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DANS UNE INTERVIEW À MARIANNE : Le MAE sahraoui analyse les implications du scandale Pegasus

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Le ministre sahraoui des affaires étrangères Mohammed Salem Ould Salek, réagissant au scandale Pegasus et aux écoutes systématiques par l’occupant marocain des dirigeants sahraouis a estimé que c’est « l’aspect le plus doux de l’occupation que nous subissons ».
Dans une interview à l’hebdomadaire français Marianne qui consacre un dossier accablant au Maroc, le MAE sahraoui estime que «  l’attitude marocaine –à travers les écoutes Pegasus – montre que le Maroc craint même ses plus fidèles alliés comme l’Espagne et la France, son protecteur au Conseil de sécurité de l’ONU ». Il s’agit de la première déclaration d’un membre du gouvernement sahraoui sur  l’espionnage téléphonique marocain dont ont été victimes plusieurs responsables sahraouis.
Dans cette interview, le ministre des Affaires étrangères sahraoui considère que « les récents événements dans lesquels le Maroc a été impliqué ne sont pas nouveaux et ne sont pas surprenants eut égard à l’histoire récente du Maroc, qui n’a cessé de bafouer les droits de l’homme et la légitimité internationale ».
Il rappelle que bien avant que l’espionnage massif du Maroc à travers le logiciel israélien Pegasus ne soit révélé , « le Maroc a été condamné et pointé du doigt par  Amnesty International ,  Human Rights Watch ,  le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme  ainsi que par  le Département d’État américain pour l’absence de droits et libertés individuels, la répression contre les Sahraouis ainsi que la fabrication de dossiers policiers contre les opposants au régime marocain . » Le chef de la diplomatie sahraouie en réponse à trois questions de l’hebdomadaire français souligne que l’espionnage est « un crime contre le gouvernement sahraoui. Pour le Front Polisario, c’est un aspect de la guerre que le Maroc mène contre notre pays depuis 1975. Pegasus a suscité une vague d’indignation à travers le monde, mais on ne s’en étonne pas, depuis des décennies le Maroc piétine la légalité internationale ».
Quant à la mise sous surveillance des sahraouis, il estime que «  c’est l’enjeu central pour le Maroc comme pour ceux qui soutiennent le régime alaouite dans sa dangereuse aventure militaire : c’est le cas de l’Espagne et de la France, qui sont notamment espionnés ». «  Aujourd’hui, le Maroc doute de tout le monde, de ses voisins, de ses alliés, de ses amis qui ont bloqué pendant des années la voie à un véritable référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental au Conseil de sécurité de l’ONU. Après quarante-cinq ans, ni la communauté internationale, ni l’Union européenne ni l’Union africaine n’ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ». Le ministre sahraoui rappelle au passage que dans «  son arrêt de 1975, la Cour internationale de justice a reconnu que notre pays, avant la colonisation espagnole, n’avait aucun lien de souveraineté avec le Maroc ».
Il rappelle que Hassan II avait pris la « décision de faire la guerre aux sahraouis mais il était aussi réaliste et avait accepté le référendum pour parvenir à la paix ». « Malheureusement, avec son fils, nous sommes confrontés à un régime convaincu qu’il va gagner le (conflit) par les armes, toutes les armes, y compris, bien sûr, l’espionnage, mais aussi le trafic de drogue ou la menace de l’immigration. Il estime par ailleurs que la « France, en particulier, doit enfin comprendre qu’elle doit accepter de se dissocier du Maroc et de l’approche de la question du Sahara occidental en raison de ses relations conflictuelles avec l’Algérie. » « Malheureusement, ce n’est pas le cas et aujourd’hui, la France appuie un régime archaïque, autocratique et féodal comme il l’a fait depuis si longtemps en Afrique. Il en paie un prix élevé et son image est ternie », a-t-il conclu.
M. Bendib

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