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Ouyahia réaffirme le refus d’Alger de centres de rétention pour migrants et révèle : «Rapatriement hebdomadaire de 5 à 10 Algériens, depuis plusieurs pays»

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Au cours de la conférence de presse qu’il a conjointement animée avec le président du Conseil des ministres italien, Guiseppe Conte, en visite officielle à Alger lundi dernier, Outre
l’annonce de la participation de l’Algérie, à la Conférence internationale sur la Libye, prévue les 12 et 13 novembre courant, à l’initiative de l’Italie, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a réaffirmé l’opposition d’Alger, à l’installation de centres de rétention de migrants.

Il assurera à cette occasion que le rapatriement d’algériens en situation irrégulière en Italie concernera toute personne dont «la nationalité algérienne est établie» avant d’annoncer que le nombre d’algériens en situation irrégulière, en Italie, «est de moins de 900» personnes tout en soulignant que «beaucoup de Maghrébins vont en Italie et se présentent comme étant Algériens.» a-t-il déclaré. Plus explicite sur le rapatriement d’algériens en situation irrégulière en Italie le chef de l’exécutif dira que cette procédure traduit le non abandon par l’Algérie de ses enfants, en déclarant que «l’Algérie récupérera ses enfants (en situation irrégulière en Italie) dont la nationalité algérienne est établie» et aussi «conformément aux normes et principes du Droit international» a-t-il précisé. Auparavant, le premier ministre a fait savoir que le nombre d’Algériens résidant d’une manière légale sur le sol italien est de l’ordre de 40 000 et que la signature, par Alger, des conventions régissant le rapatriement d’Algériens en situation irrégulière dans d’autres pays, exigent que le cas de présence illégale soit avéré et la nationalité algérienne établie, pour qu’il y ait rapatriement, précisant plus loin que «l’Algérie se doit de récupérer ses enfants».
Il a indiqué que le rapatriement hebdomadaire, par Alger, concerne 5 à 10 algériens, depuis plusieurs pays. Autre sujet marquant l’actualité régionale et internationale, sur lequel des divergences de fond entre des acteurs de la rive sud et leurs homologues de la rive nord de la Méditerranée, la migration clandestine, dont la voie de traitement de ce phénomène, en s’attaquant à ses causes à l’origine, peine à être en tête de l’agenda des pays de l’Europe, préférant promouvoir les solutions exclusivement sécuritaires. Sur cette question, Alger a encore, pour la énième fois, rappelé sa position ferme à ce sujet, à travers le premier ministre Ahmed Ouyahia, qui a réaffirmé que notre pays «refuse d’abriter des camps de regroupement de migrants clandestins», laquelle position est également, faut-il le noter, est celle de l’union africaine (UA), qui refuse que l’Afrique, notamment le Sahel, soit un espace ou s’entasseront des «centres de rétention de migrants clandestins».
Alger qui a plaidé et continue de le faire, sur les scènes régionale et internationale en faveur de davantage d’efforts, de solidarité et de soutien au développement durable des pays pauvres et vulnérables, pourvoyeurs de migrants clandestins, a rappelé à cette occasion, l’importance de s’attaquer aux réseaux maffieux et les filières de passeurs. Réaffirmant que « tarir les sources de la migration illégale» est «impératif», le chef de l’exécutif, plaide en faveur de «l’assèchement des sources de ce flux migratoire», des actions devant être menées en amont avec les efforts de lutte contre le terrorisme et les programmes visant le développement des pays pourvoyeurs de migrants. Pour le premier ministre Ahmed Ouyahia, le traitement du phénomène du flux migratoire ne peut se faire par « l’installation des centres de rétention et de regroupement des migrants » ou bien, a-t-il souligné, « en privilégiant des solutions qui peuvent paraitre efficaces à première vue et qui risquent de s’avérer inappropriées avec le temps. ».
S’agissant sur l’annonce par Ouyahia, de la participation de l’Algérie, à la Conférence internationale sur la Libye, le premier ministre a rappelé les principes de la position algérienne sur la crise secouant,depuis 2011, notre voisin de l’est, laquelle s’articule, dira Ouyahia, «sur la nécessité que les Libyens s’approprient la situation de leur pays».
Une voie qu’Alger soutient et consent des efforts en sa faveur, en plus du soutien «aux efforts que mènent les Nations unies » afin que ce pays renoue avec la vie politico-institutionnelle, seule voie à même de l’extirper, ainsi que son peuple, de la spirale d’instabilité et de chaos, auxquels il est confronté depuis plus de sept ans. La participation de la délégation algérienne au rendez-vous international de deux jours, à Palerme, sur la Libye, œuvrera tout au long des travaux de cette rencontre « à la réussite » de la Conférence « afin, d’arriver à une solution politique en Libye .» a déclaré Ahmed Ouyahia.
Karima Bennour

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