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Pakistan : Au moins 52 morts après une explosion revendiquée par l’EI

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La déflagration s’est produite au milieu des fidèles au cours d’une cérémonie au sanctuaire de Shah Noorani. L’organisation État islamique a revendiqué cette « opération martyre ».
Au moins 52 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées, samedi, dans un attentat à la bombe revendiqué par le groupe État islamique (EI) pendant une cérémonie religieuse soufie au Baloutchistan, une province méridionale du Pakistan en proie à des troubles récurrents, ont annoncé les autorités locales. La déflagration s’est produite au milieu de la foule au sanctuaire de Shah Noorani, un saint du soufisme, une branche mystique de l’islam considérée comme hérétique par certains groupes islamistes radicaux, dont les talibans, a déclaré à l’Agence France-Presse un responsable du gouvernement local, Javed Iqbal. Jusqu’à 600 personnes étaient présentes, certaines venues de loin pour l’occasion, a expliqué Tariq Mengal, un autre représentant officiel du Baloutchistan. Elles prenaient part à des danses religieuses, organisées juste avant le crépuscule, quand le drame est survenu sur ce lieu de pèlerinage situé dans une région montagneuse reculée du district de Khuzdar, à environ 760 kilomètres au sud de Quetta, la capitale provinciale, et que les équipes de secours avaient en conséquence du mal à atteindre. « Au moins 52 personnes ont été tuées et 105 blessées », a déclaré à l’Agence France-Presse le ministre de l’Intérieur du Baloutchistan Sarfraz Bugti. Il a dit ignorer si cette attaque était un attentat-suicide. L’organisation djihadiste État islamique a affirmé qu’un de ses combattants avait été l’auteur de cette « opération martyre », dans un communiqué diffusé par Amaq, son agence de propagande. « Le gouvernement est déterminé à éliminer le terrorisme et les extrémistes du pays », a quant à lui réagi le président pakistanais Mamnoon Hussain.

Province stratégique
L’attentat de samedi, fait suite au meurtre en juin d’un célèbre chanteur soufi à Karachi, la métropole du sud du Pakistan, à trois heures de route du sanctuaire de Shah Noorani, qui avait suscité une vague d’indignation dans ce pays. Amjad Sabri, un interprète de « qawwali », une forme traditionnelle de musique religieuse islamique très appréciée en Asie du Sud et dont l’origine remonte au XIIIe siècle, avait été tué par deux hommes à moto et la police avait alors parlé d’« acte de terrorisme ».
Frontalier de l’Iran et de l’Afghanistan, le Baloutchistan est la province la plus pauvre du Pakistan, malgré ses ressources pétrolières et gazières. Également considéré comme stratégique, car appelé à abriter d’ambitieuses infrastructures routières et énergétiques devant relier la Chine à la mer d’Arabie, il est secoué par des violences confessionnelles entre sunnites et chiites, des attaques islamistes et, depuis 2004, une insurrection séparatiste. Al-Alami du Lashkar-e-Jhangvi (LeJ), un groupe anti-chiite s’en prenant également ces dernières années au gouvernement pakistanais, s’était ainsi associé à l’EI, pour organiser en octobre un assaut contre une école de police à Quetta qui a fait 61 morts. Cette attaque avait été la pire ayant visé les services de sécurité dans l’histoire du Pakistan. Le LeJ est allié au mouvement des talibans pakistanais (TTP) qui ont de leur côté prêté allégeance à Al-Qaïda. En août, un attentat revendiqué à la fois par une faction talibane, Jammat-ul-Ahrar (JuA), et par l’EI avait fait 73 morts dans un hôpital de Quetta au moment où la foule s’y recueillait sur la dépouille du bâtonnier de la province, assassiné quelques heures plus tôt.

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