Le plan national de l’eau (PNE) a accordé une importance stratégique aux eaux non-conventionnelles pour faire face aux disparités régionales dans le domaine de l’alimentation en eau potable des populations, d’une part, et la satisfaction des besoins en eau, sans cesse croissants, exprimés par les secteurs de l’agriculture et de l’industrie, d’autre part. Cette importance a été mise en évidence, d’une manière cruciale et déterminante, lors de l’élaboration du Schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT), à Oran en 2007, une rencontre qui a regroupé, outres leurs homologues des 14 wilayas de l’ouest, les principaux acteurs de l’eau de la wilaya d’Aïn Témouchent. Cette année, le département Onu-Eau, de l’Assemblée générale des Nations unies, a retenu le thème « L’eau et le développement durable » pour célébrer la Journée mondiale de l’eau du 22 mars. Ainsi les grandes orientations du SRAT s’inscrivent en adéquation avec la stratégie du développement durable pour laquelle l’Algérie a ratifié l’ensemble des accords internationaux y afférents. Une gestion rationnelle et efficiente de l’eau est l’un des principaux axes du développement durable à même de répondre aux besoins des générations actuelles et futures. Il est tout à fait clair que l’agriculture demeure le gros consommateur des ressources hydriques, par excellence. Une attention particulière est donnée aux aux non- conventionnelles pour les réutiliser dans le domaine de l’agriculture. A Aïn Témouchent, wilaya à vocation agricole par excellence, le secteur de l’eau et celui de l’agriculture devaient inscrire des projets intégrés pour le développement des cultures à l’irriguée à partir des stations d’épuration (STEP) et des petits barrages. On constate un réel engouement des agriculteurs à vouloir s’inscrire dans la nouvelle dynamique de l’Etat qui vise à promouvoir les grandes cultures stratégiques.Devant la rareté de la ressource en eau conventionnelle, l’Algérie ne peut plus se permettre de tourner le dos à la possibilité de réutiliser les énormes quantités d’eaux usées rejetées dans la nature ou à la mer. C’est donc à l’enracinement d’une nouvelle culture de l’eau, qu’il faut s’atteler sérieusement pour espérer l’émergence d’une mentalité et d’un comportement nouveaux. Les agriculteurs, des régions continentales caractérisées par des climats arides à semi-arides, qui affichaient des réticences avérées, s’intéressent aujourd’hui à l’utilisation des eaux usées épurées qui représentent une ressource d’eau et d’engrais additionnels renouvelables et fiables. L’Algérie, consciente des contraintes climatiques, d’une part, et les faibles ressources hydriques superficielles et souterraines qu’elle dispose, d’autre part, entend lancer un ambitieux programme visant à traiter environ un milliard de mètres cubes d’eaux usées pour irriguer un million d’hectares de terres arables, un cap à atteindre avant la fin du quinquennal en cours. Présentement, l’Algérie dispose d’un volume d’eau traitée de l’ordre de 560 000 m3 dont 65% de ses ressources hydriques sont destinées au secteur de l’agriculture.Cela correspond à 176 stations d’épuration dont 87 STEP et 89 lagunes avec une capacité installée estimée à 12 millions EQH (équivalent habitant) soit 800 hm3 /an. Ce qui correspond à 10 barrages de 80 hm3 chacun en moyenne. La stratégie du ministère des Ressources en eau, dans le domaine de l’épuration est basée sur la protection de la ressource hydrique, l’éradication des fosses septiques, le confort et le bien-être des citoyens, la protection du littoral conformément à la Convention de Barcelone. Il est à noter que la gestion des STEP est confiée, en premier, au constructeur pendant deux années avec un programme de formation visant à garantir la continuité du service public puis à l’ONA, en second.
Boualem Belhadri
