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L’UA, sortir du régionalisme

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Préparatifs. L’Union africaine aura de nouveaux hauts responsables en janvier 2025. Sont notamment concernés la présidence, la vice-présidence ainsi que les six commissaires.
L’actuel président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, le plus haut responsable de l’organisation, achèvera son 2ème mandat au début de l’année prochaine et donc ne peut plus se représenter. Pour élire son successeur, et d’autres aussi parmi les hauts responsables, le conseil exécutif de l’Union s’est réuni en session extraordinaire à Addis-Abeba, vendredi dernier. Ahmed Attaf notre ministre des Affaires étrangères a rejoint ses homologues africains dans la capitale éthiopienne pour débattre sur « les mécanismes de sélection et d’élection des membres de la Commission de l’UA ». Jusque-là, c’était le principe de rotation régionale qui avait cours pour l’élection aux postes de président et de vice-président de l’UA. C’est ce principe que l’Algérie voudrait voir se réformer. Pourquoi ? Pour mieux comprendre, il faut savoir que les pays membres de l’UA sont regroupés en cinq régions : Afrique australe, Afrique centrale, Afrique de l’Est, Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest. Attaf a bien expliqué les effets négatifs produits par cette rotation lors de son intervention. Il a fait part aux autres ministres des Affaires étrangères africains présents à la réunion, de « trois appréhensions » sur le principe de la rotation régionale.
La première appréhension, a-t-il expliqué, c’est que cette rotation « pourrait se transformer en un diktat imposé par cette même région à notre organisation toute entière ». Elle pourrait même donner lieu à « une source de tiraillements et de tensions au sein de la région devant présenter des candidatures et des contre-candidatures » a-t-il ajouté.
La 2ème appréhension est que la rotation prive l’UA du « principe de pluralité de choix » qui conduit à une meilleure sélection et élection, a souligné Attaf. La 3ème et dernière appréhension vient du fait que la rotation peut empiéter sur « les prérogatives de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement dans la sélection et l’élection des meilleurs candidats ». Sélectionner des hauts responsables sur une base régionale pourrait être interprété comme ne représentant pas tout le continent. Donc conduire à un manque de légitimité. Le ministre algérien s’est voulu encore plus pédagogue pour rassurer ses homologues que ces appréhensions ont pour unique « souci la sincérité et la franchise ». L’essentiel a-t-il précisé, pour conclure, est « d’optimiser la performance de la direction de notre union et la promouvoir aux plus hauts niveaux d’efficience et d’efficacité, au service de notre projet historique d’unité ».
Pour rappel, la sélection et l’élection en préparation concerne le conseil exécutif qui est l’un des principaux organes politiques et décisionnels de l’UA. L’efficience, l’efficacité et l’unité sont les seuls guides de la position algérienne. Ce qui est tout à fait légitime pour l’Algérie qui est membre fondateur de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) devenue en 2002 l’Union africaine (UA).
Zouhir Mebarki

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