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Production de ciment : Le groupe GICA se lance dans la production du ciment pétrolier

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Le groupe public de ciment (GICA) est en phase de certification de sa production en ciment pétrolier en prévision du lancement, pour la première fois en Algérie, de la fabrication de ce type de matériau, a indiqué son P-dg, Rabah Guessoum, dans un entretien à l’APS. Ce groupe public avait signé en 2015 un protocole d’accord avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour pouvoir identifier, avec la collaboration de Sonatrach, les caractéristiques techniques de ce ciment qui est totalement importé par le secteur pétrolier. Sous forme d’échantillon, 300 tonnes de ce ciment ont été produites en novembre dernier avant d’être remises à Sonatrach pour opérer des tests. « Cette quantité a été testée sur un puits pétrolier et les résultats sont très satisfaisants. Nous avons reçu des attestations de conformité de laboratoires de recherches étrangers qui travaillent avec Sonatrach », affirme le même responsable. A l’issue de cette phase, ce cimentier public est passé à celle de la certification avant de lancer prochainement sa production régulière au niveau de ses unités de production, sachant que la demande nationale est de 300.000 tonnes/an. Estimant que ce groupe dispose des capacités pour répondre à toute la demande nationale en ciment pétrolier, M. Guessoum fait savoir que ce matériau spécifique sera produit par une des lignes de la cimenterie d’Aïn El K’bira (Sétif) pour en fournir à Sonatrach comme il sera également proposé aux sociétés pétrolières étrangères activant en Algérie.

L’objectif d’autosuffisance en ciment réalisable dès 2017
Quant à l’ambition de l’Algérie d’atteindre une autosuffisance en ciment toutes catégories dès 2017, le même responsable considère que c’est un objectif réalisable avec les capacités de production des secteurs public et privé.
Concernant GICA, les quantités produites ont augmenté à près de 10,2 millions de tonnes (Mt) à fin octobre 2016 contre 9,8 Mt un an plus tôt, soit une hausse annuelle de 4%. Sur l’année 2015, la production du ciment par cette société s’était établie à 12,1 Mt pour une capacité installée de 11,5 Mt. Selon ses estimations, les douze (12) cimenteries de ce groupe devraient clôturer l’année 2016 avec une production supérieure à 12,1 Mt. Cependant, le groupe n’a pas réalisé de nouvelles usines en 2016 mais a investi un montant de 88,3 milliards DA pour la réalisation de nouvelles lignes de production dans les usines existantes ainsi que dans leur maintenance et entretien: « Gica a investi pour optimiser ses capacités déjà installées grâce aux nouvelles technologies d’exploitation », assure-t-il. Sur l’année 2017, il table sur une production de 13,2 Mt grâce à l’entrée en production de la deuxième ligne de production de la cimenterie d’Aïn El Kebira. S’agissant de ses projets de cimenteries de Béchar (1 Mt) et d’Oum El Bouaghi (2 Mt) dont les contrats ont déjà été signés et les travaux de réalisation entamés, ils devraient être réceptionnées dès fin 2018 pour entrer en production en début 2019. Concernant les extensions, la production de la cimenterie d’Aïn Kebira, dont les travaux de la nouvelle ligne de production sont achevés, triplera pour passer d’un (1) MT actuellement à 3 MT d’ici début 2017, tandis que celle de Zahana (Mascara) sera également dotée d’une nouvelle ligne de production de 1,5 MT, actuellement en cours de d’installation, et qui devrait être réceptionnée fin 2018. Celle de Chlef devra doubler en passant de 2 à 4 MT annuellement, précise le premier responsable. Ainsi, les capacités de production de groupe devraient atteindre les 20 Mt d’ici à 2019 contre 12 Mt actuellement. La combinaison de ces capacités de production avec celles du secteur privé devrait permettre d’atteindre 25 Mt de ciment en 2017 pour une demande nationale de 24,5 Mt. Actuellement, l’Algérie dispose de 14 cimenteries publiques et privées d’une capacité de production globale de près de 19,5 MT/an alors que la demande est de 24,5 MT annuellement, soit un déficit de 5 MT qui est comblé par les importations.
Mais l’autre défi à relever est celui de la diversification de l’offre, selon M. Guessoum qui fait savoir que le groupe a entrepris une étude du marché pour identifier minutieusement tous les types de ciment demandés pour les produire localement, sachant que la plupart des cimenteries du pays fabriquent actuellement un seul type de ciment appelé « ciment 42,5 » alors qu’il existe 27 types de ciment à travers le monde. Interrogé sur les prix de vente du ciment, le même responsable relève que ceux appliqués par GICA sont maintenus au même niveau, et ce, même si sur le marché, certains opérateurs privés ont augmenté les leurs de 20%.
« GICA est un opérateur public. Il doit être le régulateur de marché, donc les prix sont maintenus. Et nous veillons à baisser les charges pour une production à moindre coût afin de ne pas pénaliser le consommateur », assure-t-il.

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