Pour Ali Laskri, membre du présidium du Front des forces socialistes (FFS), la réussite de la Conférence nationale du consensus (CNC), initiée par sa formation politique, passe par une volonté politique émanant de tous les partis, du pouvoir notamment, des membres de la société civile et des personnalités nationales.
C’est ce qu’a indiqué le responsable du FFS, lors d’un meeting organisé, avant-hier, dans la wilaya de Mostaganem. Ce message vise sans doute les partis politiques ayant affiché jusque-là une certaine distance vis-à-vis de cette conférence, et ceux qui hésitent encore à prendre part à cette initiative politique, chère au parti de Hocine Aït Ahmed. En ce sens, Laskri a expliqué la teneur politique de la CNC, en précisant qu’elle vise globalement la consécration de la démocratie et l’édification d’un État de droit, sans trop s’étaler sur le détail. Néanmoins, ce responsable prévient que sa réussite est tributaire d’une volonté politique réelle de toutes les parties. C’est ce qui s’apparente à un appel de plus du FFS aux partis qui restent réticents à l’idée de s’engager dans la CNC. Il s’agit, pour rappel, du Front de libération nationale (FLN), qui après avoir assuré de son engagement en faveur de cette initiative, a opéré une mue dans sa position, quelques jours plus tard, en annonçant par la voie de son secrétaire général, Amar Saâdani, que le FLN n’acceptera pas qu’il soit mis sous tutelle, lors de cette CNC. En outre, il a exigé d’exclure les personnalités pour ne faire participer que les partis politiques. Saâdani s’est notamment opposé, d’après des sources émanant de ce parti, à la présence de l’ex-chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche et l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb-Ibrahimi. Un préalable qui ne répond, certes, pas à l’esprit même du consensus, comme le veut le FFS. Néanmoins, et en dépit de ce revirement surprise, Laskri tente de dissiper les inquiétudes de son partenaire, qui craint de remettre sur tapis des sujets qui fâchent. L’ancien premier secrétaire du FFS assure que le langage de paix, de dialogue et de tolérance va être imposé, lors de ce rendez-vous, qui devrait aboutir sur des décisions pacifiques et démocratiques, comme pour signifier que la hache de guerre va être enterrée ? Comment dès lors venir à bout d’une crise, dont il est question justement? Cet état d’esprit est plus au moins observé chez le Rassemblement national démocratique, qui exige, quant à lui, de connaître le contenu de cette Conférence, même si ce parti n’est pas favorable à participer à ce rendez-vous. En réponse à cette réserve du RND, le responsable du FFS a tenu à préciser que le contenu politique de la CNC devra être exposé ultérieurement, lors d’une deuxième session qui va suivre la première, a-t-il expliqué, non sans réitérer le principe, selon lequel aucun préalable n’est posé, quant à la participation des différentes parties consultées à ce sujet. Cependant, l’actuel membre de la présidence du FFS reste optimiste et son parti pourrait même organiser sa Conférence sans le FLN et le RND, et peut-être s’en passer même d’autres encore? Une option pour le moins improbable, mais tout reste possible quand on sait que Laskri a indiqué, lors de sa dissertation, que son parti continuera son programme de consultation avec «d’autres formations politiques», afin de les convaincre de participer, a-t-il souligné. C’est ce qui laisse penser que le parti de Hocine Aït Ahmed compte bien aller au-delà des «mandats électoraux» tel qu’il l’a souligné en réponse au préalable des partis du pouvoir ayant exigé le respect des institutions élues.
Farid Guellil