Accueil MONDE Décès du roi Abdallah : des dirigeants du monde à Ryad

Décès du roi Abdallah : des dirigeants du monde à Ryad

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Des dirigeants du monde entier se sont rendus, samedi à Ryad, pour présenter leurs condoléances au nouveau roi Salmane, après la mort de son prédécesseur et demi-frère Abdallah, le président américain Barack Obama prévoyant de faire de même mardi. Le président français François Hollande, le prince Charles, le Premier ministre britannique David Cameron, ainsi que d’autres chefs d’Etat, de gouvernement, princes héritiers ou ministres sont venus témoigner de leur sympathie après le décès, vendredi, du roi Abdallah, qui a dirigé de facto le pays pendant 20 ans. M. Obama, qui a salué en Abdallah un homme sincère et courageux et un partenaire précieux, va écourter son déplacement officiel en Inde, prévu à partir de dimanche en renonçant à une visite au Taj Mahal pour rallier Ryad mardi. Nombreux sont les dignitaires étrangers qui n’ont pu assister aux funérailles organisées vendredi à Ryad, quelques heures après la mort du roi à à l’âge de 90 ans à l’hôpital où il avait été admis trois semaines auparavant pour une pneumonie. De longues queues de voitures -de la Bentley de luxe à l’ordinaire- se forment depuis vendredi en direction du palais où le nouveau souverain, âgé de 79 ans, reçoit l’allégeance symbolique des Saoudiens, comme le veut la tradition. Le prince héritier Moqren, à ses côtés, se faisant lui aussi baiser la main par les sujets venus jurer obéissance et loyauté. Des cérémonies de deuil sont prévues encore dimanche dans un autre palais du royaume, première puissance pétrolière et gardien des deux premiers Lieux Saints de l’islam (La Mecque et Médine). La journée a été déclarée fériée pour permettre aux citoyens de présenter leurs condoléances et aussi prêter allégeance au roi.

Allégeance
L’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi, le Palestinien Mahmoud Abbas, l’Irakien Fouad Massoum ainsi que d’autres dirigeants arabes se sont succédé à Ryad, de même que des chefs d’Etat africains, comme le Gabonais Ali Bongo, selon les médias officiels. M. Hollande a, à l’occasion de son déplacement, discuté avec M. al-Sissi ainsi qu’avec le cheikh d’Al-Azhar, une prestigieuse institution de l’islam sunnite basée en Egypte qui avait condamné la tuerie de Charlie-Hebdo. Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a aussi fait le déplacement, rare visite d’un représentant de l’Iran chiite chez son rival régional sunnite, même si les relations entre ces deux poids lourds du Moyen-Orient se sont quelque peu améliorées. Dans un communiqué, le président iranien, Hassan Rohani, a félicité le nouveau roi en espérant la poursuite de l’amélioration des relations bilatérales. Vendredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan, le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, le président soudanais Omar el-Béchir et d’autres dirigeants arabes et étrangers avaient réussi à faire le voyage pour les funérailles. La dépouille d’Abdallah a été enterrée dans un cimetière public sous une modeste pierre tombale. Sous le règne d’Abdallah, le royaume ultra-conservateur s’est rallié à la coalition antijihadistes menée par les Etats-Unis et est resté à l’abri des bouleversements qui ont secoué le monde arabe à partir de 2011. Il a aussi défendu le maintien à son niveau actuel de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, au risque de voir s’accélérer la chute des prix du brut (-50% depuis juin).

Critiques d’Amnesty
Dans son premier discours en qualité de roi, Salmane a affirmé vendredi qu’il maintiendrait le cap fixé par son défunt demi-frère. Sa première décision a été de nommer son neveu et ministre de l’Intérieur Mohammed ben Nayef, 55 ans, comme futur prince héritier, deuxième dans l’ordre de succession. S’il a exercé une très forte influence au plan régional, le roi défunt a aussi été critiqué pour sa politique en matière des droits de l’Homme dans un pays où l’on applique strictement la loi islamique et où les femmes ne peuvent toujours pas conduire. Amnesty International a ainsi dénoncé un régime insensible aux droits de l’Homme et accusé l’Occident de couvrir cette politique en raison du poids pétrolier du royaume et de son soutien à la lutte antijihadistes.
Les cas du blogueur Raef Badaoui, condamné à dix ans de prison et 1.000 coups de fouet pour insulte à l’islam, et de deux militantes déférées devant un tribunal antiterroriste car l’une a voulu entrer dans le pays en conduisant, ont provoqué un tollé international.

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