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SOUS L’IMPULSION DES ÉTATS-UNIS : Le Conseil de sécurité conforte la négociation directe F.Polisario-Maroc

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En décidant de proroger de six mois le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, le Conseil de sécurité ne laisse aucun échappatoire au Maroc pour continuer à jouer le statu quo et refuser de négocier .

En effet la résolution 2285 (2016) du Conseil de sécurité court désormais jusqu’au 30 avril 2019.
En renouvelant ce mandat, le Conseil de sécurité montre clairement qu’il appuie pleinement l’intention du Secrétaire général et de son Envoyé personnel de relancer le processus de négociation qui sera lancé début décembre à Genève.
Porte-plume de cette résolution, les États-Unis ont expliqué qu’alors que le processus politique ne fait que débuter, le Conseil de sécurité doit apporter son soutien à l’Envoyé personnel dans sa mission de bons offices. La prolongation du mandat pour six mois seulement, est une manière de montrer la détermination à soutenir ce processus. Tout autre renouvellement de mandat sera subordonné aux avancées réalisées, a insisté le représentant américain. Mais bien qu’ayant soutenu la prorogation du mandat, la France a estimé qu’un mandat de six mois est « une fausse bonne idée, sans réel effet sur le processus politique, mais susceptible au contraire d’affaiblir le mandat de la MINURSO ». Renouveler le mandat pour six mois, doit rester « exceptionnel » afin de ne pas perturber la capacité opérationnelle de la Mission, a insisté le représentant français.
La Russie, l’Éthiopie, et la Bolivie n’ont pas soutenu la résolution, estimant qu’elle ne se réfère pas suffisamment aux résolutions du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental et les principes de la Charte des Nations unies, notamment le droit à l’autodétermination.
Pour l’Éthiopie, seule la mise en œuvre de ce droit peut aider à sortir de la crise. On ne peut pas en effet la reléguer au « second plan », a poursuivi la Bolivie. Pire, encore, selon la Fédération de Russie, «nous voyons une tentative de déroger à ces principes », a argumenté le représentant russe, expliquant que malgré tout, sa délégation n’a pas voulu bloquer la résolution car elle reconduit un mandat important pour la stabilité régionale.
Pour sa part, et même si elle a voté en faveur du texte, la Chine souhaite qu’à l’avenir, l’on encourage les solutions politiques basées sur les résolutions du Conseil de sécurité.
Ces remarques pertinentes certes ne relèvent pas cependant que la nouvelle résolution, en son préambule, rappelle l’ensemble des résolutions du Conseil de sécurité visant le règlement de la question du Sahara occidental a travers la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Ce qui constitue d’ailleurs l’objet de la MINURSO.
Le Conseil de sécurité a réaffirmé sa « volonté d’aider les parties à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies ». (…)
Les États-Unis qui ont joué un rôle essentiel dans la mise au point et l’adoption de la résolution ignorant les manœuvres de la France pour conforter le statut quo et les recommandations partiales du SG de l’ONU, se sont félicité, de l’adoption de la résolution et des progrès accomplis dans le processus politique au cours des dernières semaines. Cependant ils ont mis en garde contre tout excès d’optimisme soulignant que « la ligne d’arrivée n’est pas franchie », et les négociations ne feront que commencer lors de la réunion, convoquée à Genève, par l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, M. Horst Köhler, ne seront qu’une première étape.
Jonathan Cohen, le représentant US, a estimé que la négociation est « le début d’un processus, et nous pensons que le Conseil de sécurité devrait apporter son soutien à l’Envoyé personnel dans sa mission de bons offices. La délégation américaine a demandé à toutes les parties de s’abstenir de toute action susceptible de faire dérailler le processus politique. La durée de six mois pour la prorogation du mandat souligne notre détermination pour que le processus politique soit couronné de succès. Le renouvellement du mandat est donc subordonné aux avancées réalisées à cet égard, a-t-il dit.
M. Bendib

SAHARA OCCIDENTAL -AUTODÉTERMINATION
Le double langage de Paris
Au moment où la France organise le référendum d’autodétermination en Guyane, un droit qu’elle dénie au peuple sahraoui à travers son soutien à la colonisation marocaine du territoire, la diplomatie française est dans l’exercice du double langage .
Ainsi donc La France salue l’adoption par le Conseil de sécurité, le 31 octobre 2018, de la résolution 2440, qui renouvelle le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO).
« La résolution 2440 appelle à la mise en œuvre d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable », a estimé vendredi soir la porte-parole du Quai d’Orsay, Agnès von der Mühll, soulignant que son pays « apporte tout son soutien à la MINURSO, qui joue un rôle essentiel en faveur de la paix et de la stabilité dans la région ».
La France, qui appuie « pleinement » l’action de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Horst Kohler, se félicite de la tenue de la rencontre prévue les 5 et 6 décembre prochains à Genève. Le Conseil de sécurité a enjoint, mercredi dernier dans sa résolution 2440, le Maroc et le Front Polisario de reprendre les négociations sans préconditions et de bonne foi « en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
Aux termes de sa résolution prorogeant le mandat de la MINURSO de six mois, le Conseil de sécurité a souligné l’importance pour les deux parties de « s’engager à nouveau à faire avancer le processus politique dans la perspective d’une cinquième série de négociations ».
L’organe onusien a considéré le statu quo au Sahara occidental « inacceptable », jugeant « essentiel » que les négociations « progressent afin d’améliorer la qualité de vie du peuple du Sahara occidental ».
Et là où le bât blesse est que le représentant français aux Nations unies s’est démené comme un beau diable pour faire en sorte que le mandat de la MINURSO soit prolongé d’une année précisément pour proroger le statu quo qui arrange le Maroc pour continuer sa colonisation et réprimer à huis clos les Sahraouis dans les territoires sahraouis occupés.
Ce même représentant français qui continue et il est pratiquement le seul à défendre l’option invraisemblable , morte et enterrée de la soi disant « autonomie  » au Sahara occidental. Une option nulle et non avenue pour les Sahraouis qui ont pris les armes il y a quarante ans pour arracher leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Un droit que la population de Guyane 174000 habitants exerce ce dimanche .
M. B.

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