Les réseaux sociaux, s’ils facilitent la circulation de l’information, sont aussi devenus un outil de choix pour les campagnes de haine, de diffamation, de fake news, d’harcèlement etc. Mustapha Berraf, membre du Comité international olympique (CIO) et président de l’Association des Comités nationaux olympiques d’Afrique (ACNOA), a décidé de réagir. Ciblé par des attaques répétées, il a officiellement porté plainte devant la justice française.
Mustapha Berraf a franchi un nouveau cap dans sa riposte aux attaques numériques dont il est la cible depuis plusieurs mois. Dans une plainte déposée récemment auprès des juridictions françaises à Paris, l’ancien président du Comité olympique Algérien accuse un individu résidant en France de diffamation, d’atteinte à l’honneur, de publicité mensongère et de cyber-harcèlement. L’affaire ne se limite pas à des propos isolés. Il s’agirait d’une véritable campagne coordonnée, menée sur les réseaux sociaux à coups de vidéos, de publications mensongères et de propos injurieux. L’objectif de ces attaques, selon Berraf, « est de nuire à ma réputation mais aussi à celle d’anciens responsables sportifs algériens », régulièrement visés dans les contenus publiés par le mis en cause.
Le mis en cause déjà condamné en Algérie
L’auteur présumé de ces publications controversées n’est pas un inconnu. Il est recherché en Algérie, où il a été condamné pour des faits de corruption qualifiés de graves. Depuis la France, où il réside, il continue d’utiliser les plateformes numériques pour diffuser ses messages, dans ce qui s’apparente à une vendetta numérique contre certaines figures du sport algérien.
Confronté à l’ampleur de cette campagne, Mustapha Berraf a décidé de ne plus rester silencieux. Il a constitué un dossier qu’il décrit comme « solide et irréfutable », appuyé par des captures d’écran, des vidéos, des publications archivées, ainsi que des analyses techniques réalisées par des experts en cybercriminalité. Ces éléments ont été remis aux autorités judiciaires françaises, connues pour leur rigueur dans le traitement des dossiers liés au harcèlement en ligne.
En saisissant la justice française, Mustapha Berraf entend envoyer un signal clair : les plateformes numériques ne peuvent pas être un refuge pour les fauteurs de troubles. Il espère ainsi que l’auteur des faits soit traduit devant la justice et réponde de ses actes conformément aux lois françaises en vigueur. Il rappelle également que la liberté d’expression ne saurait justifier les atteintes à la dignité des personnes. L’affaire intervient dans un contexte où de nombreuses personnalités publiques, en France comme ailleurs, dénoncent les abus de certains internautes et la violence de plus en plus décomplexée sur les réseaux sociaux. Le cyber-harcèlement et la diffamation en ligne sont aujourd’hui des délits reconnus, pouvant entraîner des sanctions allant jusqu’à des peines de prison.
Berraf, qui jouit d’un statut international, s’inscrit dans une dynamique de protection de l’image des responsables sportifs, souvent exposés aux critiques mais rarement défendus de manière concrète dans l’espace numérique. Son geste est également perçu comme une tentative de faire jurisprudence, en montrant qu’il est possible d’agir efficacement, même au-delà des frontières nationales.
À l’heure où la justice se penche sur ce dossier sensible, une question demeure : cette plainte suffira-t-elle à freiner les dérives numériques grandissantes ?
Mohamed Amine Toumiat