Depuis quelques années, le mot grippe occupe le devant de l’actualité, et dire qu’auparavant, la maladie était tellement banale qu’on ne consultait même pas le médecin pour y guérir. Mais, plus que de la maladie elle-même, il s’agit surtout d’une présomption de grippe assortie d’hypothèses catastrophiques. Le terme de« pandémie » fait désormais partie de notre langage quotidien, associé dans notre inconscient collectif a_ la peste noire du Moyen-âge. Il se rapporte aujourd’hui à des manifestations pathologiques nettement dramatiques.
Un éternuement, une quinte de toux, ou une poussée de fièvre suscitent l’inquiétude. Pour un simple rhume, on n’osera bientôt plus quitter son domicile sans masque ! Cette année, fort heureusement, ni grippe aviaire ni grippe porcine ne se sont déclarées, selon l’Organisation mondiale de la santé malgré que la grippe saisonnière fasse des ravages même en Algérie. Au début de la saison hivernale, des rumeurs circulaient sur l’apparition de la grippe porcine en Algérie, mais fort heureusement, les choses se sont avérées autres que cela, une simple grippe saisonnière mais qui a créé la panique chez les citoyens.
Une panique qui s’est accentuée avec la médiatisation des cas de décès à cause de ce virus.
Les médecins et spécialistes tentent alors de calmer les esprits : pas de panique c’est une simple grippe saisonnière mais le virus change chaque année et celui de cet hiver est très virulent causant la mort de personnes vulnérables comme les âgées, les malades chroniques et les femmes enceintes. Plusieurs morts ont été recensés jusqu’ici à Alger et même dans d’autres wilayas comme Tizi Ouzou. Plus de 15 personnes sont décédées rien qu’à Alger depuis le début de l’hiver des suites de complications de la grippe saisonnière associées à des pathologies lourdes, selon les responsables du ministère de la Santé.
Le bilan peut être, cependant, beaucoup plus lourd. La grippe saisonnière est une infection respiratoire due au virus grippal ou virus influenza.
Elle est caractérisée par sa haute contagiosité et par sa gravité chez les personnes fragilisées par une maladie chronique ou par l’âge chez qui elle provoque des complications sévères pouvant aboutir au décès. Le ministère de la Santé prévoit cette année une augmentation du nombre de cas de grippe saisonnière à l’instar des années précédentes. Chose qui le pousse à rappeler que la prévention « demeure de rigueur, notamment, en cette période de froid ».Les responsables du ministère tentent de rassurer en remettant les choses à leur place, car, objectivement, rien ne justifie une telle psychose collective.
On se souvient bien du déroulement des faits, de la grippe aviaire de 2004 à la grippe mexicaine de 2009. Certains se demandent comment et pourquoi des événements anodins à l’échelon planétaire ont été dramatisés pour aboutir à une mobilisation politique, sanitaire et psychologique sans précédent.
Ines B.