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Syrie : L’armée prend le contrôle de la Vieille ville d’Alep

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L’armée syrienne et ses alliés ont reconquis, mercredi, la Vieille ville d’Alep, son cœur historique, en profitant de la fuite des rebelles, de plus en plus asphyxiés dans leur ancien bastion.
Cette avancée fulgurante accélère l’exode de la population: 80 000 personnes ont fui Alep-Est depuis le début, le 15 novembre, de l’offensive du régime, a rapporté mercredi, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Les forces progouvernementales ont pris le contrôle de la Vieille ville sans combattre, car les rebelles s’en sont retirés « de peur d’être assiégés », selon l’OSDH. L’armée a en effet resserré son étau en prenant des quartiers adjacents, ceux de Bab al-Hadid et Aqyul, soit toute la partie à l’est de la célèbre citadelle qui est toujours restée aux mains du régime. Au pied de cet imposant édifice médiéval, s’étend la Vieille ville, qui était le cœur touristique d’Alep avec ses immenses souks, ses hôtels et restaurants, totalement désertés depuis le début de la guerre. L’avancée sur le terrain des forces du gouvernement, appuyées par des combattants venus d’Iran et du Liban, est conduite avec l’appui d’intenses bombardements sur les zones encore contrôlées par les rebelles, dont le quartier d’Al-Zabdiya, selon l’OSDH.
Mardi, le régime avait repris huit quartiers dans la partie centrale d’Alep-Est, dont celui de Chaar, « le quartier résidentiel le plus important au cœur d’Alep-Est » selon l’OSDH.
Incapables de résister aux moyens déployés par les forces de Bachar al-Assad, les différents groupes rebelles se retrouvent désormais acculés dans la partie Sud, assiégés de tous les côtés et sans espoir de recevoir des renforts.

«Nous n’avons pas dormi»
Au fur et à mesure de l’avancée du régime, le nombre de personnes fuyant Alep-Est, où résidaient quelque 250 000 habitants, augmente. 80 000 d’entre elles ont cherché refuge dans les quartiers gouvernementaux de l’ouest de la ville ou dans les zones contrôlées par les forces kurdes, a précisé Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH. Ce chiffre ne comprend pas les habitants qui se sont rendus dans les quartiers encore aux mains des rebelles.
« Nous n’avons pas dormi, la situation est très difficile », a raconté à l’AFP Oum Abdou, une femme de 30 ans qui a quitté le quartier de Bab al-Hadid avec son mari, ses cinq enfants et sa mère. « Les quatre derniers jours ont été très éprouvants », a-t-elle ajouté, en attendant de monter dans un bus affrété par le gouvernement pour se rendre dans un camp de déplacés. Hassan Atlé, qui a quitté son quartier de Bayada, témoigne des difficultés qu’il avait à acheter les biens de première nécessité depuis le début du siège d’Alep-Est en juillet. « Les hausses de prix étaient incroyables. C’était vraiment difficile de se procurer du lait ou des couches pour mon fils de 8 mois. Heureusement que les gens se sont entraidés », raconte-t-il. Au moins 369 civils ont été tués, dont 45 enfants, à Alep-Est depuis le début de l’offensive loyaliste le 15 novembre, selon l’OSDH.

Colonel russe tué
Les zones gouvernementales d’Alep-Ouest sont visées quotidiennement par des tirs rebelles, qui ont provoqué la mort de 92 civils, dont 34 enfants. L’un de ces tirs a tué un colonel russe, qui a succombé à ses blessures, a annoncé l’armée russe. Rouslan Galitskiï est l’un des plus hauts gradés tués en Syrie depuis le début de l’intervention russe le 30 septembre 2015.
Principale alliée de Bachar al-Assad, la Russie avait annoncé des discussions cette semaine à Genève (Suisse) avec les États-Unis pour envisager l’évacuation des milliers de rebelles d’Alep-Est. Mais cette réunion a été annulée. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en a imputé la responsabilité à Washington, ce qu’a démenti son homologue américain John Kerry, dont le pays soutient les rebelles. MM. Lavrov et Kerry devraient néanmoins se voir mercredi ou jeudi, à Hambourg (Allemagne), en marge des réunions annuelles de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). M. Kerry a plaidé mercredi, pour une relance des négociations entre régime et opposition. « La Russie dit qu’Assad est prêt » à négocier, « et je suis partisan de mettre cela au banc d’essai, même si Alep tombe », a dit M. Kerry. Mais, fort de ses succès militaires, Damas a exclu tout cessez-le-feu à Alep-Est « ne prévoyant pas la sortie de tous les terroristes » d’Alep-Est.

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