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L’EI a enlevé 230 civils en Syrie, exécuté 2.000 personnes en 14 mois en Irak

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L’organisation jihadiste Etat islamique (EI) a frappé au cœur d’une localité syrienne symbole de la coexistence islamo-chrétienne, en y enlevant 230 civils musulmans et chrétiens au lendemain de sa prise au régime. En Irak voisin, cette organisation ultraradicale sunnite a exécuté plus de 2.000 personnes dans Mossoul et ses environs, depuis qu’elle s’est emparée, en juin 2014, de la deuxième ville du pays, ont indiqué des responsables vendredi. Accusé par l’ONU de crimes contre l’Humanité et responsable d’atrocités dans les régions sous son contrôle -viols, rapts, décapitations, nettoyage ethnique-, ce groupe a profité de la guerre en Syrie et de l’insécurité grandissante en Irak pour gagner en puissance dans ces deux pays.
Il contrôle la moitié du territoire syrien depuis qu’il est intervenu dans la guerre en 2013, et de larges pans de territoire irakien, sur lesquels il a proclamé un «califat». Après avoir pris jeudi aux forces du régime syrien de Bachar al-Assad la localité d’Al-Qaryataïne (centre), l’EI y «a kidnappé 170 sunnites et plus de 60 chrétiens accusés de ‘collaboration avec le régime’», a déclaré à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). L’évêque Matta al-Khoury, secrétaire du patriarcat syriaque orthodoxe à Damas, a indiqué ne pas pouvoir confirmer ce qui s’est passé «car c’est très difficile de joindre les habitants». «Mais nous savons qu’à leur entrée dans la ville, ils (les jihadistes) ont interdit aux habitants de sortir de chez eux afin de les utiliser comme boucliers humains» contre des raids du régime, a-t-il ajouté. Avant le début du conflit en Syrie en mars 2011, il y avait 18.000 sunnites et environ 2.000 syriaques catholiques et orthodoxes à Al-Qaryataïne. Mais selon l’évêque al-Khoury il ne restait plus que 180 chrétiens.

Stratégique
Des centaines de chrétiens de quatre villages proches ont fui la région devant la progression jihadiste, a indiqué l’OSDH. Selon M. Abdel Rahmane, l’EI possédait une liste de personnes à arrêter mais le groupe a parfois intercepté des familles entières qui tentaient de s’enfuir. Dans cette localité symbole de coexistence, bordée par le désert et dont le nom signifie les «deux villages» en arabe, les relations entre chrétiens et musulmans ont toujours été excellentes, a affirmé à l’AFP une femme originaire d’Al-Qaryataïne. Lors des invasions arabes du VIIe siècle, les habitants chrétiens ont pris une décision inédite: la moitié de chaque famille s’est convertie à l’islam afin de protéger les autres membres. «C’est pour cela que souvent les gens portent le même patronyme mais sont de religions différentes», explique la femme. Al-Qaryataïne est un carrefour important qui relie la périphérie de la province de Homs (centre) à l’est de celle Qalamoun, près de la frontière libanaise, deux régions où l’EI est présent. Sa conquête va permettre à l’EI de transférer des troupes et du ravitaillement entre les deux zones, selon l’OSDH.

Plus de 2.000 exécutions en Irak
Le conflit en Syrie a fait en quatre ans plus de 240.000 morts, dont 12.000 enfants, selon un dernier bilan de l’OSDH, et a poussé la moitié de la population à la fuite. Il a été déclenché en mars 2011 par la répression sanglante de manifestations antigouvernementales pacifiques qui ont dégénéré en révolte armée puis en guerre civile brutale. Les combats opposent désormais régime, rebelles, Kurdes et jihadistes qui s’affrontent sur un territoire de plus en plus morcelé. La guerre a pris une tournure particulièrement dramatique avec l’usage d’armes chimiques. Le Conseil de sécurité de l’ONU, faisant preuve d’une unité inhabituelle dans la crise syrienne, a adopté à l’unanimité une résolution prévoyant la formation dans un délai de 20 jours d’un groupe d’experts pour identifier les responsables des attaques chimiques.
Enfin en Irak, le chef du Parlement Salim al-Joubouri a confirmé «l’exécution de plus de 2.000 citoyens innocents» par l’EI dans la région de Mossoul (nord) depuis le 10 juin 2014, date de la prise de la cité par l’EI à la faveur d’une offensive fulgurante. Les jihadistes ont compilé les noms des 2.070 victimes, selon plusieurs habitants, et certains ont été affichés sur les murs du siège local du ministère de la Santé. Les personnes exécutées étaient accusées par l’EI de «promouvoir des idées déformant l’islam», a indiqué un responsable.

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