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En signe de « bonne foi » pour le dialogue : les contractuels mettent un terme à leur grève de la faim

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En dépit des multiples rappels à l’ordre, lancés pas les différents membres du gouvernement, les enseignants contractuels et vacataires semblent plus que jamais décidés à poursuivre le «combat», même s’ils ont décidé, hier, à mettre un terme à leur grève de la faim.
Ainsi, poursuivant leur mouvement de protestation, en occupant la place de Boudouaou, entamé il y a, d’ores et déjà, 23 jours, les contractuels, épaulés par les Syndicats de l’Éducation, continuent à exercer la pression sur la tutelle, et ce, en dépit de leur épuisement. Pour eux, le mot d’ordre demeure le même : “l’Intégration sans conditions ni concours préalables.
Cependant, en signe de bonne foi en la médiation lancée auprès du Premier ministère, les contractuels en grève de la faim, depuis le 4 avril dernier, ont mis un terme à celle-ci. En effet, les trois Syndicats qui font partie de la délégation désignée par les contestataires, pour les représenter auprès des autorités concernées, ont, officiellement, déposé, hier la demande de médiation auprès de Premier ministère, pour le dialogue, et ont par la suite demandé aux grévistes d’arrêter leur grève de la faim, sans pour autant déserter les lieux de protestation. Notons qu’il s’agit du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’Éducation (Cnapeste) et le Syndicat national des travailleurs de l’Éducation (SNTE).
Joint, hier, par téléphone, le porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Idir Achour, nous a affirmé que les services de sécurité ont desserré, l’étau autour des enseignants grévistes. Sur ce, les grévistes de la faim ont fait le pas vers le dialogue en arrêtant leur dite grève. «En signe de bonne foi, nous avons proposé aux contractuels en grève de la faim de mettre un terme à celle-ci. Sans pour autant arrêter le mouvement de protestations qui perdure depuis le 27 mars dernier», nous a-t-il affirmé. Signalant que le dispositif sécuritaire a été sensiblement allégé, même si les accès menant vers le campement de fortune des enseignants sont toujours contrôlés, Idir Achour nous a affirmé que «la demande de médiation a été officiellement déposée aujourd’hui (hier, ndlr), auprès des services du Premier ministère, en attendant une réponse de ce dernier». Ainsi, la crainte de débordements et l’annonce de la reprise du dialogue faite par les représentants des enseignants seraient à l’origine de la décision des services de sécurité, et de la fin de la grève de la faim. S’étalant davantage sur l’initiative de médiation proposée par le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Idir Achour a fait savoir que «nous avons proposé au ministère de l’Éducation nationale, épaulé par le Premier ministère, une solution pour mettre fin à cette crise». «Il s’agit d’une intégration des contractuels en deux tranches par classement d’ancienneté. Une tranche cette année et l’autre pour l’année prochaine, et ce, sans toucher à l’actuel concours. Nous attendons la réponse du ministère», nous a confié le porte-parole du CLA.
De son côté, contacté hier, Messaoud Boudiba chargé de communication au Cnapest, a souligné que «nous avons été désignés par la Coordination nationale des enseignants contractuels pour les représenter dans le dialogue avec les hautes autorités du pays pour sortir de cette impasse».Tout en confirmant la décision d’arrêter la grève de la faim, le syndicaliste a précisé que celle-ci s’inscrit dans la volonté de vouloir privilégier le dialogue. Entre autres, il a signalé que «seul le chef de l’Exécutif, Abdelmalek Sellal, a les prorogatifs de trouver des solutions au conflit», tout en appelant à saisir cette «opportunité», afin d’éviter le «pourrissent» du dossier. Pour sa part, Youcef Hamici, représentant du Comité des contractuels, nous a affirmé que les syndicats qui ont déposé la demande de médiation hier, à savoir, le CLA, Cnapeste, et SNTE attendent toujours la réponse de la tutelle pour relancer le dialogue, en vue de trouver une solution à la crise. «On a fait notre demande de médiation et l’on attend toujours la réponse de la part de la tutelle», nous a-t-il déclaré, tout en assurant que pour l’heure «aucune réponse n’a été donnée de la part des responsable du gouvernement». S’agissant de la décision d’arrêter la grève de la faim, notre interlocuteur a estimé que «la décision s’inscrit dans la bonne foi de vouloir dialoguer». En sus, il nous a attesté que, rien que pour la journée d’hier, plus de 60 personnes ont rejoint le groupe des protestataires à Boudouaou. Il a démenti, à cet égard, les voix qui se lèvent pour évoquer le recul du mouvement de protesta. Rappelons que des intégrations d’enseignants contractuels ont été faites en Algérie en 1992,1998, 2002 et 2011, de manière automatique. Il semblerait que la forme qu’a prise ce mouvement du fait de son choix de la rue, comme champ d’expression, a fini par effrayer les autorités qui ne veulent pas céder, laissant, pour seule solution, la confrontation directe. Dans tout les cas de figure, les signes du dénouement du feuilleton des contractuels se dessinent plus clairement, en attendant la suite des prochains évènements.
Lamia Boufassa

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