L’armée ukrainienne a annoncé, lundi, qu’elle attendait l’arrêt total des tirs de la part des rebelles pro-russes avant de procéder au retrait des armes lourdes, qui devait commencer dès dimanche dans l’Est séparatiste du pays. «Puisque des tirs sur les positions ukrainiennes se poursuivent, on ne peut pas encore parler du retrait des armes», a déclaré Vladislav Seleznev, porte-parole de l’état-major de l’armée ukrainienne. Aux termes des accords de paix de Minsk 2, signés le 12 février, le retrait doit intervenir après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu. Les belligérants doivent retirer «toutes les armes lourdes» afin d’établir une zone tampon d’une largeur de 50 à 140 kilomètres en fonction du type de ces armes. L’armée «a déjà préparé le terrain nécessaire» pour y placer ses armes en cas de retrait, a précisé M. Seleznev. Les Ukrainiens ont fait état lundi d’une accalmie considérable dans la zone de guerre durant la nuit passée, tout en soulignant que des affrontements isolés se sont poursuivis, notamment près du port stratégique de Marioupol, au sud de la ligne de front. Après la prise par les séparatistes de la ville de Debaltseve la semaine dernière, en dépit d’un cessez-le-feu officiellement déclaré, beaucoup en Ukraine craignent que Marioupol, dernière grande ville du bassin du Donbass sous le contrôle de Kiev, ne devienne la prochaine cible des rebelles qui la convoitent depuis des mois.
Deux morts dans une explosion lors d’une marche
Deux personnes ont été tuées et plus de dix autres blessées par l’explosion d’un engin lors d’une marche patriotique à Kharkiv, ville de l’est de l’Ukraine située à environ 200 km de la zone de combats avec les rebelles prorusses. Un journaliste de l’AFP a vu deux corps posés à même le sol, à une vingtaine de mètres l’un de l’autre, tous les deux recouverts d’un drapeau ukrainien. Le premier bilan officiel faisait état de trois morts.
«J’ai pensé que c’était une grenade assourdissante»
Pour la police, il s’agit d’un « attentat terroriste «, a indiqué le ministère de l’intérieur dans un communiqué. Les services de sécurité ukrainiens ont interpellé des individus qu’ils considèrent comme suspects. L’attentat est survenu peu après 11 heures (midi, heure de Paris), devant une fourgonnette garée dans l’avenue Joukov, à proximité du palais des sports local, selon les témoins. « J’ai pensé que c’était une grenade assourdissante, mais après des gens sont tombés «, a raconté à l’AFP Igor Rassokha, un des organisateurs de la marche. Quatre policiers ont été blessés par cet engin explosif artisanal, emballé dans un sac plastique qui avait été dissimulé dans la neige bordant le passage de la manifestation. Il contenait des pièces en métal et a été activé par une minuterie ou une commande à distance, a ajouté le procureur régional, Iouri Daniltchenko. La ville de Kharkiv a été secouée ces derniers mois par une dizaine d’explosions suspectes, dont plusieures ont fait des blessés et ont été qualifiées d’attentats terroristes.