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Affaire Khalifa : Nier tout en bloc, un mode de défense pour les accusés

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Dès le premier jour du procès, le ton était donné : nier tout en bloc, essayer de répondre de manière confuse et réfuter même les déclarations faites devant les enquêteurs ou devant le juge d’instruction. C’est ce qu’a fait Abdelmoumène-Rafik Khalifa qui est appelé à la barre pour la suite de son audition, en rapport avec les circonstances de la création de Khalifa Bank et de tous les défauts et malversations qui ont conduit au procès. En réponse à la question du juge sur le fait qu’il ait réussi à obtenir toutes les autorisations, assez rapidement, et en passant outre plusieurs lois en la matière, Khalifa rappelle qu’il lui a quand même fallu plus d’une année pour réussir à ouvrir sa banque, à préparer l’argent nécessaire au dépôt préliminaire, et à terminer toutes les démarches. Il note aussi que le travail principal de la banque consiste à gérer les comptes des clients, à recevoir les dépôts qui sont transférés chaque après-midi à la caisse principale de Chéraga. Il continua en annonçant que le travail réalisé par les agences faisait engranger des bénéfices substantiels à Khalifa Bank qui arrivaient jusqu’à 5 ou 6 milliards de centimes par jour, parfois plus. Il donna ensuite plusieurs explications concernant les facilitations par bons de caisse octroyés par la BDL à ses clients qui remboursaient les sommes empruntées après avoir réglé leurs difficultés financières. Il réitéra ensuite sa volonté de rester au pays après la fermeture de sa banque mais : «Je n’ai pas fui l’Algérie, c’était juste pour éviter une effusion de sang». À sa suite, Omar Rahal, le notaire qui avait fait tous les actes de Khalifa, nia toutes les accusations, réfuta ses anciennes déclarations et, jouant de son âge (86 ans) il multiplia : «Après 17 ans, maintenant, il y a beaucoup de choses que j’ai oubliées». Il donnait des réponses confuses ou répondait carrément aux questions du président du tribunal, du procureur général et des avocats. Cette manière de faire excède même le juge qui lui dit : «Vraiment, vous me fatiguez». Ce sont presque les mêmes réponses pour le cachet utilisé à son insu pour l’établissement des faux actes d’hypothèque, de la clé du bureau qui ne se trouvait que chez la secrétaire ou de la présentation de l’autorisation préalable de la Banque d’Algérie lorsqu’il a procédé à la modification des statuts de Khalifa Bank. Plusieurs déclarations contradictoires ont été relevées par le tribunal, comme le fait de dire qu’il n’a jamais rencontré Djamel Guellimi, son clerc, depuis qu’il avait quitté son bureau en 1994, pour dire par la suite qu’il l’avait appelé pour qu’il l’accompagne chez les Khalifa pour recueillir les signatures des deux derniers actionnaires qui ne l’avaient pas apposée, auparavant. Quant à Idir Issir, il commença par lire une déclaration à travers laquelle il estime que les faits qui lui sont reprochés ne sont que : «Dans l’imagination de ses accusateurs, je n’ai rien à voir avec les trafics de documents», déclara-t-il, tout de go. Il rappela que les actes d’hypothèque n’existaient pas pour les biens des Khalifa et qu’ils étaient des faux. Il nia aussi avoir dit ce qu’il y avait dans ses déclarations devant les enquêteurs et devant le juge d’instruction : «J’ai signé sans lire», a-t-il affirmé.
Hadj Mansour

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