Accueil ACTUALITÉ Campagne « consommons algérien » : le Made-in-Algeria comme crédo

Campagne « consommons algérien » : le Made-in-Algeria comme crédo

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C’est en grandes fanfares qu’a débuté, hier à Alger, la campagne nationale «Consommons algérien», une campagne initiée par le ministère du Commerce, et se fixant le double objectif de promouvoir la production nationale et réduire, ainsi, une lourde facture des importations s’établissant, pour la seule année 2014, à près de 60 milliards de dollars. C’est ainsi que des ministres du gouvernement Sellal, le secrétaire général de l’UGTA, et les organisations patronales ont participé au lancement officiel de la manifestation, au côté d’associations de protection des consommateurs, d’organisations socio-professionnelles, de cadres d’État, mais aussi d’économistes, d’universitaires et d’une armada de journalistes. Tout d’abord, il ne s’agit pas d’interdire les importations, mais d’en réduire la facture, selon les explications fournies par le ministre du Commerce. En effet, et à l’occasion d’une conférence de presse, Amara Benyounès s’est fait fort de relativiser les propos du secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, lequel a révélé que parmi les neuf (9) propositions, soumises aux pouvoirs publics, figure en bonne place l’appel à interdire carrément l’activité des importateurs étrangers. Quant à l’efficience d’une telle campagne à orienter et sensibiliser le consommateur à privilégier le produit national, le ministre a reconnu que le rapport qualité-prix est de rigueur même pour le consommateur algérien. Alors que, de l’autre côté, le patron de la Centrale syndicale a balayé d’un trait de la main ce critère, soutenant qu’en dernier ressort il y va de l’esprit de patriotisme et que les entreprises algériennes vont en améliorant leurs productions. Il s’agit, selon Sidi-Saïd, mais aussi de l’avis du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, ou de celui du ministre de l’Industrie et des Mines, d’adopter des mesures protectionnistes de même ampleur que celles adoptées par des pays connus pour leur ultralibéralisme, au pire de la crise économique mondiale (2008-2010). De l’esprit de patriotisme que le ministre du Commerce voudrait insuffler au consommateur, via les mass médias, il s’agit de privilégier la production nationale en face d’une rude concurrence étrangère et de l’informel. En fait, les pouvoirs publics envisagent un modèle de croissance qui ne soit plus tributaire du tout de l’État et des recettes d’hydrocarbures. La politique qu’ils prônent consiste à substituer les importations par une offre de qualité et, pourquoi pas, dégager des excédants à l’exportation. En fait, Benyounès n’a pu qu’admettre que la crise pétrolière ambiante a amené les autorités à se placer dorénavant en faveur de la diversification des exportations, ce qui suppose la diversification de la production locale. À l’inverse, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi, a maintenu vaille que vaille que les mesures de protectionnisme ne sont pas la panacée. Ainsi, il a plaidé pour une démarche offensive consistant, a-t-il dit, à produire de qualité et investir le marché de l’exportation. En fait, le ministre de la Pêche a rejoint les propos d’Amara Benyounès, en ce sens qu’il a appelé les entreprises nationales à présenter des produits qui soient à la hauteur des standards internationaux. Le «Made-in-Algeria», un thème en vogue actuellement, va de pair avec la «bataille du renouveau de l’industrie algérienne», selon les propres termes d’Abdessalem Bouchouareb.

Crédit à la consommation
S’expliquant sur le crédit à la consommation, le ministre du Commerce n’a pas du tout évoqué un quelconque taux d’intégration du produit éligible à cette mesure. Il a en effet affirmé que tous les produits fabriqués, ou assemblés localement, étaient concernés par le crédit à la consommation. Toutefois, il est réservé aux seuls nationaux résidents en Algérie, et le montant de la quotité de remboursement ne saurait excéder les 25% du revenu mensuel de l’emprunteur. Benyounès en a de même expliqué que la publication du décret y afférent se fera incessamment et a fixé l’entrée pratique du crédit à la consommation avant le début du mois de Ramadhan prochain.

Loi de finances complémentaire
Le ministre du Commerce a été très bref, et n’a pas trop donné de détails, mais a glissé lors qu’une conférence de presse, animée en marge du lancement de la campagne nationale «Consommons algérien», qu’une loi de finances complémentaire est en gestation au niveau du gouvernement.
De rigueur, depuis son instauration quasi-systématique en 1995, une loi de finances complémentaire viserait à faire face à la chute brutale des prix du pétrole sur le marché international, et conséquemment à la baisse des revenus pétroliers dont dépendent en grande parties les recettes de l’État. La journée d’information organisée à la faveur de la campagne «Consommons algérien», a consisté en de nombreuses interventions sur des thèmes aussi variés que « Consommons algérien pour sauvegarder notre emploi ».
« Le Rôle des pouvoirs publics dans la valorisation des produits du terroir », les conditions économiques et institutionnels de la protection de la production nationale ». Au sein même de l’Hôtel El-Aurassi, des entreprises publiques et privées, de secteurs aussi divers que l’agro-alimentaire, l’électronique et l’électroménager, les produits pharmaceutiques et l’artisanat ont investi des stands vantant leurs productions. La campagne touche les 48 wilayas du pays.
Mohamed Djamel

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