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EN : Madjer et son staff dans l’impasse

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En plus d’une défaite, au goût plus qu’amer, qui vient refroidir les ardeurs d’un coach qui espérait une toute autre issue (un 3e succès d’affilée qui n’aurait rien signifié soit-dit en passant tellement les chantiers sont grands, les fractures jamais aussi visibles) pour mieux confondre ses détracteurs avant une longue trêve internationale qui le mènera au test saoudien (cette fois avec un onze à 100% local en raison de sa coïncidence avec une date non Fifa) et surtout le Portugal, c’est un coach donnant l’impression de mal maîtriser ses troupes qui s’en revient à Alger des soucis et des interrogations plein la tête.

Ressorts cassés
Que dira le sélectionneur national après la défaite concédée à un onze iranien plutôt limité techniquement mais tellement équilibré dans ses trois lignes ? En attendant le canal officiel de l’APS et au lieu de se fixer sur la réaction des médias et des supporters qui n’ont vraiment pas aimé la réaction de ses troupes, il devrait se pencher sur des aspects autrement plus sérieux que la tactique à adopter pour faire de son équipe un groupe compétitif. Soudé surtout après les quelques frictions relevées ici et là à l’occasion d’un stage préparatoire à gros enseignements. En commençant par une divergence de points de vue avec certains cadres en mesure de se révéler «mortels» alors que les «Fennecs», apparemment plus désunis que jamais malgré les éclaircissements de nombreux joueurs quant à cette «impossible» (on demande à voir) dichotomie «pros»- éléments du «cru» palpable aussi bien sur le terrain que sur certains plateaux T.V. où l’on ne s’empêche plus de jeter de l’huile sur le feu et d’accentuer les divisions. Madjer, qui s’est muré dans un silence qui ne le sert pas du tout, lui qui se croit victime d’une campagne de dénigrement en vue de pousser la direction actuelle de la Faf, présidée par Zetchi, auprès duquel il jouit (jusqu’à quand et la question se pose avec acuité dans le contexte qui est actuellement celui d’un football algérien perdant le nord et s’enfonçant dans des contradictions sans fin) d’une confiance «aveugle», à lui trouver (c’est l’avis de nombreux acteurs de la scène nationale, à l’image d’un Drid qui, à l’arrivée du décevant Algérie- Iran, ne s’empêchera pas de donner son avis sur la prestation d’ensemble devant un adversaire «pourtant sans carte de visite pour ne pas dire tout juste moyen», en estimant par ailleurs que l’E.N. qui «ne va pas dans le bon sens, a mal joué sur toute la ligne, ce qui ne m’a pas étonné car je le pressentais (…) sans réelle tactique») à se passer (la pression monte, monte, monte depuis cette fameuse et large victoire contre une très faible équipe tanzanienne) de ses services. En plus des grosses failles mises au jour depuis le nul heureux arraché au Nigeria à Constantine en baisser de rideau des éliminatoires du Mondial russe (avec la précision que les dès étaient déjà jetés, les carottes plus que cuites pour des «Verts» invités ainsi à suivre le super show universel à la télé eux qui, avec leur public qui ne le leur pardonnera pas de sitôt, n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer le monumental bide accouché à l’occasion), l’impression qui se dégage maintenant (un sérieux dossier difficile à gérer) est que dans le groupe, déjà mal en point et soutenant de moins en moins la terrible pression exercée par une opinion qui ne comprend rien à la descente aux enfers de ses favoris qui ne font plus peur à personne après avoir, il n’y a pas longtemps, trôné (sans les titres bien évidemment, et c’est ce qu’on pouvait leur reprocher, sur la scène africaine notamment en se présentant toujours comme une des sélections les plus talentueuses) sur les classements continentaux avant de s’estimer heureux de figurer encore dans le «Top 10»), bien des ressorts se sont cassés.

Une image écornée
Une équipe sans âme et plus que jamais sans soutien populaire et l’impression (peut-être fausse) que Madjer, appelé à réagir au plus vite sous peine de perdre le contrôle, de se départir (également au plus vite, en extrême urgence même) de son costume de «victime» d’une certaine presse (le boycott qui ne dit pas son nom ne joue pas en sa faveur et risque de nuire à la stabilité de tout le groupe, des signes qui ne trompent pas les observateurs ayant été déjà décelés avant et après ce désormais examen de passage tanzanien qui est venu enfoncer le clou et remuer le couteau dans des plaies béantes en dépit d’une «large» victoire qui ne convaincra néanmoins personne à l’arrivée) en se consacrant aux nombreux chantiers pour lesquels il a été désigné sur fonds de levées de boucliers pour certains justifiés. A titre d’exemple, la super star des «Fennecs», Ryad Mahrez, qui déclarait la veille de cette opposition contre l’Iran (on cite et on ne pouvait, pourrait le démentir) que l’«on s’entend bien, il y a une bonne ambiance, il faut continuer comme ça», s’est signalé par un comportement qui, s’il ne l’honore pas, vient jeter comme un pavé dans la mare au moment où, en pleine reconstruction (ça veut dire quoi dans le cas qui nous intéresse ?) l’E.N. en besoin de sérénité et de confiance, ne semble pas renvoyer l’image d’un groupe en parfaite osmose et surtout comprenant le message de son premier responsable technique. Une image et, malheureusement, une réaction qui, en plus d’une faible prestation, vient jeter le trouble dans les esprits quant à la capacité de Madjer (la question est inévitable depuis lundi soir) à bien tenir ses «ouailles». Un Mahrez qui dit le contraire de ce qu’il croyait constituer un message fort relatif au «bien-vivre ensemble» au sein de l’E.N. et l’impérative nécessité d’obéir aux «ordres». En contestant son remplacement (il est sorti en gesticulant avant de céder sa place au joueur du PAC El Mellali), la perle des Anglais de Leicester avec lesquels il accomplit des miracles techniques, vient tout simplement rappeler le staff technique à ses responsabilités de ne pas oublier cet aspect (la discipline de groupe) important justement dans la marche de l’équipe. Mahrez qui «pète un plomb» (ce n’est pas le terme exact et l’on se pose des questions sur la violente réaction de certains analystes-maison qui ont trouvé, sur un plateau, une belle occasion de «détruire» encore plus des binationaux coupables de répondre présents à l’appel du pays et, au passage, de venir prendre la place de «locaux» peinant, encore et toujours, à confirmer le talent qu’on leur prête) et des signaux en disent long sur le triste sort qui est aujourd’hui celui d’une E.N. accusée de tous les maux. A laquelle on ne pardonne rien. Madjer, dans son nouveau rôle de patron après avoir joué (ça l’a desservi au plus haut point, lui qui doit montrer les qualités qu’il s’est prêtées en plus de faire mieux que ses prédécesseurs qu’il ne manquera que rarement de tailler en pièces) d’analyste jamais neutre. Avec quels arguments et moyens ?

Tactiques et tutti quanti
Avec, curieusement (avait-il seulement les coudées franches lui qui vantait les mérites des joueurs sortis du championnat national auxquels il fallait seulement faire (ou mettre en confiance) les mêmes têtes sous prétexte que la CAN 2019 est déjà là. Qu’il fallait faire vite et que l’objectif ne prêtait guère à des changements en profondeur, la génération dont il héritera (tiens, tiens !) étant, pour l’heure (il le clamera haut et fort), la seule capable de revenir avec le prestigieux trophée derrière lequel le football algérien court depuis 1990, date du dernier et unique sacre signé (comme par hasard)par … sa génération, lui qui en était le capitaine à l’époque. Point de 3e succès de suite donc pour Madjer (c’est la pression qui remonte de plusieurs crans et d’autres nuits blanches en perspective pour celui qui a tant besoin, comme ses poulains, de sérénité pour remonter la pente) et l’impression que les choses se gâtent encore plus pour une vitrine renvoyant les travers d’une gestion à l’a-peu-près où il ne s’agit plus que de régler des comptes. Au-delà des cas Mahrez et Taider (l’intéressé, sentant qu’il était désormais «indésirable» aurait menacé et même pris la décision de mettre une croix sur l’E.N. quand bien même Ighil ne tardera pas à minimiser l’affaire en assurant (et on a de la peine à le croire) qu’«il n’y a pas de cas Taider») c’est la capacité, voire la crédibilité même du staff qui est en jeu. D’autant plus sérieusement que l’on ne nous dit pas tout sur la situation de Bentaleb, beaucoup se posant la question (après les photos le montrant, sur le site de Schalk 04, à l’entraînement dans ses meilleures dispositions physiques) sur cet empressement de ce même Madjer à céder à son club employeur (Brahimi et Bennacer figurant dans la liste) à le libérer sans devoir éclairer l’opinion. Avec quelle tactique de jeu l’E.N. a géré son match (perdu 1-2 et la note aurait pu être plus salée avec cette défense prenant l’eau au moindre mouvement offensif adverse et cet entrejeu curieusement absent) contre une sélection iranienne tout heureuse des nombreux cadeaux offerts. Entre le 4-3-2-1, le 4-2-3-1 ou bien le 4-3-3 (qu’est-ce qui nous en sortira pour les prochaines sorties, à commencer par le détour portugais où il faudra craindre d’ores et déjà le pire face aux coéquipiers d’un certain Ronaldo en quête de rachat après la récente raclée hollandaise), beaucoup ne comprennent rien. Un débat stérile entre spécialistes auquel Madjer et son staff sont priés de mettre un terme en montant une sélection capable de redonner le sourire aux supporters algériens qu’on sait versatiles. Qui, s’il aime bien (Madjer en connaît un bout lui qui semble l’oublier à cause peut-être d’une pression insupportable) châtie bien. Sans pitié. Un joli succès doublée d’une bonne prestation et c’est la fin d’un désamour qui n’a que trop duré. Au staff et joueurs de trouver la bonne mixture pour faire redémarrer la machine. Il suffit donc de trois fois rien en rappelant que la tendance à la «victimisation» n’a également que trop duré du côté de la barre technique mise en demeure de regarder ailleurs. C’est-à-dire dans les aspects techniques et disciplinaires en montrant ce dont elle est réellement capable. Pas trop demander en somme. En attendant, notre docteur tarde à nous communiquer son diagnostic. Encore une fois c’est grave et à quand la fin de l’impasse?
Azouaou Aghilas

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