareille urgence. Le virus rend salutaire la fermeture des frontières qui, en temps normal ; est considérée comme preuve de racisme. Les Nations, comme un seul individu, se mettent à agir selon l’instinct de préservation, qui est une mesure de protection de l’Autre, car dans cette crise, les humains sont liés par le même destin. Et en fermant ma porte à l’Autre, je le prémunie aussi de mon mal.
Les mesures basiques de santé montrent que la promiscuité est en contradiction avec les mesures d’hygiène. Les décisions prises par l’État ne doivent pas être mises à mal par l’inconscience des citoyens. Ainsi donc, les manifestations politiques ne doivent pas servir de vecteur de propagation du virus. L’Algérien a le droit à la protection de sa santé. La responsabilité des partis politiques est engagée.
A. E. T.

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