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Universités : 40 000 postes d’enseignants vacants, selon le CNES

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À en croire le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), les universités algériennes ne respectent pas les normes internationales en matière de recrutements d’enseignants. Alors que ces normes stipulent la mobilisation d’un enseignant pour chaque 15 étudiants, c’est loin d’être le cas chez nous.
Selon Abdelhafid Milat, coordinateur national du CNES, pas moins de 700 000 étudiants à travers les différentes universités algériennes sont encadrés par seulement 60 000 enseignants, ce qui ne correspond pas, à en croire ses propos, aux règles appliquées partout dans le monde. Milat évoque à cet effet un déficit de 40 000 enseignants que les autorités concernées sont appelées à combler. Selon lui, le recrutement de 3 000 enseignants annoncé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ne suffirait pas à répondre aux réels besoins des universités en la matière.
« La tutelle devrait recruter au moins 50 000 enseignants universitaires pour atteindre les normes», a-t-il recommandé. La même source a, d’autre part, fait savoir que 80% des enseignants employés actuellement dans les universités sont des contractuels. Pour Milat, les universités recourent aux contractuels afin de réduire le nombre de postes vacants. Et d’aller plus loin, il a accusé certains établissements universitaires d’obliger les doctorants (LMD), de dispenser des cours au profit des nouveaux étudiants afin, également, d’éviter qu’il y ait trop de postes vacants et de sauver, notamment, l’université d’éventuelles années blanches. Dans ce cadre d’idées, il a accusé la tutelle de ne pas prendre en considération les décrets en vigueur, étant donné que chaque étudiant ayant décroché son diplôme de magistère ou de doctorat ouuvre droit automatiquement à un poste budgétaire.
Le coordinateur du CNES a relevé, par ailleurs, que la tutelle ministérielle n’a ouvert que 2800 postes seulement alors que le ministère de l’Education a ouvert au cours de trois ans pas moins de 10 000 postes budgétaires. Dans ce sens, il a appelé le département de Tahar Hajdar à exercer une pression sur les responsables de la Fonction publique afin d’augmenter le nombre de postes budgétaires dans le secteur, sachant souligne-t-il que le nombre de postes d’enseignants vacants a été recensé par apport à 50 étudiants, rappelant que la norme stipule qu’il ne faut pas dépasser le nombre de 15 étudiants par classe. « Si l’on se réfère à cette règle, le nombre de postes vacants sera revu à la hausse et atteindra alors les 100 000»dira, t-il.
Ania Nait Chalal

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