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APRÈS AVOIR ALIMENTÉ LES TENSIONS EN LIBYE : Les désaccords des acteurs étrangers ont éclaté au grand jour

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Suite aux deux incidents au cours de tentatives de contrôle d’un cargo suspect en Méditerranée, et le second, plus sérieux, la semaine passée, qui s’est produit avec un navire français d’une mission de la marine de l’Otan, ayant été menacé par des bâtiments turcs d’ouvrir le feu, le conseil des ministres de la Défense de l’Otan a décidé, jeudi dernier, l’ouverture d’une enquête, en réponse à la requête de Paris soutenue par d’autres membres, pays de l’Union européenne.

Dans ses déclarations sur ces tensions entre des membres de l’Otan, principalement entre la Turquie et la France, le secrétaire général de l’Otan, le Norvégien Jens Stoltenberg, a essayé de minimiser les incidents, évoquant un «désaccord entre alliés », mercredi, la veille de l’annonce à moins de 24 heures, de l’ouverture de l’enquête en question.
Après la déroute d’un des acteurs de la crise libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, dans la prise de contrôle de la capitale libyenne, en raison de l’avancée des forces du gouvernement libyen d’union nationale avec le soutien militaire de la Turquie, ces nouvelles donnes ont montré, au grand jour le rôle directe d’acteurs étrangers sur le terrain libyen, principalement ceux composant l’Otan. Si jeudi dernier le conseil des ministres de la Défense des pays membres de l’Otan ont opté pour l’ouverture d’une enquête sur ce qu’a qualifié le SG de l’organisation militaire, J. Stoltenberg « de désaccord entre alliés » concernant les tensions qui se sont manifestées entre navires de guerre en méditerranée orientale, dépassant cette fois ci des divergences politiques entre Ankara et Paris, il est à rappeler qu’après la déroute de Haftar le président turc s’est rendu à Washnigton et a rencontré le président américain, Donald Trump. La rencontre entre les deux hommes a porté sur la Syrie, l’Irak et aussi la Libye, avec l’entrée sur scène des États- Unis sur le dossier libyen, à travers les déclarations de ses responsables, après avoir, faut-il le noter, demeuré en retrait, non sans coordonner avec ses partenaires au sein de l’Otan, dont la Turquie et la France, notamment.
Peu avant la conférence de Berlin sur la Libye, janvier dernier, pour un cessez- le-feu et la relance du dialogue inter-libyen, en l’absence de Washington, mais pas des alliés membres de l’Otan, principalement la Turquie et la France, le secrétaire d’État américain adjoint pour le Maghreb et l’Égypte, Henry Wooster, déclarait auparavant, en novembre dernier, que «notre principale priorité en Libye c’est que la production de pétrole continue, dans une stratégie de pression maximale contre l’Iran», affirmait-il, lors d’un déjeuner en marge d’une conférence internationale à Rome. Bien après avoir tenu cette déclaration, le responsable américain H.Wooster reprend pour dire « et nous voulons voir les acteurs extérieurs cessez d’alimenter le conflit »,  sans les citer. S’adressait-il, à l’occasion de cette rencontre à Rome, (Italie), à la Fédération de Russie soutenant Khalifa Haftar et ses partenaires de l’Otan, notamment la Turquie et la France, soutenant respectivement les deux acteurs libyens rivaux, Fayez Al-Serraj et Khalifa Haftar, ou s’adressait-il uniquement à Moscou ? Il y va sans dire que le rôle de la France sur le terrain libyen est loin d’être confortable, après la déroute de Khalifa Haftar face aux forces du GNA soutenues, par des troupes et moyens militaires turcs. La Turquie compte, sans nul doute, user de sa nouvelle posture sur la scène libyenne, dans son dialogue sur la Syrie avec la Russie qui, dans son soutien à Khalifa Haftar n’a cessé d’entretenir un dialogue avec le GNA de Fayez al-Serraj, avant et après le RDV berlinois, auquel a pris part le président Vladimir Poutine, pour rappel. Hier, une délégation turque était à Tripoli, capitale de la Libye, à sa tête le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, le ministre du Trésor et des Finances, Berat Albayrak, le porte-parole de la Présidence, Ibrahim Kalin, le chef des Renseignements, Hakan Fidan et d’autres responsables, ont rapporté des médias libyens et étrangers : Au cours de cette visite surprise, la délégation turque a rencontré le Premier ministre libyen Fayez Al-Serraj, qui dans une publication parue au journal italien La Républica, a exprimé «  la profonde reconnaissance et la très grande appréciation de notre gouvernement envers la Turquie , exemplaire quant aux démarches concrètes adoptées (…) et la Libye n’oubliera pas les pays qui l’ont soutenue dans les temps les plus difficiles », a-t-il conclu. Par ailleurs, la présidence tunisienne a annoncé, dans un communiqué, que le président Kaïs Saïed   se rendra, lundi, à Paris, dans le cadre d’une visite officielle. Si cette visite verra des échanges sur les relations bilatérales entre les deux pays, la crise libyenne sera, sans nul doute, abordée. Début juin courant, le président tunisien avait réitéré, pour rappel, la neutralité de son pays vis-à-vis de la crise en Libye, lors d’un appel téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron. Autre déplacement diplomatique, sur fond du dossier libyen, la visite en Turquie du ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Luigi Di Maio, prévue demain, dimanche,
Karima Bennour

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