Jusqu’à hier, l’on a parlé de pas moins de 1 300 personnes, pour la plupart en Chine, qui sont atteintes du coronavirus. Et le bilan des décès s’alourdit de jour en jour : 41 au moment où nous mettons sous presse. Aux États-Unis, l’on parle de 3 cas avérés, pareil en France, en Angleterre d’un cas… Autant de peur que de mal. Peut-être davantage de peur.
Qu’en est-il de l’Algérie dont les relations, notamment économiques, avec la Chine sont au beau fixe, ce qui fait que la circulation des personnes – dans presque un seul sens, c’est vrai – soit si intense ? « La situation ne nécessite pas la mobilisation de moyens extrêmes », dira M. Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (FOREM), qui a néanmoins fait état de la « générosité » du virus en question. Les mesures prises jusqu’à présent par l’Algérie, estime notre interlocuteur, « sont largement suffisantes ».
Il a cité, entre autres, le fait que L’Algérie, qui a mis en place un dispositif d’alerte et de riposte pour parer à tout imprévu, « a donné des instructions à tous les médecins pour renforcer la prévention et prendre en charge les cas dès leur apparition ». C’est, en effet, ce qu’a déjà annoncé le Directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Dr Djamel Fourar, qui a, en outre, assuré que « l’Algérie suit de près la situation et attend, à l’instar des autres pays du monde, les instructions de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en cas de propagation de l’épidémie pour l’installation de caméras thermiques dans les aéroports nationaux ». M. Khiati a également cité le fait que la compagnie aérienne nationale, Air Algérie, a décidé de relancer le protocole de contrôle au niveau des aéroports internationaux, plus précisément sur les vols en provenance de la Chine.
Pas de vaccin pour le moment
À noter que la Chine, déjà traumatisée par la SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) il y a quelques années, a fortement intensifié ses efforts pour contenir la propagation du nouveau virus. Elle a, en effet, procédé au confinement de plus de 40 millions de personnes. Deux villes, dont Wuhan, sont aujourd’hui en quarantaine avec des transports bloqués.
« C’est, effectivement, dangereux, nous dira le président de la Forem. C’est un virus cousin du SRAS qui a fait beaucoup de dégâts en 2002 et 2003. C’est, en fait, une mutation pour laquelle il n’y a pas encore de vaccin ». Et d’ajouter : « Il (le vaccin) ne sera prêt que dans 4 ou 5 mois ». C’est d’ailleurs à se demander pourquoi l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – avare en alertes, du reste – ne parle pas d’« urgence sanitaire au niveau international ». « Il n’y a pas lieu de créer une panique en décrétant une situation d’urgence », nous confirmera M. Khiati. L’OMS demande, cependant, à tous les pays de mettre en place des mesures pour détecter les cas de coronavirus. Et si l’Algérie venait à être touchée, a-t-elle les moyens d’y faire face ? « Bien sûr ! Les capacités de prévention de l’Algérie sont très importantes », conclut notre interlocuteur qui recommande aux Algériens d’éviter, pour le moment, de se rendre en Chine.
Hamid F.
