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Lutte contre le financement du terrorisme : Alger plaide une stratégie africaine cohérente

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L’approche à dégager pour entraver et tarir les multiples sources de financement du terrorisme en Afrique est le point central sur lequel se penchent, depuis hier, les participants, constitués de représentants des États africains, des organisations et autres experts internationaux, à la Réunion d’Alger, dont ses travaux sur le thème «la lutte contre le financement du terrorisme en Afrique» s’achèvent aujourd’hui.

La prise en compte et en charge de la lutte contre les sources de financement de l’activité terroriste n’étant pas inscrite au premier rang, dans le cadre de la lutte globale contre le terrorisme, la lutte sécuritaire contre ce phénomène transnational ainsi que la lutte contre l’idéologie et la propagande des groupes terroristes, ces derniers profiteront toujours de leurs capacités financières, pour mener leurs activités criminelles. Dans son allocution à l’ouverture des travaux de la réunion en question, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel a affirmé que «l’argent reste l’une des principales armes de la guerre menée par le terrorisme» , d’où il est question pour l’heure, de la nécessité, a-t-il souligné, « d’évaluer ensemble l’efficacité, à la fois, des stratégies mises en œuvre à ce jour pour lutter contre le financement de ce fléau, et du cadre normatif et des instruments internationaux, régionaux et nationaux » dont disposent, cite-t-il, les pays africains et la communauté internationale pour lutter contre le financement du terrorisme. Indiquant que le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest, (GIABA) a relevé, rappelle Messahel «au moins onze typologies de sources de financement du terrorisme» incluant, précise-t-il «le commerce et d’autres activités lucratifs, certaines ONG et les prélèvements caritatifs, la contrebande d’armes, le trafic de drogues » avant de citer également, la contrefaçon de divers produits dont les médicaments et les psychotropes, la piraterie, la prise d’otages contre rançons, le trafic de biens cultuels, la migration illégale, le transfert de fonds et la mendicité. Et de relever, à propos du rapport publié février dernier par les organismes régionaux et internationaux, tels, la BAD, GIABA, OCDE et NEPAD indique que « les activités du crime organisé représentent 3,6% du PIB des quinze pays de l’Afrique de l’Ouest » a-t-il rappelé. La connexion et les liens entre les réseaux maffieux et les groupes terroristes étant avérés, sur le plan continental, la nécessité voire l’urgence de dégager l’approche africaine en matière de lutte efficiente contre les sources de financement du terrorisme est une des priorités à inscrire sur l’agenda africain, d’autant plus que selon des études, dont des Nations unies (ONU), montrent que le gain financier est une des cartes sur laquelle s’appuient les groupes terroristes pour attirer de nouvelles recrues. Les participants à la Réunion d’Alger, pointeront du doigt, par ailleurs, les autres sources de financement de l’activité terroriste, durant leurs travaux, entamés, hier, à huit clos, après l’ouverture officielle de cette rencontre, qu’ont co-présidée Abdelkader Messahel, et le directeur adjoint du Centre africain d’études et des recherches stratégiques sur le terrorisme (CAERT), Idris Lallali, et à laquelle y prennent part, depuis hier, les délégués des pays membres de l’UA, de ONU, de l’Union européenne (UE) et d’autres organisations internationales et régionales activant dans la lutte contre le terrorisme et son financement. Sur le risque de voir l’Afrique «se transformer en une importante plaque tournante du terrorisme et de la criminalité transnationale» est présent, selon Messahel, expliquant que «cela est facilité par la densification en Afrique des relations entre les activités de terrorisme et celles du crime organisé transnational » et également, a-t-il précisé, « par l’importance des ressources financières mises ainsi en jeu », a-t-il ajouté, une jonction avérée et documentée tant par l’ONU, l’UA, la Banque africaine de développement, l’OCDE et le GAFI. Soulignant plus loin «le besoin certain de cerner davantage l’évolution permanente des méthodes, mécanismes, procédés et canaux utilisés autant par les groupes terroristes que les groupes criminels pour déplacer et faire circuler leur argent», l’intervenant met l’accent également sur la nécessité des acteurs africains, «d’évaluer l’efficacité, à la fois, des stratégies mises en œuvre à ce jour, pour lutter contre le financement de ce fléau » ainsi que le cadre normatif et des instruments internationaux, régionaux et nationaux dont disposent, indique-t-il «actuellement les pays africains et la communauté internationale pour lutter contre le financement du terrorisme». L’exigence de promouvoir «une meilleure coopération multiforme entre nos pays respectifs» mis en avant par Messahel, le ministre ne manquera pas d’ajouter « mais aussi au niveau régional et international», notamment aux plans juridique, judiciaire, policier, financier, dans un esprit, précise-t-il «de complémentarité, d’échange d’expériences et de solidarité face à une menace qui ni connait ni frontières ni limites de quelleque nature que ce soit » a-t-il déclaré.
Karima Bennour

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