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Ils sont 4 404 nouveaux praticiens algériens à exercer en France : L’exode médical provoque la saignée dans nos hôpitaux

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Ils auraient pu y rester pour exercer leur profession médicale au grand profit du pays qui les a formés des années durant. Mais l’environnement du travail et les conditions socioprofessionnelles ne leur permettaient pas de le faire. Dès lors les médecins algériens choisissent d’aller à l’étranger, notamment en France, où la tendance du départ inquiète l’Algérie plus qu’elle n’en bénéficie au pays d’accueil.

Au 1er janvier 2017, en effet, ils sont 4 404 Algériens à être recensés dans les hôpitaux de l’hexagone, selon le Conseil français de l’ordre des médecins (CNOM), repris jeudi dernier par le quotidien Le Monde, qui s’est intéressé à ce sujet. En plus de ça, ces chiffres n’ont pas pris en compte les Algériens non-répertoriés par le CNOM, parmi notamment ceux recrutés sous d’autres statuts, précise la même source. Et ils sont de plus en plus nombreux à choisir les hôpitaux français, comme l’explique la tendance en hausse qui a atteint les 60% en l’espace de dix ans, cite ce journal. Ainsi, le quota des praticiens algériens travaillant en France représente près du quart de l’ensemble des étrangers listés qui sont en exercice dans ce pays.
L’une des raisons de cet état de fait invoquées par ce quotidien, il y a l’état actuel du secteur de la santé en Algérie, marqué récemment par une série de manifestations qui ont paralysé les hôpitaux, à Alger en particulier. D’ailleurs, l’article du Monde est illustré avec une photo qui montre des médecins résidents en action de protestation à l’intérieur du «CHU Mustapha Pacha».
Peut-on aller jusqu’à parler d’un phénomène d’exode ? À la lumière de ces données, il y a comme un indice qui le fait croire avec toutes les conséquences inimaginables d’un départ massif des médecins algériens vers l’étranger sur le fonctionnement des hôpitaux du pays. Si maintenant les conditions de travail de la pratique médicale en Algérie décriée, et lesquelles poussent donc les médecins à chercher d’autres cieux plus cléments, le quotidien parle de nouvelles législations de recrutement en France qui suscite l’intérêt des médecins algériens.
D’où, «une forte disposition à l’expatriation», sous-titre le même article, même si sur le plan social, les médecins étrangers en général sont sous-payés par rapport aux personnes inscrites au CNOM. C’est-à-dire qu’ils touchent un salaire deux fois moins que les médecins français. Toutefois, et selon les motivations des uns et des autres, parmi les Algériens interrogés sur les raisons de leur départ en France, il s’agissait, outre l’impératif de travailler dans de meilleures conditions possibles, de se former et de progresser chacun dans la spécialité qui le concernait.
En tout cas, cette fuite de médecins algériens en France doit plus que jamais interpeller les autorités sanitaires. Sans quoi, les hôpitaux du pays risquent d’être asséchés des compétences médicales formées dans les universités algériennes.
Farid Guellil

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