Les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) vont, dans les jours qui viennent, se pencher en séance plénière sur l’avant-projet de lois sur la Santé. Très attendu par le citoyen en général, et particulièrement le patient et le personnel de la Santé, l’avant-projet de lois en question suffira-t-il, à lui seul, à répondre à la situation qui prévaut dans le secteur, en matière de prévention, qualité des soins et de gestion des ressources humaines et des moyens, ainsi que l’humanisation de la profession, qui, en général, fait défaut. Si tout le monde s’accorde à dire que la culture sanitaire en Algérie fait défaut, il est question de divergence sur les raisons à l’origine de cet état de fait. Si les objectifs escomptés par l’élaboration de cet avant-projet ont été au centre des assises nationales sur la Santé, réunissant les professionnels du secteur, la tutelle, les représentants de la société civile et des acteurs intervenants dans le domaine de la santé, qu’en sera-t-il de la teneur des débats des parlementaires sur l’avant-projet de lois sur la Santé. Mais bien avant cette étape, le document sera examiné, demain mercredi, lors de la réunion du gouvernement, selon le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Boudiaf, après l’introduction de certaines modifications dans sa première version élaborée, à l’issue des assises précitées. Même si des points demeurent contestés après les modifications précitées, il sera certainement question, lors du débat en plénière des parlementaires sur l’avant-projet de lois, de propositions d’amendements. Mais seront-ils de nature pertinente ou moindre, c’est ce que révélera le débat parlementaire sur le document en question, en présence du ministre de la Santé. Si la tutelle a pris connaissance de certaines positions de partenaires sociaux, sur la mouture de l’avant-projet, contestant, à titre d’exemple, le point relatif à la désignation des membres du Conseil national de la Santé par le ministère et non pas par les syndicats, comme ils l’ont souhaité. Il est à se demander, si la mouture de l’avant-projet pourrait enclencher une véritable dynamique du secteur, qui peine depuis des années à jouer pleinement son rôle, en matière de prévention et de qualité des soins et prise en charge des malades. Le projet de la loi relative à la santé définit la carte sanitaire comme étant le schéma directeur de la santé, fixant les normes de couvertures sanitaires et définissant les moyens à mobiliser, au niveau national et local. L’avant-projet de lois sur la santé, dans sa partie relative à l’organisation et au financement du système de santé, faitréférence à la carte sanitaire et au schéma d’organisation, dont l’article 179 porte sur la création d’un schéma national et également de schémas au niveau régional. Il est à noter que la politique nationale de santé traduite dans les 12 chapitres de l’avant-projet en question, dont la gratuité des soins est consacrée. Pour le ministre, cet avant-projet sur la santé répond «aux multiples problèmes du secteur », a affirmé Abdelmalek Boudiaf, indiquant qu’il s’agit «d’une nouvelle approche politique, qui s’inscrit dans le cadre de la réforme de la Santé publique», à la conférence autour du thème «La Politique générale de la Santé publique», organisé, mars dernier à l’École supérieure des sciences politiques. S’agissant de l’information, l’éducation, la communication ainsi que la formation, ce sont là des questions qui se posent avec acuité au secteur de la Santé, dont leur intégration, ainsi que les techniques d’information concourent à renforcer le système national de santé, et asseoir une démarche de qualité continue des pratiques professionnelles à propos duquel l’avant-projet en question en fait part.
Karima Bennour
