Notre pays « est sur le point d’accéder à l’indépendance alimentaire et il ne lui reste que quelques pas à franchir pour parvenir d’ici 2025 à l’autosuffisance », avait déclaré le président Tebboune en février 2023 lors des assises nationales de l’agriculture. Par une remarquable constance, on retrouve le sujet dans le détail inscrit à l’ordre du jour du dernier Conseil des ministres (CM) tenu lundi dernier, soit plus d’une année après. Le premier dossier a été consacré au dessalement d’eau de mer avec un double objectif. Celui d’accélérer la réalisation des usines de dessalement tout en les dotant de moyens humains et matériels pour rendre leur production durable. On sait que ces usines nécessitent mécaniquement une maintenance régulière. D’où l’exigence du chef de l’État « d’intégrer les compétences algériennes, notamment les jeunes…d’encourager les fabricants locaux d’équipements, de matériels, de pièces mécaniques et de pièces détachées composant les stations de dessalement de l’eau de mer et faire davantage de progrès dans cette spécialité afin de mieux maîtriser ses techniques et ses équipements… (et la création) d’une grande entreprise chargée de superviser et de gérer toutes les stations réalisées le long de nos côtes ». Nul besoin de rappeler que sans eau point de production alimentaire. Dans le second dossier, le président de la République a exigé, du ministre de l’agriculture, la « mise en place d’une stratégie nationale à très court terme pour arriver à l’autosuffisance dans trois récoltes stratégiques, à savoir le maïs, l’orge et le blé dur…(et) d’ouvrir la voie à la nouvelle génération d’ingénieurs agronomes à travers les petites entreprises et les start ups, afin de réaliser une véritable révolution nous conduisant à l’autosuffisance…(il a également) ordonné d’organiser des rencontres dans le domaine de l’agriculture au profit des jeunes pour mettre en avant l’accompagnement permanent de l’État à leurs projets…(tout en réitérant) ses instructions quant à la nécessité d’accorder toutes les facilités aux agriculteurs et aux ingénieurs agronomes pour l’acquisition des équipements nécessaires…(il n’a pas manqué d’insister) sur le contrôle et le suivi des campagnes de moisson, en veillant au respect des délais pour éviter la détérioration de la récolte ». S’agissant des minoteries à l’arrêt, le président Tebboune a enjoint le gouvernement de les orienter « vers l’activité dans le domaine de l’alimentation du bétail… dans le domaine de la production du maïs, ce qui aura un impact positif sur la richesse animale et notamment la production des viandes ». Le CM n’a pas oublié les régions du pays non couvertes par le dessalement. Tebboune « a ordonné l’octroi des autorisations pour le forage de puits». Le chef de l’État a donné en février 2023, l’un des objectifs de sa politique : « L’indépendance de la décision politique des pays est tributaire de leur sécurité alimentaire ». En plus de mettre à l’abri la population !
Zouhir Mebarki