La grève à laquelle l’Intersyndicale du secteur de l’éducation avait appelé pour les journées des 10 et 11 février, en dépit des appels au dialogue du ministère, a été diversement suivie hier à travers les différents établissements scolaires des quartiers populaires à Alger. C’est ce qui a été effectivement constaté à Belouizdad, où le débrayage a été diversement suivi par les travailleurs de l’éducation. Aux lycées Ibn-el-Haithem et El-Ouartilani, les nouveaux enseignants et contractuels n’ont pas suivi l’action de contestation, alors que les anciens enseignants l’ont, par contre, fait, ont indiqué des travailleurs de ces deux établissements. Les enseignants des CEM, Takfarinas et Mustapha-Ramdane El-Hannafi, n’ont pas suivi, eux aussi le mot d’ordre de grève, et les cours ont été assurés normalement. Dans la commune de Bab-el-Oued, la plupart des écoles primaires ont fonctionné, et la grève n’a pas été suivie, notamment aux écoles El-Farabi et Oum-Habiba, dans le quartier El-Kettani, sur le front de mer. Au lycée de jeunes filles Frantz-Fanon, la grève a été diversement suivie, avec des enseignants qui ont observé le mot d’ordre des syndicats, alors que d’autres, des contractuels, ont gardé les élèves en classe, certains meublant les heures de cours avec des devoirs en classe. Un peu plus bas, au boulevard Mira, les enseignants du CEM Nafissa (ex-Dijon), ont assuré normalement les cours, a-t-on constaté. «La grève a été diversement suivie à travers les établissements scolaires de la wilaya d’Alger», explique, en effet, une directrice d’école ayant requis l’anonymat. Même constat dans les autres wilayas du pays où la grève a connu un suivi mitigé. C’est le cas dans la wilaya d’Ouargla, ou quelques élèves ont rebroussé chemin, à huit heures du matin, laissant apparaître un suivi partiel de la grève.
Dans plusieurs établissements, notamment du Moyen et du Secondaire, au chef-lieu de la même wilaya, les cours ont eu lieu normalement en début de journée, excepté pour certaines classes, dont les enseignants ont répondu à l’appel de grève. Dans certains établissements, la quasi-totalité des enseignants ont assuré leurs cours le plus normalement, et dans d’autres, seuls les vacataires étaient rentrés en classes. À l’Ouest du pays, l’appel au débrayage a été également diversement suivi. Le constat fait au niveau des différents chefs-lieux de wilayas indique que, dans certains cas, les enseignants ont assuré leurs cours alors que d’autres ont contraint les élèves à rentrer chez eux. La grève à laquelle a appelé la CSE a été moyennement suivie dans la ville de Constantine. Dans certains établissements du centre-ville, les élèves ont rejoint leurs cours tandis que dans d’autres, quelques vagues ont dû quitter les écoles devant l’absence de leurs enseignants.
À Ali-Mendjeli, trois collèges d’enseignement moyen (CEM) affichent un taux d’absence de moins de 25%, a-t-on également pu constater en milieu de matinée. Le directeur de wilaya de l’education a estimé le taux de suivi de la grève à moins de 12%, en attendant, a-t-il souligné, la consolidation de ce taux aux environs de midi.
La ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, a de son côté réitéré son engagement au dialogue. Elle a en effet affirmé hier son engagement à trouver des solutions aux questions qui préoccupent les fonctionnaires, tout en admettant que leur règlement exige un certain temps.
«Je réaffirme mon engagement pour trouver les solutions aux questions qui continuent de préoccuper mes fonctionnaires», a déclaré Benghebrit, en réaction à la grève de deux jours (10 et 11 février) à laquelle avait appelé la Coordination des syndicats de l’Éducation (CSE). La ministre a insisté, à ce propos, sur le fait que le règlement de certaines préoccupations exige un certain temps. «Accordez-nous ce temps et ayez confiance en nous. La stabilité du secteur et la réussite de nos enfants sont notre priorité absolue», a souligné la responsable à l’attention des syndicats grévistes.
Elle a également lancé un appel à l’ensemble des fonctionnaires pour faire preuve de patience et privilégier le dialogue, seul moyen de résoudre les problèmes. Benghebrit a tenu à rendre hommage, par la même occasion, aux syndicats n’ayant pas pris part à la grève quand bien même ils partagent les mêmes conditions, et parfois les mêmes difficultés, que leurs collègues. «Ceux-ci ont mis l’intérêt de l’enfant au dessous de tout», s’est-elle réjouie. La ministre a, en outre, salué les enseignants et tous les autres fonctionnaires qui ont fait preuve de responsabilité et d’engagement pour être au service des enfants en accomplissant la noble mission d’éducation.
Ania N. C.