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Utilisation de la langue maternelle dans les écoles : les partisans de la langue arabe se mobilisent

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L’utilisation de la langue maternelle ou dialectale, dans l’enseignement primaire, continue de faire couler beaucoup d’encre. La démarche, qui est l’une des recommandations avec laquelle est sortie la Conférence nationale sur l’évaluation de la réforme de l’École, a partagé les avis des experts et des professionnels en deux. Pour les partisans de la langue arabe, en tout cas, Benghebrit et les cadres de son ministère ont attteint une ligne «rouge». Réunis hier au forum du quotidien arabophone El-Hiwar autour d’un débat sur l’enseignement avec l’arabe dialectal, des experts en linguistique, politiciens, professeurs et même de certains représentants de syndicats ont considéré la démarche absurde. Le débat qui devait partager des avis différents a tourné vers un débat à sens unique, où les intervenants ont à l’unanimité refusé que la langue arabe académique soit remplacée, ne serait-ce que pour les deux premières années du cycle obligatoire, par la langue maternelle. Il s’agirait pour la plupart des intervenants d’un plan tracé depuis 1962 pour l’atteinte à l’unité nationale à travers la marginalisation de la langue arabe. C’est le cas pour Othmane Saâdi, écrivain et président de l’Association de défense de la langue arabe, qui estime qu’il existe en effet un projet qui menace l’intégrité et l’unité nationales. Ce projet, selon lui, commence à voir le jour à travers la marginalisation de la langue arabe qui est l’un des fondements de l’État. Othmane Saâdi accuserait, à cet effet, le département de Benghebrit de vouloir semer la zizanie et clochardiser l’École algérienne qui connaît déjà une situation critique. Même son de cloche, chez Mohamed-Cherif Kherroubi, ex-ministre de l’Éducation nationale. L’ex-responsable, se dit catégoriquement contre l’introduction du dialectal dans les écoles, et ce, malgré la diversité linguistique de l’Algérie. Cependant, Kherroubi appelle les responsables du ministère de l’Éducation à ouvrir le débat avec les différents intervenants du secteur, afin d’arriver à une conclusion qui puisse satisfaire tout le monde. Il dira avant de clore son intervention : «Nous ne sommes pas contre la ministre de l’Éducation, mais nous défendons tout simplement la langue arabe.» Pour l’ancien cadre au ministère de l’Éducation, Abdelkader Fodhil, l’idée ne résulterait pas des recommandations de la Conférence sur l’École qui s’est tenue les 25 et 26 juillet dernier, mais plutôt d’une stratégie élaborée, il ya longtemps, pour mettre à l’écart la langue arabe qui rivalise avec la langue française. Pour ce qui est du journaliste et réalisateur, Slimane Bakhlili, la question touche particulièrement les syndicats du secteur qui ont réussi à s’imposer et à arracher leurs droits. Le ministère a l’objectif, selon ses dires, de diviser et de dissoudre les différentes entités syndicales, à travers cette démarche. La preuve, poursuit-il, elle a réussi à diviser les partenaires sociaux en deux clans. Il a appelé, d’autre part, les enseignants à désobéir à cette décision, et ce, à partir de la prochaine rentrée scolaire. Il convient de rappeler, par ailleurs, que le Conseil des lycées d’Alger (CLA) est presque le seul syndicat qui a applaudi la proposition du ministère de l’Éducation. Pour les représentants du CLA, «tous ceux qui s’opposent à l’utilisation de la langue maternelle dans l’enseignement seraient dans une logique idéologique est non pas scientifique», puisque son utilisation permet d’arriver à l’obtention de bons résultats, notamment pour ce qui est de l’enseignement des langues académiques. Les représentants du Conseil des lycées d’Alger ont même espéré son application dès la prochaine rentrée scolaire, soulignant, toutefois, que la mise en œuvre de cette méthode d’enseignement, qui était jusqu’à ce jour interdite par la loi, nécessiterait des enseignants capables. Il faudra également, selon le Syndicat, recruter des enseignants au niveau local de manière à ce que chaque enseignant ait la maîtrise de la langue maternelle qui caractérise chaque région du pays.
Ania Nait Chalal

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