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Arabie saoudite : l’exécution d’un leader chiite fâche l’Iran

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47 personnes condamnées pour « terrorisme » ont été exécutées dans douze villes différentes du royaume, dont le leader de la contestation contre le régime.
Quarante-sept personnes condamnées pour « terrorisme » ont été exécutées par l’Arabie saoudite. Parmi les condamnés figure le haut dignitaire chiite Nimr Baqer al-Nimr, leader de la contestation contre le régime. Son neveu Ali al-Nimr, mineur au moment de son arrestation, ne figure pas parmi les suppliciés.
Les condamnés ont été exécutés dans douze villes différentes du royaume, a précisé le ministère de l’Intérieur dans une déclaration relayée par l’agence officielle SPA. Le cheikh Nimr al-Nimr, 56 ans, virulent critique de la dynastie sunnite des Al-Saoud, a été la figure de proue d’un mouvement de contestation qui avait éclaté en 2011 dans l’est de l’Arabie où vit l’essentiel de la minorité chiite. Cette communauté, qui se concentre dans la Province orientale, se plaint d’être marginalisée dans ce pays majoritairement sunnite.

L’Iran promet que Riyad paiera « un prix élevé » pour cette exécution
Le cheikh Nimr avait été condamné à mort en octobre 2014 pour « sédition », «désobéissance au souverain » et « port d’armes » par un tribunal de Riyad spécialisé dans les affaires de terrorisme. L’arrestation de cheikh Nimr en juillet 2012 s’était déroulée de manière mouvementée et deux de ses partisans avaient été tués au cours des manifestations qu’elle avait provoquées.
L’Iran n’a pas tardé à réagir par la voix du porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Hossein Jaber Ansari, cité par l’agence Irna, a expliqué que « le gouvernement saoudien soutient d’un côté les mouvements terroristes et extrémistes et dans le même temps utilise le langage de la répression et la peine de mort contre ses opposants intérieurs (…), il paiera un prix élevé pour ces politiques ». Parmi les personnes exécutées, samedi, figurent aussi des sunnites condamnés pour leur implication dans des attentats meurtriers revendiqués par le groupe djihadiste Al-Qaïda en 2003 et 2004, ainsi qu’un Égyptien et un Tchadien. La liste inclut le nom de Fares al-Shuwail que des médias saoudiens ont présenté comme étant un leader religieux d’Al-Qaïda en Arabie saoudite, arrêté en août 2004. Le 1er décembre, la branche d’Al-Qaïda au Yémen avait menacé de faire « couler le sang » si les autorités saoudiennes décidaient de mettre à mort des djihadistes détenus en Arabie saoudite. «Nous entendons parler d’exécutions que le gouvernement des Al-Saoud a l’intention de pratiquer contre des frères moudjahidine actuellement détenus. Nous faisons le serment de sacrifier notre propre sang pour sauver le leur », avait affirmé Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa).
Il s’agit des premières exécutions de l’année 2016 dans ce royaume ultra-conservateur qui avait exécuté 153 personnes l’année dernière, selon un décompte basé sur des chiffres officiels. L’exécution du chef religieux chiite saoudien Nimr Baqer al-Nimr pourrait provoquer une poussée de « colère des jeunes » de cette communauté minoritaire dans le royaume, a averti, samedi, Mohammed al-Nimr, le frère du supplicié, tout en appelant au calme. « Cette action provoquera la colèredes jeunes » chiites en Arabie saoudite, a déclaré à l’AFP M. Nimr, ajoutant: « j’espère qu’il y aura un mouvement de protestation pacifique ».
L’Arabie saoudite a exécuté samedi 47 personnes condamnées pour « terrorisme », dont des jihadistes sunnites d’Al-Qaïda et le chef religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr, figure de la contestation contre le régime.

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