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Sécurité sociale : 55 % des travailleurs du secteur privé ne sont pas déclarés

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L’analyse des chiffres officiels communiqués par les différentes institutions de l’Etat durant ce mois de juillet révèle que près de 3,6 millions d’Algériens à travailler sans déclaration aux services de la sécurité sociale à savoir la Cnas pour les salariés et la Casnos pour les non-salariés, soit 55% des travailleurs du secteur privé toutes activités confondues n’ont aucune couverture sociale.

Tout récemment, Slimane Melouka directeur général de la Caisse nationale des retraites (CNR), avait déclaré que le nombre de travailleurs cotisants à la Caisse nationale des retraites (CNR), est de l’ordre de 7,4 millions. Ce chiffre implique l’ensemble des travailleurs déclarés à la sécurité sociale à l’exception des hauts cadres de l’État et les affiliés du ministère de la Défense nationale qui ont des caisses à part. D’un autre côté, les données rendues publiques par l’Office national des statistiques (ONS), permettent de conclure que les travailleurs du secteur public représentent à eux seuls 4,09 millions des 7,4 millions de travailleurs déclarés à la sécurité sociale, alors que le nombre de travailleurs du secteur privé déclaré à la sécurité sociale est de 3,3 millions ce qui veut dire que près de 3,6 millions de travailleurs du secteur privé ne sont pas déclarés à la sécurité sociale.

Des millions de contribuables perdus par le fisc, la CNR et les assurances sociales
Le fait que l’informel absorbe 3,6 millions de travailleurs algériens se traduit par l’échappement aux services du fisc de 3,6 millions de revenus imposables entre 10 et 15% amenuisant de la sorte les recettes fiscales.
Ce chiffre se traduit, par ailleurs, par les grands déséquilibres qui pèsent sur la trésorerie de la Caisse nationale des retraites. De fait, le poids du secteur informel dans l’économie et l’emploi et ses nombreuses conséquences en termes de productivité, de compétitivité, d’environnement des affaires et de qualité des emplois offerts, constituent l’un des freins majeurs à la diversification de l’économie nationale vers des activités plus productives dans les secteurs agricoles et industriels induisant des pertes de recettes fiscales, décourageant les investissements étrangers et réduisant le commerce formel.
Dans cette situation, le secteur formel, réduit à sa plus simple expression et comprenant principalement l’investissement privé étranger, reste condamné à supporter un fardeau fiscal complètement disproportionné, qui obère sa compétitivité. A l’inverse, la contribution du secteur informel au recouvrement fiscal contraste très fortement avec sa part dans la valeur ajoutée globale. Les grandes entreprises formelles contribuent pour plus de 95% des recouvrements fiscaux, alors que le secteur informel contribue pour moins que 3%, contrastant avec plus de 50% de contribution à la valeur ajoutée globale. Cette coexistence formel/informel conduit à un cercle vicieux dans lesquelles taxes et autres charges réglementaires s’accumulent sur le secteur formel, conduisant celui-ci à se rétrécir au fil de la fermeture de ses entreprises ou de leur intégration au sein du secteur informel, et de la diminution de l’investissement étranger.
Zacharie S Loutari

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