La formation politique espagnole Podemos a dénoncé « les politiques expansionnistes de Rabat » dans les eaux territoriales sahraouies, tout en exhortant le gouvernement espagnol, en collaboration avec le gouvernement des îles Canaries, de lancer des actions pour freiner « cette manœuvre marocaine ».
Le secrétaire régional de Podemos-Canaris, Francisco Lopez a souligné, dans un communiqué que « nous rejetons la politique expansionniste du Maroc, non seulement avec nos eaux, mais avec les eaux du Sahara occidental, un territoire non autonome en attente de décolonisation, un conflit qui dure depuis 43 ans », a-t-il souligné. La formation présidée par le vice-président du gouvernement espagnol, Pablo Iglesias, a rappelé dans le communiqué « les différents arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne qui interdisent la commercialisation avec des ressources sahraouies ».
Selon des sources médiatiques, le Parlement marocain a approuvé « deux projets de loi relatifs à la création de la zone économique exclusive et à la délimitation des frontières maritimes, étendant la zone exclusive illégale à Lagüera, aux zones occupées du Sahara occidental, et partie des eaux proches des îles Canaries que l’Espagne considère dans sa zone économique exclusive ». Face à une telle atteinte à la légalité internationale, le Front Polisario a exprimé sa condamnation énergique « des manœuvres du Maroc et a déploré la soumission de l’Espagne au régime de Mohamed VI ». « Faire plus de concessions, par le gouvernement espagnol, ne fera qu’encourager le Maroc à persister dans son expansionnisme que le peuple sahraoui continue de subir depuis que le Maroc a occupé le Sahara occidental par la force en octobre 1975, avec la complicité des autorités espagnoles de l’époque », a dénoncé le Front Polisario.
Le coordinateur sahraoui auprès de la Minurso, M’hamed Kheddad, a dénoncé cette dernière « loi marocaine expansionniste » qui vise à annexer les eaux territoriales sahraouies, soulignant que cette loi n’a aucune base légale. « Nous condamnons fermement ces projets de loi marocains qui ne sont rien d’autre qu’un nouvel épisode de l’expansionnisme marocain dont toute la région souffre », a souligné M. Kheddad, coordinateur sahraoui auprès de la mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental.
M’hamed Kheddad a soutenu que « cet acte intervient également dans le cadre de la campagne désespérée menée par le Maroc pour légitimer son occupation illégale de parties du Sahara occidental par des pots-de-vin et l’implication d’entités étrangères dans leur aventure coloniale dans la partie occupée de notre territoire national ».
« La loi marocaine expansionniste, qui vise également à annexer les eaux territoriales adjacentes aux îles Canaries et à d’autres territoires espagnols, est également une conséquence directe de l’échec de l’Espagne en tant que puissance administrante du Sahara occidental, à s’acquitter de sa responsabilité juridique et historique de décoloniser le territoire sahraoui conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale des Nations unies d’une part, et la soumission injustifiée de l’Espagne à la politique de chantage marocaine, d’autre part », a-t-il souligné.
M. B.