Accueil ACTUALITÉ Les infractions de change en hausse en 2015 : 474 affaires éventées

Les infractions de change en hausse en 2015 : 474 affaires éventées

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Il s’agit d’un bilan établi au cours du premier semestre 2015. Ces infractions ont totalisé la somme de 10,3 milliards de DA, selon l’inspecteur général des douanes qui indique que des amendes d’un montant de 51 milliards de DA ont été infligés à leurs auteurs. Pour Abdelmadjid Mahrech qui intervenait hier, sur les ondes de la radio chaîne III, les infractions de change ont augmenté à la suite de l’ouverture au privé du commerce extérieur. L’intervenant qui soulignait le rôle essentiel des douanes dans la lutte contre le crime économique, le crime financier, la contrebande et la contrefaçon a présenté quelques chiffres concernant, en effet, les interventions effectuées par ses services. Dans ce sens, Mahrech a fait savoir que pas moins de 381 enquêtes ont été diligentées au cours de cette année en réaction à des infractions de change portant sur un montant global de 150 milliards de DA. Pour 2014, le même responsable fait état de 389 affaires similaires portant sur un montant de 38 milliards de dinar. Pour ce qui est du semestre 2015 : « il y a eu beaucoup d’affaires», a-t-il noté, précisant que 474 affaires ont été éventées pour une somme de 10,3 milliards de DA. Toujours dans le contexte des infractions de change, il a souligné qu’il ne s’agit pas seulement de devise, mais aussi d’or et d’argent. En effet, il a révélé qu’en 2014 . Pas moins de 633 kg d’argent ont été saisis représentant une somme de 96 millions de DA. Pour ce qui est de l’or l’hôte de la chaine III indique que 4 kg ont été saisis pour un montant de 8 millions de DA totalisant des amendes de 16 millions de dinar. En ce qui concerne le premier semestre 2015, 237 kg d’or et 216 kg d’argent ont été également saisis.

Les responsables de ces infractions sont présentés devant la justice, a signalé à ce propos Mahrech qui poursuit que les infractions de change sont toujours suivies par des dépôts de plaintes qui transitent par une commission pluridisciplinaire qui siège au ministère des Finances. Pour plus d’efficience dans la lutte contre ces délits, le même responsable a annoncé qu’un fichier national des importateurs serait entrain d’être constitué ou chaque opérateur qui commet une infraction sera répertorié et soumis à un contrôle rigoureux. «C’est comme ça, que nous agissons pour mettre fin ou à réduire les infractions de change », admet-il. Toujours, en ce qui concerne le rôle de la douane dans la neutralisation de ce phénomène Abdelmadjid Mahrech explique que celle-ci est chargée d’établir un constat et les suites qui sont données à ce constat sont de la compétence d’une commission qui siège au ministère des Fnances.
«La douane est chargée de constater l’infraction, établir les procès verbaux et les déposer», insiste-t-il. Toujours dans ce contexte, l’intervenant a révélé la création d’une direction spéciale (direction du contrôle à posteriori) précisant que les éléments de cette structure interviennent en parallèle, lors des visites effectuées par les douaniers dans les ports et les aéroports. Selon lui, ces éléments assistent aux contrôles pour que ces derniers soient plus objectifs. Il a souligné également à ce propos que cette structure a dépassé le stade de rodage et est arrivée à réaliser un constat important en matière de majoration de valeur, de transferts triangulaires illicites par des sociétés écrans. Grâce aussi à cette direction 381 procès verbaux d’infractions de change ont été déposés, selon Mahrech qui se réjouit de soutenir cette structure avec des éléments, mais aussi à travers l’assistance des pays avec qui, la direction des douanes a établi des conventions d’assistance.

«Une guerre contre la contrebande aux frontières»
à ce niveau, Abdelmadjid Mahrech fait état d’une véritable guerre menée par la douane contre le contre-banditisme. Il a reconnu à ce propos la rudesse des contrebandiers et la difficulté de les freiner. Cependant, se réjouit-il, grâce à l’apport des autres services de l’APN et de la DGSN cet affaiblissement est compensé. Aux frontières Ouest, d’importantes quantités de drogue sont saisies, alors qu’aux frontières sud c’est plutôt des produits alimentaires subventionnés comme le lait, le sucre ou l’huile qui sont transférés illicitement, précise-t-il, avant de souligner que les douaniers sont déployés au niveau de toutes les frontières (terrestres maritimes et aériennes) touchant à tous les aspects des activités et des prérogatives des services de sécurité. à une question sur l’exportation, il a répondu que contrairement à ce qui circule, la douane facilite et accompagne au maximum cette opération. La marchandise destinée à l’exportation, a-t-il dit, est traitée en temps réel.

Vers un système de douane moderne
à ce sujet, l’inspecteur général des douanes a souligné la nécessité d’aller vers un nouveau systeme d’information adapté de manière à évoluer avec l’air informatique, puisque reconnait-il, le system actuel commence à vieillir sachant qu’il y a d’autres systèmes beaucoup plus performants. «La modernisation des douanes est une étape à laquelle nous ne pouvons pas échapper. Parce que, si la douane ne se modernise pas, elle sera mise en touche », a-t-il estimé. L’objectif selon lui, est d’arriver à associer au CNIS tous les opérateurs, notamment, étatiques pour faciliter l’échange d’information concernant le commerce extérieur. Il a tenu à rappeler, cependant, que la douane a été l’une des premières administrations à mettre en place un systeme informatisé en 1995 fournissant ainsi à toutes les institutions, les informations nécessaires.
Ania Nait Chalal

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