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LES PLAGES DE LA CORNICHE ORANAISE  ROUVERTE DÈS LE 15 AOÛT : Comment sauver une saison estivale déjà compromise

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La wilaya d’Oran dispose d’un chapelet de plages et de criques, réparties sur ses corniches Est et Ouest,  dont 33 plages autorisées à la baignade qui pourront accueillir, dès le 15 août prochain, les estivants  après la décision des pouvoirs publics de lever les restrictions concernant l’accès à certains sites conformément aux dispositions prises dans le sillage du confinement sanitaire en vigueur depuis le mois de mars dernier.

Cette perspective a été favorablement accueillie par les professionnels des métiers de détente et d’été, dont l’activité a été fortement impactée par les mesures de confinement sanitaire en vigueur depuis le 22 mars dernier. « D’habitude c’est la haute saison et toutes les activités de loisirs et de détente, en lien avec la saison estivale, tournent à plein régime. Pour cette année, ce sont des milliers de petits emplois saisonniers perdus et des milliards de centimes que ne pourront pas engranger les caisses des communes», affirme un habitant d‘Aïn El-Turck qui avait l’habitude de prendre en concession un solarium au niveau de Bomo Plage. Ce dernier ne manquera pas de souligner que les communes n’ont même pas élaboré les cahiers des charges pour la gestion des parkings et solariums. « On ne sait pas s’ils vont adopter ceux des précédentes saisons ou non. Toujours est-il que pour cette fois les mesures sanitaires prévues dans le cadre de la levée de l’interdiction qui pesait sur les plages pourraient faire reculer les potentiels soumissionnaires. C’est tout un protocole sanitaire qu’il faut respecter, et à ce jour les dispositions restent encore vagues », fera-t-il remarquer.

Les « loueurs » occasionnels se frottent les mains
D’habitude, tous les espaces sont loués durant la saison estivale au niveau notamment de la corniche Ouest. Un garage, un abri pour bateau, un F3 ou une villa cossue font l’objet de location. « Un F3, situé à quelques mètres du rivage peut être loué à 6000 voire 8000 Dinars /jour. Les mesures de confinement ont fait perdre beaucoup d’argent à ceux qui tiraient un gros profit de cette activité. Le retour des vacanciers est une manne qui pourrait leur permettre de sauver leur saison », affirme un habitant de Bousfer qui avouera qu’il avait l’habitude, l’été, d’installer sa petite famille chez ses beaux-parents et de louer son F 3. « Ça me permettait de gagner un bon pactole utile pour passer l’hiver au chaud », dira-t-il. Il faut dire que les plages ont connu ces derniers jours, marqués par une canicule jamais enregistrée dans la région, une présence massive de familles venues se rafraichir. Le décret promulgué par le Premier ministre stipule que : « les citoyens pourront accéder à partir du 15 août 2020 aux plages autorisées et contrôlées, aux lieux de détente et espaces récréatifs et de loisirs dans le respect du dispositif préventif d’accompagnement, qui sera mis en place par les autorités locales ». Ce dispositif comprend notamment « le port obligatoire du masque de protection, le respect de la distanciation physique d’au moins un mètre et demi, l’affichage des mesures barrières et de prévention aux différents points d’accès des lieux, l’organisation de lieux adéquats pour le stationnement des véhicules, le contrôle préalable par les éléments de la Protection de civile si nécessaire, de la température des estivants au niveau des accès des plages au moyen d’appareils thermiques et la mise à disposition de bacs dédiés à recueillir les masques, gants ou mouchoirs usagés ». Mais nous voyons mal comment ces dispositions pourront être mises en œuvre quand on sait que les plages de la wilaya sont tombées, depuis des lustres, entre les mains d’une mafia qui s’est offert des solariums et des parkings sans une réaction des autorités locales.  Il parait clair que la mise en œuvre des dispositions contenues dans le décret du gouvernement ne sera pas aisée car on voit mal comment la Protection civile pourrait dépêcher ses équipes sur les plages autorisées à la baignade, au niveau des lieux de détente, et assurer en même temps le dispositif de veille spécial baignade, de lutte contre les incendies de forêt ou encore de sécurité routière.  Le communiqué, rendu public hier,  précise, à ce propos, qu' »il appartient aux walis d’organiser la réouverture graduelle des plages, espaces récréatifs et de divertissement, lieux de plaisance et de détente et de tenir les citoyens informés des dates d’ouverture respectives de ces lieux ». Espérons seulement que le retour des estivants pourra relancer l’activité dans les communes côtières dont l’économie a été fortement impactée par les mesures restrictives induites par le confinement sanitaire en vigueur depuis le mois de mars dernier.
S. Ben

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