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Retailleau en prend pour son grade  

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Remarquez bien qu’à chaque fois que l’Algérie et la France retrouvent, après une série de coups tordus, un tantinet d’apaisement, pour se reparler, sereinement, droit dans les yeux et avec responsabilité, le ministre français de l’Intérieur met les pieds dans l’assiette. Alors que les Présidents Tebboune et Macron ont échangé, au téléphone, le 31 mars dernier, « franchement et amicalement », et ont crevé l’abcès sur bien des dossiers et des sujets fâcheux en suspens entre les deux pays, Bruno Retailleau ressort des bois pour alimenter l’escalade. Il est de notoriété publique que le Premier flic de France entreprend insidieusement un travail de sape pour détruire ce qui peut être reconstruit entre les deux pays. Comme cette visite du ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot à Alger, qui a porté l’espoir de renouer le dialogue et de relancer la coopération bilatérale. Alger s’apprêtait même à recevoir une autre visite, celle du ministre de la Justice, Gérald Darmanin.  Quoique l’on disait de l’accueil froid accordé par Alger au chef du Quai d’Orsay, les choses ont eu le mérite d’être claires avec Paris. Pour l’Algérie d’abord qui a su avec souveraineté, fermeté et constance de poser les règles du jeu à une France qui se hasarde encore à dépasser les bornes. Il n’est pas question ici de revenir sur le flot d’insultes, d’injures et de provocations savamment orchestrées à l’Hexagone pour faire plier l’Algérie. Après l’appel téléphonique des deux Présidents, exit la fachosphère et tous les racistes qui ont la haine de l’Algérie, tous les membres du Gouvernement, sauf un, ont fini par mettre de d’eau dans leur vin. Retailleau continue à surenchérir en incitant à des actions plus fermes à l’égard de l’Algérie. Ainsi, alors que Paris et Alger regrettent, chacune de son côté, par communiqués et par le truchement de leurs diplomates, le niveau de dégradation atteint par les relations bilatérales, Retailleau s’en félicite des expulsions des diplomates algériens. Dans sa logique, plus les relations s’empirent, mieux cela servirait ses ambitions partisanes et présidentielles. Le responsable politique des LR ne travaille ni pour les bonnes relations entre les deux pays et ni encore moins pour les intérêts des deux peuples. Mais, son entêtement lui a valu un écartement qui ne dit pas son nom. A l’Elysée, à Matignon comme au Quai d’Orsay, tous les locataires sont unanimes à déclarer que le dernier épisode du regain des tensions entre les deux pays ne relève pas, comme l’a démontré l’Algérie avec argument à l’appui, de la responsabilité de Retailleau. C’est dire que ce sinistre qui s’est mis dans les oripeaux d’un ministre de souveraineté est tenu à l’écart du dossier avec l’Algérie. 

Farid Guellil

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