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TALEB IBRAHIMI, RAHABI ET ALI YAHIA, PARMI LES SIGNATAIRES : 19 personnalités appellent au report des élections

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Dix-neuf (19) personnalités ont appelé, hier, le pouvoir à reporter l’ élection présidentielle du 12 décembre, en l’invitant toutefois à prendre des mesures d’apaisement pour réunir les conditions nécessaires au déroulement libre et transparent du prochain scrutin. En effet, parmi les signataires de la déclaration des 19 personnalités, dont nous disposons une copie, on trouve Ali Yahia Abdennour, Ahmed Taleb Ibrahimi, Ahmed Benbitour, Abdelaziz Rahabi, Ali Benmohamed, Noureddine Benissad, Sadek Dziri, Lyès Merabet, Nasser Djabi, Louisa Ait Hamadouche…entre autres signataires, qui affirment l’impossibilité d’envisager une élection présidentielle dans les conditions actuelles. « S’aventurer à organiser des élections présidentielles comme annoncé, sans consensus national préalable, attisera le mécontentement populaire et aggravera la crise de légitimité du pouvoir», avertissent-ils, en affirmant aussi qu’ «il est inconcevable d’envisager la tenue d’élections libres et transparentes dans de pareilles circonstances. Invitant dans le même sillage le pouvoir de fait à procéder avec « sagesse et objectivité, à une nouvelle lecture de la réalité ». Cependant, et afin d’ouvrir la voie à « une solution politique durable », les 19 personnalités ont invité le peuple à « plus de retenue et de vigilance afin d’éviter tout slogan attentatoire aux personnes et aux Institutions pendant les marches», et « d’exclure tout ce qui constitue une source de Fitna ou de haine préjudiciables à l’unité nationale ». Ainsi, ils ont insisté à ce que le pouvoir prenne des mesures préalables pour réunir les conditions nécessaires au déroulement libre et transparent du prochain scrutin. Citant parmi ces conditions : « la satisfaction des revendications relatives au départ des symboles restants du pouvoir déchu, la libération immédiate et sans condition des détenus d’opinion, le respect du droit constitutionnel de manifester pacifiquement, ainsi que la cessation des poursuites et des arrestations illégales d’activistes politiques».
Par ailleurs, les compagnons de Ibrahimi, Rahabi et Ali Yahia proposent un dialogue sérieux et responsable de toutes les parties favorables à ces revendications pour sortir de la crise actuelle et aller vers l’organisation de nouvelles élections. « Nous ne pouvons concevoir la prochaine échéance présidentielle que comme le couronnement d’un dialogue aboutissant à un consensus », affirment-ils. En ajoutant : « Notre pays a en effet besoin de l’apport de tous ses enfants pour élaborer une vision commune dont l’objet ne sera nullement de reconduire le régime actuel, même sous un habillage nouveau ».
Il serait bon de rappeler que le Panel de la médiation désigné le 25 juillet passé par la présidence de la République a mené un dialogue avec la classe politique, la société civile et des représentants du Hirak. À ce sujet, les 19 auteurs de cette déclaration, ont abordé la démarche en estimant «qu’elle été mise en place (la commission nationale du dialogue) avec pour but d’appliquer une feuille de route sans dialogue réel et sérieux ». Et poursuivant, « aujourd’hui, le résultat est là : la création de l’Autorité nationale indépendante des élections s’est faite sans accord consensuel avec les acteurs politiques et les élites sociales. Ce faisant, le nouveau-né a perdu toute indépendance rien que par la désignation publique scandaleuse de ses membres », critiquent-ils.
Ils affirmeront sur un autre plan que la nécessité « aujourd’hui est d’abord la lutte contre l’autoritarisme politique à travers l’instauration d’un système démocratique basé sur l’alternance au pouvoir, la séparation des pouvoirs, le respect de l’indépendance de la justice, des droits de l’homme, et des libertés individuelles et collectives », avant, concluent-ils, de se «contenter d’orienter les regards vers la lutte contre la corruption pour atténuer la colère populaire ».
Sarah Oubraham

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