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Portrait : Fatima Guerzou écrivaine à 20 ans

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Fatima Guerzou, une jeune fille de la banlieue de Chlef, dont la volonté et la détermination sans égales ont mené à la concrétisation de son rêve d’adolescente, celui d’éditer son premier livre en janvier 2017, a fini par être propulsée au rang de plus jeune auteure de sa wilaya.

«Fatima (22 ans) est aujourd’hui la plus jeune auteure de la wilaya », dira à son propos le directeur de la bibliothèque de lecture publique, Mohamed Guemoumia, d’autant plus, a-t-il ajouté, que son livre « Khawatir Min Kalbi » (Pensées de mon cœur), édité dernièrement, a été « écrit alors qu’elle n’avait que 15 ans. Un véritable exploit pour une élève du cycle moyen », s’est-il félicité. Pour ce responsable, Fatima est aussi le « reflet d’un éveil de la jeunesse à l’écriture littéraire et scientifique », en allant même jusqu’à investir le domaine de l’édition, ce qui augure, pour lui, d’ »un avenir prometteur » pour cette jeune fille dont l’œuvre a été préfacée par l’homme de lettres syrien Mohamed Ben Youcef Karazon. Native de la localité d’Aïn M’rane, à 45 km au nord-ouest de Chlef, dans une famille modeste, la jeune romancière en herbe a fait d’abord l’école coranique, avant de terminer avec succès le cycle primaire durant lequel elle faisait déjà montre d’une grande éloquence et maîtrise de la langue arabe. Son père Khelifa, a assuré à l’APS qu’elle avait terminé l’écriture de son recueil « Khawatir Min Kalbi » à l’âge de 15 ans, avant de lui demander son assistance pour son édition. Un vœu qu’il n’a pu exaucer vu sa situation financière modeste, a-t-il souligné, affirmant, néanmoins, l’avoir « assurée de mon soutien indéfectible, à condition que ses écrits soient axés sur l’ancrage des bonnes valeurs, de l’amour du pays et autres principes moraux novateurs ». « J’ai toujours été un amoureux du verbe, de la poésie révolutionnaire et des causes de libération de par le monde. Et cela a influé positivement sur ma fille » a-t-il dit pour expliquer le don littéraire de Fatima, également renforcé (don), a-t-il estimé, « grâce à l’école coranique ».
La jeune Fatima se souvient, encore aujourd’hui, de la réponse « débonnaire » de son professeur du moyen lorsqu’elle le sollicita pour l’aider à éditer son recueil de poèmes. « C’est de la poésie petite pomme, ma fille », lui avait-il rétorqué, allusion faite à son jeune âge. Mais elle était « coriace », car elle s’amena le lendemain avec un poème intitulé « Oh Algérie » qui arracha l’admiration de son enseignant, obligé, dès lors, à l’encourager sur sa lancée. Plus tard, Fatima opta pour une filière scientifique, dans son parcours scolaire, mais cela « n’entrave nullement mon don littéraire » assure-t-elle, car la demoiselle s’est mise à traduire les cours de mathématiques et de sciences naturelles en… poèmes. « La poésie est dans l’air que je respire », avoue-t-elle.
Elle réitérera une deuxième tentative d’édition de son recueil, à l’âge de 16 ans, mais sa situation financière modeste voua son entreprise à l’échec, jusqu’à à 2017, l’année où son rêve d’éditer ses poèmes devint réalité, grâce à « la magie du monde virtuel ». En effet, après six années de « suspension » de son rêve, la jeune fille décida d’investir facebook, en entrant directement en contact avec l’homme de Lettres syrien, Mohamed Ben Youcef Karazon, résidant en Turquie, a qui elle présenta son recueil, qui lui plut allant même jusqu’à le préfacer. Toujours, via la Toile, la téméraire jeune auteure pris contact avec le comédien égyptien Djaouad Kheir Eddine, qui l’aida dans le choix du format du livre, avant son impression « enfin » en janvier dernier, dans la ville turque de Bursa, sur ses frais personnels.
La jeune Fatima Guerzou a vécu toutes les étapes d’édition de son premier livre « Khawatir Min Kalbi » via le Net, grâce à l’homme de lettres syrien qui lui envoyait des photos et vidéos de l’opération. Ce premier recueil poétique sera bientôt suivi par un deuxième recueil similaire, actuellement en cours de correction, lequel va sûrement propulser le nom de Fatima Guerzou sur la scène littéraire et culturelle de toute la région c’est tout le mal qu’on lui souhaite, soutient-on.

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