Des tubes de l’été aussi entraînants que vite périmés: à l’Euro-2016, la Croatie et la Belgique avaient parfaitement débuté, avant de s’écrouler dès que l’adversité s’était un peu accrue… Comme le Mexique en Coupe du monde. Faut-il s’attendre au même scénario en Russie, après leurs débuts parfaits ?
Les Croates ont tourné la tête du Nigeria (2-0) puis surtout de l’Argentine de Lionel Messi (3-0) grâce à une organisation collective parfaite, tandis que la Belgique a bosselé le Panama (3-0) puis la Tunisie (5-2) avec un jeu offensif saignant. Et le Mexique a surpris l’Allemagne, championne du monde sortante (1-0), puis confirmé contre la Corée du Sud (2-1). De quoi faire de ces nations des candidats sérieux à une victoire finale ? «On doit continuer à travailler, explique le coach mexicain Juan Carlos Osorio. Notre humilité doit rester intacte et on veut essayer d’aller le plus loin possible.» «A chaque Coupe du monde, il y a 5 ou 6 favoris, et avec les joueurs qu’ils ont je ne vois pas ce qu’ils ont à envier aux autres», répond le capitaine de la Tunisie Wahbi Khazri au sujet des Belges. «C’est un adversaire très fort, avec des joueurs de top qualité, des stars internationales et nous savions que ce serait très difficile pour l’Argentine», dit des Croates le Portugais Jose Fonte. Qui parle en connaissance de cause: «on les a joués lors de l’Euro-2016 et c’était un match très difficile». C’était en huitièmes de finale et le souvenir est plutôt heureux pour le Portugal qui s’était qualifié pour le tour suivant sur un but de Ricardo Quaresma en toute fin de prolongation (1-0, a.p.).
Belle Croatie, froid Portugal
A l’époque, nombreux étaient les observateurs à se lamenter de ce que ce Portugal au jeu peu spectaculaire ait pu éliminer cette si belle Croatie, qui avait notamment battu l’Espagne lors de la phase de poules (2-1). Idem pour la Belgique dont la génération dorée, celle des Kevin De Bruyne, Eden Hazard, Thibaut Courtois ou Romelu Lukaku, aspirait à s’imposer chez les voisins français lors de l’Euro-2016. Après un raté inaugural contre l’Italie (2-0), ils avaient balayé l’Eire (3-0), la Suède (1-0), puis la Hongrie en huitièmes (4-0), sans encaisser de but… Avant de s’effondrer sous les yeux de leur public venu en voisin à Lille, face au Pays de Galles, en quarts de finale (3-1). Cette fois, «c’est à cette Coupe du Monde ou dans deux ans au maximum qu’il va falloir franchir le palier», a posé le loquace ailier Thomas Meunier avant le match contre la Tunisie. «On a un groupe qui est présent depuis des années, un groupe très talentueux et qui est à l’heure actuelle à son apogée».
«Pieds sur terre»
Pour autant, «il faut rester les pieds sur terre, rappelle son jeune coéquipier Youri Tielemans. On ne peut pas dire qu’on est la meilleure équipe, on peut juste dire qu’on a fait deux bons matchs et qu’on a marqué huit buts. On a un certain objectif, on veut aller le plus loin possible et ça passera par des moments difficiles.» «On doit oublier les critiques mais ne pas trop écouter les éloges non plus», a quant à lui observé le Mexicain Chicharito, homme du match contre la Corée. Il sait que tout se jouera en huitièmes, pour mettre enfin terme à la «malédiction du quatrième match», celle qui pousse le Mexique vers la sortie au premier match à élimination directe depuis 1994… Donc à six reprises en six éditions ! «Pour la plupart des joueurs, c’est le quatrième grand tournoi de suite», a pour sa part expliqué le Croate Ivan Perisic. «En France, nous avons joué vraiment bien mais nous avons été un peu malchanceux contre le Portugal. Avec un peu de chance, notre chance va tourner en Russie». Et le tube de l’été continuera de tourner les têtes jusqu’à la mi-juillet.