Accueil RÉGIONS Boumerdès : À quand la relance effective de l’investissement ?

Boumerdès : À quand la relance effective de l’investissement ?

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L’investissement qui reste le vecteur essentiel quant à la relance économique peine à trouver ses marques dans la wilaya. A part quelques petits projets réalisés dans certaines localités, un grand nombre d’autres n’ont fait l’objet que d’annonce par les trois derniers walis ayant été nommés successivement à la tête de la wilaya, en l’occurrence Brahim Merad, Kamel Abbas et Nouria Yamina Zerhouni.
En dépit de l’attribution de plus 200 hectares destinés à l’investissement, la concrétisation des projets est loin de répondre à l’attente escomptée. Un grand nombre de bénéficiaires de ces assiettes destinées à l’investissement ont failli à la mission assignée en détournant les superficies en question ou bien n’ayant pas lancé les projets pour des raisons inconnues. Le choix des bénéficiaires de projets est à chaque fois montré du doigt, puisque nombreux sont ceux qui ne font rien pour concrétiser leur investissement profitant du laxisme des autorités. Conscient de l’importance du volet de l’investissement pour la relance du développement local, le nouveau wali de Boumerdès. Abderahmane Fouatif Madani a lancé un appel plus ou moins menaçant aux bénéficiaires pour démarrer leur projets respectifs sans délai ou à restituer les terrains attribués. Tout en leur rappelant l’épuisement des délais relatifs au lancement des projets, le wali n’a pas omis de prévenir les investisseurs à restituer les assiettes dont ils sont bénéficiés. « La conjoncture actuelle nécessite la création d’une multitude de projets pour créer des richesses et cela en exploitant toutes les potentialités que recèle la wilaya » dira le wali en ajoutant que la conjoncture actuelle l’impose pour faire face à la crise. Dans ce cadre, le wali lors de sa visite effectuée dans la zone industrielle d’Ouled-Hadadj a insisté sur deux points y afférents à l’investissement à savoir la restitution du foncier non exploité et l’arrêt d’attribution en attendant l’assainissement du foncier industriel. Concernant la période allant du mois de septembre 2015 à 2016 la commission d’investissement de la wilaya a étudié 660 demandes d’investissement sur 3 000 demandes. Il a été accepté 125 projets qui seront réalisés sur une superficie de 67 hectares à l’intérieur et à l’extérieur des zones industrielles. Mais, la grande majorité de ces projets n’ont pas vu le jour pour des raisons injustifiées indique-t-on. La wilaya a mis à la disposition des investisseurs potentiels plus de 200 hectares à travers les nombreuses zones industrielles et dépôts créées à cet effet à travers plusieurs localités, mais le développement escompté n’a pas suivi, d’où l’urgence d’y remédier afin de permettre aux véritables investisseurs de lancer leurs projets susceptibles de créer des postes de travail et de la richesse. Pas moins de 07 nouvelles zones d’activités ont été crées ces dernières années pour ne citer Ouled-Moussa avec 63 ha, Dellys 62 ha, Laarbatache 25 ha, Tidjelabine 16 ha, Capdjinet 15 ha et Khemis-El-Khechna avec 13 ha, mais le constat est toujours le même a relevé un élu de l’APW qui dénonce la politique de l’investissement pratiquée dans la wilaya. Les deux zones importantes industrielles de Zemmouri-El-Bahri de plus de 20 ha destinés à la création des projets relatifs à la pêche et à l’aquaculture et celle de Laârbatache d’une superficie de 137 ha ont fait l’objet de distribution opaque. Des investisseurs potentiels ont sollicité le wali, pour ouvrir une enquête sur les dessous des attributions qui ont soulevé une multitude d’interrogations auprès de la société civile qui assimile cet état à un bradage volontaire du foncier industriel, loin de l’investissement attendu. L’absence de commodités nécessaires, la déviation du créneau initial, l’abandon en jachère, absence du suivi et du contrôle ainsi que d’autres difficultés bureaucratiques, sont autant d’entraves qui freinent l’investissement dans la wilaya.
Un plan Marshal s’impose pour lancer la machine du développement local qui passe nécessairement par la relance de l’investissement qui accuse un immense retard dans la wilaya en dépit d’un important foncier industriel, mais frappé d’une distribution opaque.
Le nouveau wali pourra-t-il venir à bout de toutes les entraves qui entourent le volet investissement ?, pourra-t-il récupérer les assiettes foncières non exploitées ?, pourrait-il s’attaquer à la mafia du foncier qui sévit dans la wilaya ? Ce sont là, les questions que se posent les citoyens qui prennent acte de la volonté affichée par le nouveau wali en attendant la relance effective, de l’investissement et du développement local.
B. Khider

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