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Droits à la liberté d’expression au Maroc : Le système politique makhzenien impose une chape en plomb

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Les autorités marocaines continuent de réprimer les droits à la liberté d’expression en ciblant les voix critiques et dissidentes, comme en témoigne le procès du militant et activiste marocain Youssef El-Hireche avec une nouvelle audience , tenue jeudi, au Tribunal de première instance de Kénitra.
Youssef El-Hireche, arrêté le 18 mars dernier, est poursuivi notamment pour les chefs d’accusation d' »atteinte à un fonctionnaire public » et « diffusion de fausses informations ». Ces accusations sont basées uniquement sur ses écrits sur son compte Facebook, souligne son comité de soutien qui considère que « ces accusations sont une atteinte à sa liberté d’expression et d’opinion, une manière de réprimer son travail d’investigation mené autour d’activités économiques de personnes hautement placées au sein de sphères politiques et économiques marocaines ». En effet, El-Hireche est connu pour ses publications critiques envers les autorités marocaines, notamment sur la corruption et les violations des droits humains. Son arrestation s’inscrit dans un contexte de répression accrue contre les voix dissidentes au Maroc et soulève beaucoup de questions sur la liberté d’expression et le respect des droits humains au Maroc. L’arrestation de cet activiste a suscité des réactions d’indignation de la part d’associations de défense des droits humains, de nombreux internautes et même de la part de députés. Dans une déclaration à la presse, la députée et ex-secrétaire générale du Parti socialiste unifié, Nabila Mounib, a apporté son soutien à ce militant, affirmant que son arrestation et sa comparution devant la justice constituent une « atteinte à la liberté d’expression et d’opinion » et vise à « faire taire les voix libres ». Selon cette parlementaire, l’exercice par l’Etat du contrôle sur les réseaux sociaux ne doit pas se faire au détriment des citoyens qui ont le droit d’exprimer leurs opinions en toute liberté. Elle a mis en garde, à ce titre, contre toute atteinte aux libertés au nom de l' »exercice du contrôle sur les réseaux sociaux », dénonçant les procès politiques des détenus politiques, d’opinion, de journalistes, et des militants de droits de l’Homme. Dans son rapport annuel sur les droits humains publié mercredi, l’ONG Amnesty international a recensé au cours de l’année 2023, de nombreuses violations des droits humains au Maroc, notamment des atteintes aux droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association. Elle a cité, à titre d’exemple, le cas d’au moins cinq personnes privées du droit de lire et d’écrire en détention. Il s’agit de Rida Benotmane, écrivain et membre de l’Association marocaine des droits humains, et Mohamed Ziane, 80 ans, universitaire et avocat spécialiste des droits humains, ainsi que trois journalistes (Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Soulaiman Raissouni). En 2019 déjà, le tribunal de Salé avait condamné le rappeur Simo Gnawi à une peine d’un an de prison ferme, officiellement, pour « outrage à un fonctionnaire public », à la suite d’une altercation avec un policier et pour avoir filmé puis diffusé la scène sur Instagram. Mais l’avocat du rappeur avait estimé que l’accusation d' »outrage à un fonctionnaire public » n’était qu’un prétexte pour camoufler la véritable raison de son arrestation, à savoir son dernier tube, paru la veille de son arrestation, et dans lequel il dénonçait les injustices subies par la jeunesse marocaine.
R.I

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