Accueil ACTUALITÉ Lutte contre le «terrorisme routier» : un nouveau plan d’action

Lutte contre le «terrorisme routier» : un nouveau plan d’action

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Nos routes sont devenues par la force des «statistiques» des tombeaux à ciel ouvert, avec 12 morts en moyenne par jour, 4 000 morts et environ 10 000 blessés chaque année. Pour y remédier, une série de mesures sont prévues dans le cadre de la nouvelle loi sur la sécurité routière qui sera présentée prochainement au Parlement.

Du contrôle à l’amélioration du système de formation, en passant par le renforcement du cadre juridique, le directeur général du Centre national de prévention routière, Ahmed Naït-El-Hocine, s’est étalé, hier, lors de son passage sur les ondes de la radio chaîne 3, sur la nouvelle approche en matière de lutte contre le terrorisme routier. La sécurité routière est plus que jamais une question d’actualité, et faire face à l’hécatombe sur nos routes est inscrit en bonne place dans la «feuille de route» de plusieurs Institutions de l’État. Dans cette optique, Naït-El-Hocine a indiqué qu’à la place du retrait du permis les autorités vont mettre en place un système du permis à points. Un système de notation allant de 2 à 12 points sera mis en place, et ce n’est qu’au bout de la notification que le permis sera retiré pour une longue durée. Aussi, il dira que dans le cadre du projet de révision de la loi sur la sécurité routière, qui va «incessamment» passer au Parlement, il a été retenu le système du permis de conduire à points et l’abandon du système de sanctions qui repose sur le retrait immédiat du PC. Plus loin, Naït-El-Hocine a indiqué que, dans la nouvelle loi portant sur la sécurité routière, les amendes qui sont prévues pour les infractions au Code de la route ne seront pas plus élevées que celles qui sont en application actuellement. Cela varie de 2 000 à 7 000 DA, en fonction de l’infraction. Au sujet de l’amélioration de la surveillance et contrôle des routes, Naït El-Hocine a souligné la nécessité d’améliorer le dispositif de surveillance et de contrôle. Ceci passe par «le déploiement d’un système de radar fixe qui permettra de sécuriser des axes routiers accidentogènes, et qui va venir en renfort à l’action opérée par les services de sécurité», a-t-il expliqué. «Ce sera un système automatisé de sanctions à l’aide de radars fixes, une politique qui a apporté des résultats significatifs dans les pays où elle a été adoptée», a-t-il assuré. Annoncé, il y a plusieurs années, les chronotachygraphe, ou les mouchards, tardent à voir le jour. Cependant, selon l’hôte de la Radio algérienne, la nouvelle loi prévoit deux conducteurs pour les bus qui effectuent de longs trajets. «La mesure transitoire en attendant la mise en vigueur du chronotachygraphe (mouchard), qui n’a pas été mise en application depuis 2010», a-t-il dit.
Pour ce qui est de la modernisation de la formation, il est prévu, dans le cadre de la révision de la loi 08/14 qui devra être soumise, incessamment, au Parlement pour adoption, l’introduction du multimédia dans les examens du permis de conduire de manière à éviter toute intervention humaine dans les résultats. Une fois la loi adoptée, la Délégation nationale à la sécurité routière sera mise en place et veillera à la mise en application de ces décisions en centralisant toutes les décisions relatives à la sécurité routière, grâce à un système de recueil de données.

30% des victimes sont des jeunes
En chiffres, le responsable affirme qu’un total de 1 919 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la circulation routière, durant le premier semestre 2016, à l’échelle nationale, en baisse de 8% par rapport à la même période de 2015. «Un total de 14 238 accidents de la route a été enregistré au 1er semestre 2016, soit une baisse de 3 26 (-18,64%) d’accidents comparativement à la même période de 2015. Cette baisse n’a pas conduit à une baisse significative de la mortalité avec 1 919 morts, soit -8% », a précisé l’hôte de la Radio nationale. Le responsable a noté une « forte » implication de jeunes conducteurs dans les accidents de la route
« Durant le 1er semestre de cette année, près de 35% du nombre de conducteurs sont des jeunes impliqués dans 5 102 accidents de la route », a-t-il estimé, ajoutant que les jeunes de moins de 29 ans sont responsables de 30% du nombre total des victimes. Les conducteurs ayant des permis de conduire de moins de 5 ans représentent 50% des conducteurs impliqués dans des sinistres, a-t-il noté.
Lamia Boufassa

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