Un remaniement de l’exécutif du président français a été opéré, hier, par François Hollande, désignant Bernard Cazeneuve à la tête de l’exécutif, en charge de former son staff gouvernemental, peu de temps après que Hollande eut reçu, tôt hier matin à l’Élysée, la démission de Valls du poste de Premier ministre, pour se consacrer à sa campagne électorale de la Présidentielle d’avril prochain.
Pour une seconde fois, Bernard Cazeneuve se trouve à succéder à un poste qu’occupait avant lui Manuel Valls. La première fois, c’était quand il l’a remplacé à la tête du ministère de l’Intérieur, après la nomination de Manuel Valls fin mars 2014 par Hollande au poste de Premier ministre, occupé jusque-là par Jean-Marc-Ayrault. Hier matin, pour la seconde fois, le nouveau chef de l’Exécutif de Hollande quitte Place-Beauvau pour Matignon qu’occupai jusqu’à hier matin, avant qu’il ne soit reçu par le président français pour lui remettre sa démission, le lendemain de son annonce de sa candidature à la Présidentielle de 2017. Peu de temps après la désignation de Cazeneuve à la tête du Premier ministère, le nouveau locataire de Matignon a, à son tour, procédé à la nomination du chef de file du groupe des députés du Parti socialiste (PS), Bernard Le Roux, pour lui succéder à la tête du ministère de l’Intérieur. Le nouveau locataire de Place-Beauvau qui ambitionnait, selon des médias locaux, à occuper le ministère de la Santé, s’il y a remaniement ministériel, hérite d’une situation de tension dans le secteur. Troisième Premier ministre, à moins de quelques mois, fin mai prochain, de la fin du quinquennat de François Hollande, Cazeneuve quitte, en effet, le ministère de l’Intérieur qui connaît une situation de tension, suite à la mobilisation, depuis deux mois, des policiers, après l’attaque de leurs collègues dans l’Essonne. L’ex- ministre de l’Intérieur, depuis hier matin, quitte Place-Beauvau pour Matignon, trois jours après les manifestations des policiers, samedi dernier, notamment à Paris, Lyon, Marseille, Metz, pour ne citer qu’elles. Et après que des centaines d’officiers de police judicaire, selon des médias français, ont «symboliquement annoncé à leur hiérarchie qu’ils renonçaient à leur habilitation pour faire» part, est-il indiqué, de «leur mécontentement contre l’accumulation de procédures administratives». Après l’arrivée de Cazeneuve à Matignon, outre sa désignation de Bruno Le Roux au poste de ministre de l’Intérieur, le successeur de Valls n’a pas bousculé l’ancien staff gouvernemental que dirigeait son prédécesseur, opérant un simple échange de portefeuilles entre André Vallini, nouveau secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, et Jean-Marie Le Guen, au Développement et à la Francophonie. Àgé de 53 ans, Bernard Cazeneuve a été ministre délégué aux Affaires européennes, de 2012-2013, ministre délégué du Budget de 2013-2014 et ministre de l’Intérieur depuis fin mars 2014, jusqu’à hier, désigné être le nouveau locataire de Matignon. Le choix de Cazeneuve n’est pas fortuit, au regard de la primauté des questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme, dans l’agenda de Hollande, depuis notamment la vague d’attentats terroristes sanglants ayant frappée le pays en 2015 et 2016. Le nouveau Premier ministre, Bernard Cazeneuve, a été accueilli, hier, à Matignon par son prédécesseur à ce poste, Manuel Valls, pour la cérémonie de passation de pouvoirs.
Karima Bennour
