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Kobler tire la sonnette d’alarme concernant les réserves libyennes à l’étranger : «Les clignotants sont au rouge»

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La précipitation des évènements et l’évolution de la situation sur le terrain, en Libye semblent plonger le pays, dans une nouvelle étape, encore plus difficile, pour les différents acteurs libyens. Après plus de cinq ans des bouleversements survenus dans ce pays avec notamment l’intervention de l’Otan dans la crise libyenne, plongés depuis dans le chaos, les acteurs libyens n’ont pas réussi à dépasser leurs divergences, pour dégager un consensus national, le peuple libyen et le pays sont privés à ce jour, des chances et des capacités, à même de les prémunir du pire scénario, menaçant leur avenir.

À la situation politico-sécuritaire difficile à laquelle est confronté le pays, son économie ne pouvait faire l’exception, ses aiguilles affichent, en effet, le rouge, comme le fait savoir le responsable des Nations unies du dossier libyen, Martin Kobler, mardi dernier, devant les membres du Conseil de sécurité. Alors que cette journée a été marquée par la prise de contrôle du croissant pétrolier libyen, par les forces militaires du général Haftar, Kobler déclarait, sur l’économie libyenne qu’elle «ne sera pas en mesure de dépendre encore pendant longtemps de ses réserves à l’étranger» exhortant les acteurs libyens à aller «de l’économie de guerre (…) à une économie de paix» avant d’ajouter que «la production pétrolière doit reprendre», a-t-il déclaré. Ne manquant pas plus loin dans son intervention devant les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, de noter que l’économie libyenne était au bord de l’effondrement malgré sa richesse en pétrole, dont sa production est actuellement à son plus bas niveau, 200.000 barils par jour (b/J), alors qu’avant que le pays ne sombre, il y a plus de cinq ans, sa production atteignait 1,4 million b/j. Peu de jours, après les déclarations de Martin Kobler, indiquant «Je l’ai toujours dit que le général Haftar doit avoir un rôle » sur la scène libyenne, citant «dans l’armée libyenne unifiée» lesquels propos n’ont pas été bien accueillis par l’équipe de Fayez Serraj, sur le terrain, les choses se sont précipitées, notamment avec la prise de contrôle du croissant pétrolier libyen par le général Khalifa Haftar.
Une nouvelle donne aux impacts considérables sur le cours des évènements dans ce pays, notamment sur le plan politique. Si le chaos libyen a favorisé et contribué fortement au renforcement de l’activité terroriste dont celle de Daech, ce même chaos a considérablement nourri les tensions et les divergences entre les Libyens, le contrôle du croissant pétrolier par telle ou telle partie libyenne, constitue et continuera de constituer une carte politique de pression pour l’une ou l’autre partie.
Ce qui en effet, est le cas, depuis mardi, pour le général Haftar et ses soutiens, sur les scènes, nationale, régionale et internationale. Il est à rappeler que le croissant pétrolier libyen en question s’étend tout au long d’une baie en forme de croissant entre les localités de Marsa el-Brega et Ben Jawad, dans le nord-est libyen, comptant les principaux ports pétroliers, Ras Lanouf et Al-Sedra, qui comprend le terminal fermé de Zuouiitina et celui de Marsa el-Brega qui, lui fonctionne d’une manière sporadique. Par ailleurs, même si les grandes puissances, membres de l’Otan, laquelle force militaire étrangère a intervenu en Libye, ont condamné la prise de contrôle par le général Haftar du croissant pétrolier libyen, leur position s’inscrit dans le sillage de leur soutien au gouvernement de Fayez Serraj, l’exécutif reconnu par l’ONU. Le terrain libyen qui connaît la présence d’éléments des forces spéciales, françaises, britanniques, italiennes et même américaines, selon des médias occidentaux et les déclarations de responsables étrangers, dont l’annonce par Paris au mois de juillet dernier de la mort de trois sous-officiers français en « service commandé.». Toujours concernant la présence militaire étrangère en Libye, le gouvernement italien annonçant , mardi, l’envoi de militaires pour sécuriser un hôpital, dans la ville libyenne, Misrata, son ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentilon, avait précisé que les détails concernant cette opération allaient être présentés au Parlement, refusant d’avancer des chiffres, alors que le quotidien italien La Repubblica, a fait savoir que Rome prévoit l’envoi de 300 militaires italiens en Libye. Alors que nul n’ignore, qu’un hôpital sous protection de près de 300 soldats ne peut être, qu’un espace sous la direction de cette équipe militaire italienne, en prévision, de l’évolution des nouvelles donnes précitées, de la scène libyenne et le cours de leurs évolutions.
Laquelle situation pour bon nombre d’observateurs avérés de la scène libyenne, craignent de voire les divergences entre les Libyens s’enraciner davantage, sur fond de la course vers le contrôle du croissant pétrolier, lequel est sous la mainmise des forces libyennes sous la direction du général Khalifa Hafatar. Et à Martin Kobler, de lancer, mardi, son appel, aux acteurs politiques libyens, les invitant à sortir de l’impasse « politique, économique et sécuritaire», à laquelle est confronté le pays, exhortant la Chambre des représentants et la présidence du Conseil « à travailler désormais ensemble » pour arriver à cet objectif, que la Libye et son peuple peinent à l’atteindre, car les Libyens n’étant pas les seuls acteurs, dans le traitement du dossier libyen.
Karima Bennour

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