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Le chef de la diplomatie iranienne en tournée au Maghreb : des consultations poussées avec les pays arabes

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Arrivé, hier matin en Tunisie, dans le cadre de sa tournée maghrébine, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohamed-Djawad Darif, a indiqué qu’il mènera des consultations sur les dossiers régionaux et internationaux. Précisant, à ce propos, qu’il s’agira de la lutte contre le terrorisme, des crises de Libye, Syrie et Yémen, ainsi que des relations et de la coopération bilatérale entre Téhéran et les pays du Maghreb.

Le chef de la diplomatie iranienne, dans le cadre de sa série de tournées dans le monde, après le paraphe de l’Accord sur le nucléaire iranien, conclu entre les 5+1 et Téhéran, effectue sa troisième virée, dans la région magrébine. La relance de la coopération économique avec les pays arabes, dont ceux du Maghreb, est l’objectif de la tournée de Darif, car cette coopération a souffert des conséquences des sanctions imposées à Téhéran, des années durant, et les questions politiques occuperont, notamment, une place importante, à cette occasion. Il est à noter que cette tournée intervient à quelques jours de deux évènements majeurs, notamment le troisième Sommet du Forum des pays exportateurs du gaz (FPEG) qu’abritera Téhéran, le 23 novembre prochain, et les travaux de la 70e session de l’Assemblée générale des Nations unies (ONU), qui débuteront, le 15 septembre prochain. Pour rappel, le Forum (FPEG) contrôle plus de 70% des réserves mondiales de gaz, et a tenu son deuxième Sommet, le 1er juillet 2013, dans la capitale russe. Lors de la visite du ministre iranien de l’Energie, Hamid Tchitchian, à Alger fin juin dernier, Alger a été destinataire d’une invitation pour prendre part au prochain Sommet du FPEG, à Téhéran. À cette occasion, le ministre de l’Énergie, Tchitchian, a eu un entretien avec son homologue algérien Salah Khebri, au terme duquel les deux responsables ont souligné «l’importance de la coopération mutuelle», y compris dans les secteurs de l’eau et de l’électricité. Pour rappel, Alger et Téhéran ont signé,  novembre 2008, un mémorandum d’entente, à propos duquel les deux parties se sont réjouies de l’état d’avancement de son exécution, à l’occasion de la visite précitée, du responsable iranien Tchitchian, à Alger. Aussi, en mai dernier, il y a eu l’annonce de la création d’un fonds conjoint entre Alger et Téhéran, pour la consolidation des relations économiques, à l’occasion de la visite du chef du Groupe d’amitié parlementaire algéro-iranien, Ghlamreza Mesbahi Moghaddam, mai dernier, à Alger. Ayant été reçu par Boualem Bousmaha, président de la commission des Affaires étrangères, de la coopération et la communauté nationale à l’étranger de l’APN, Bousmaha a fait savoir, qu’«au début chacune des deux parties devra injecter 100 millions USD, comme premier versement», avant de souligner qu’en dépit des «relations solides» au plan politique, entre l’Algérie et l’Iran, il a fait remarquer qu’il n’en est pas de même pour les «relations économiques». La chute du prix du pétrole et ses conséquences sur les économies des pays exportateurs sera, sans nul doute, au menu des entretiens qu’aura le chef de la diplomatie iranienne avec les responsables algériens.
Avec le retour de l’or noir iranien, sur le marché pétrolier international, après la conclusion de l’Accord des 5+1 et Téhéran. La question sera-t-elle abordée, en vue de maintenir le cap de la valeur en cours du baril pour éviter qu’elle chute davantage? Ou les pressions et les conséquences des tensions entre acteurs sur la scène internationale ne permettront pas cette option ? D’autant plus que l’Arabie saoudite, qui pompe son or noir sans compter, sur fond de ses intérêts et ceux de ses alliées, notamment Washington, n’affiche aucune volonté politique pour revoir sa production et son exportation de l’or noir. Si les pays du Golfe ont adopté, ouvertement ou officieusement, l’approche des Occidentaux du traitement du dossier nucléaire iranien, en faisant fi des risques réels des têtes nucléaires en possession de l’entité sioniste, Alger a de tout temps soutenu «l’usage de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques», et a toujours appelé à la création d’une Zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient. Appel réitéré, dernièrement, lors de la conférence d’examen 2015 du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) à New York, du 27 avril au 22 mai. L’ambassadeur Abdallah Baâli, en sa qualité de président des travaux, a expliqué à cette occasion «que, depuis plusieurs années déjà, des pays arabes demandent la création de cette Zone, mais qu’Israël a toujours été le plus grand obstacle (…), car étant lui-même détenteur d’armes nucléaires». Alger qui connaît un ballet diplomatique, à travers les visites continues de hauts responsables occidentaux, africains, et d’ailleurs, celle du chef de la diplomatie iranienne s’y inscrit dans cette dynamique, au regard de la position géostratégique de l’Algérie, de ses potentialités à divers niveaux, ainsi que ses expériences sollicitées, en matière de médiateur, pour le règlement des crises, et dans sa lutte contre le terrorisme, laquelle question est en tête de l’agenda international.

Les questions politiques et la lutte contre le terrorisme
Dans sa tournée en cours, dans la région magrébine, après Alger, le responsable iranien se rendra au Maroc et en Mauritanie, les questions sécuritaires et du terrorisme seront abordées entre Mohamed-Djawad Darif et les responsables algériens. Dans le domaine de la coopération bilatérale, dans le secteur de la Police, la visite du directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, mi-août dernier, en Iran, a permis de dégager les voies pour le renforcement de la coopération et du partenariat entre la police des deux pays.
Il a été question des domaines de la formation et de l’entraînement des forces de police et de l’échange d’expertise dans le domaine de la Police scientifique et technique, avait indiqué le communiqué de la DGSN, sur la visite de Hamel, le 17 août dernier à Téhéran. La préoccupation que partage Alger et Téhéran, quant aux règlement des crises qui secouent la région, notamment dans certains pays arabes, par le dialogue entre les acteurs concernés de chaque pays, est à même de contribuer à la convergence des efforts d’Alger et Téhéran, pour venir à bout de ces conflits et ses tensions. Qu’il s’agisse de la plus récente, la guerre que mène la Coalition conduite par l’Arabie saoudite contre le Yémen, et qu’Alger ainsi que Téhéran appellent au dialogue par l’accélération des efforts pour un cessez-le-feu au Yémen, et en réunissant les conditions qui garantissent une solution interne et pacifique au conflit dans ce pays.
Aussi, la crise en Syrie, en direction de laquelle l’Algérie et l’Iran convergent, dans leurs appels respectifs à un dialogue inter-syrien, à même de dégager la solution politique, qui permettra aussi de mener une lutte plus efficace contre les groupes terroristes, dont ceux de Daech.
Des convergences sur bon nombre de questions, marquant l’actualité internationale, seront au menu de la visite de Mohamed-Djawad Darif ainsi que les questions d’intérêts communs entre Alger et Téhéran. L’Iran, qui après la conclusion de l’Accord sur son nucléaire avec les 5+1, revient en force sur la scène régionale et internationale, enregistre la visite d’officiels occidentaux qui ont commencé à se rendre à Téhéran, à peine l’Accord nucléaire iranien conclu et adopté par l’ONU.
La République islamique, qui représente un grand marché pour les puissances occidentales, avec plus de 80 millions d’habitants, a une place confortablement sur l’échiquier politico-économique mondial, notamment avec la rude concurrence que subissent les pays occidentaux des pays émergents du Brics -Brésil, Russie, Iran Chine et l’Afrique du Sud-.
Karima Bennour

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