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Quand les pays pauvres font mieux que les puissances mondiales

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Par Ali El Hadj Tahar

La manière dont la Chine a traité la crise sanitaire du Covid-19 a prouvé que ce pays est le mieux organisé, le mieux outillé et le plus dynamique de la planète, du moins en matière de santé. Si la contamination avait commencé aux États-Unis ou en France, des centaines de millions de personnes seraient probablement mortes et l’on n’aurait encore même pas pensé à un traitement à base de chloroquine. Si l’épidémie s’était déclarée en Afrique, en Inde ou en Amérique latine, l’hécatombe n’aurait peut-être laissé que quelques survivants.
Cette pandémie a prouvé que l’humanité est une et indivisible. Que les frontières sont des constructions factices qui divisent les humains en nations, les nations en pays, les pays en régions, qui, elles-mêmes, s’entredéchirent parfois à coups de guerres civiles ou des conflits ethniques, linguistiques ou autres. La pandémie est venue prouver la vacuité de tous ces zonages, ces racismes, ces ségrégations et que nul n’est à l’abri, pas même la première nation de la planète. Voire, la pandémie a montré plutôt que la superpuissance qui était supposée ne même pas être égratignée par le virus en subit le plus la charge létale. Ce choc restera gravé dans la mémoire humaine pour des siècles, si tant est que la planète survivrait encore aux errements qui sont à l’origine du coronavirus : cette pollution, cette surconsommation, ce gaspillage, cette fureur de mettre la planète à sac sans se soucier que chaque kilo de steak que nous mangeons, chaque sac de plastique que nous jetons, chaque litre d’eau que nous gaspillions, chaque litre d’essence, de gasoil ou de kérosène brûlé ont des répercussions dramatiques : fonte des glaces, trou dans la couche d’ozone, réchauffement climatique, mort en masse des abeilles et disparition de milliers d’animaux et d’espèces végétales fondamentales pour notre vie…
L’Amérique, l’invincible, a plus de bases militaires que cent empires romains. Elle envoie des navettes dans l’espace, est à la pointe des technologies et des sciences mais elle est frappée de plein fouet par la pandémie non seulement à cause d’une négligence grave mais aussi d’un système de santé bancal… Au Moyen-âge, on n’aurait pas fait pire que la puissante Amérique, un pays qui a été en guerre 93% du temps depuis sa création en 1776 c’est à dire 222 des 245 années de son existence et qui ne juge pas nécessaire d’avoir des bavettes en stock, ni des lits d’hôpitaux en nombre suffisant. Un virus a fait prendre conscience au monde que le système libéral et le mondialisme tant loués sont structurellement liés à l’impérialisme, et que leurs injustices pourraient mener l’humanité à la catastrophe. Aucun livre d’histoire, de géopolitique, de sciences politiques, aucun documentaire ou article n’ont réussi à en donner des preuves aussi lourdes. Ce sont donc les concepts humains qui se trouvent remis en question. Les hiérarchies sont renversées, puisqu’un pays sous-développé, Cuba, vole au secours de puissances mondiales comme l’Italie et la France. Ce sont des pays d’Afrique, du monde arabe et d’Asie pourtant désarmés sur le plan sanitaire, qui arrivent à sauver des vies avec plus d’efficacité que les nations qui sont supposées donner l’exemple… Cependant, ces épiphénomènes ne remettent certainement pas les évidences économiques de développement et de sous-développement, à condition bien sûr que les pays dominants ne se laissent pas distancer dans les domaines sociaux, sanitaires, facteurs fondamentaux pour la montée de révolutions comme celles de 1917 et 1949 en Russie et en Chine. Il n’y a pas de doute que le sous-développement est le point faible de l’humanité, son talon d’Achille ; et si famine il y a à cause d’une sécheresse inédite, ce sont les pays pauvres qui seront frappés les premiers, s’il y a une montée des eaux, ce sont eux qui en subiront le plus les conséquences…
Mais comme les fléaux naturels, tout comme le coronavirus, ne choisissent pas leur victime selon sa langue, son idéologie ou son drapeau, la solidarité internationale doit être de mise. Se réfugier dans un isolationnisme agressif comme le font les États-Unis, en maintenant le blocus contre l’Iran, la Corée du Nord, Cuba, le Venezuela et la Syrie durant cette crise, c’est non seulement se rendre coupable d’un crime sans nom, mais lancer un boomerang qui ne tardera pas à frapper le lanceur. Ceci est également valable pour les pays qui sanctionnent la Syrie, le Yémen, la Palestine et le Sahara occidental.
A. E. T.

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