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UNE MERCURIALE DE FIN D’ANNÉE TOUTE EN FOLIE : Entre cupidité des uns et boulimie des autres !

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C’est une règle toujours observée, quelle que soit la fête qui s’annonce aux citoyens, une situation où les conditions, à la veille de chaque jour de célébration ou fête, chômé et payé,  les prix des fruits et légumes affichent une hausse vertigineuse, comme c’est le cas en ces jours précédant la fête de fin d’année. Passant du simple prix affiché, durant les jours ordinaires, au double, à la veille des fêtes, sans aucune raison, sauf celle de la froide spéculation, que nous avons constaté, lors de notre virée dans certains marchés, dans l’Algérois.
Les consommateurs avaient espéré ne pas voir la flambée des prix des légumes et fruits, mais le contraire était encore une fois, au rendez-vous, par les prix élevés affichés par les commerçants et vendeurs, à la veille de ce réveillon.
Alors que la production de fruits et légumes a été et est abondante, grâce au travail des paysans et fellah soutenue par une météo clémente, notamment par les précipitations enregistrées depuis le mois de septembre dernier. Eh bien non ! d’autres ont voulu, autrement, en perpétuant la tradition, en l’absence de contrôle, notamment dans les marchés de gros et la chaîne de la spéculation, et les prix enregistrent une hausse perceptible. À Alger-Centre les ménages n’en reviennent pas et ne cachent pas leur indignation, de voir encore en ces jours de préparatifs de la fête de fin d’année, que les prix de la tomate est à 100 DA, la courgette à 120 DA, le poivron à 140 DA, l’aubergine est 100 DA, navet et carotte à 70 DA, la banane à 330 DA, la mandarine à 220 DA, ou encore la pomme et la grenade à 200 DA les repoussent, car le coût a flambé depuis une semaine déjà, et c’est tout le monde qui s’interroge sur les raisons à l’origine de cette situation, qui s’impose aux consommateurs, toujours avant les fêtes, qu’elles soient nationales, religieuses ou autres.
Lors d’une tournée, hier, dans le fameux marché populaire, «Ammar Ali», plus connu sous le nom du marché Djamaâ Lihoud, situé à la Casbah, les consommateurs, qu’ils soient de ces quartiers populaires ou venus d’ailleurs, ne cessaient de lancer des soupirs d’écœurement et d’agacement en prenant connaissance des prix affichés. «Il faut de l’argent pour se nourrir et la vie devient de plus en plus difficile »nous a lancé, «Ami Mohamed», en ajoutant que «c’est toujours insupportable de voir que le prix de la mandarine est à 220 DA le kilo» c’est «devenu un luxe, pour un père de famille qui gagne seulement 20 000 DA par mois », nous a-t-il lancé. Plus loin, où nos pas nous guidaient, à travers les allées de ce marché, le vieux Saïd, la soixantaine, lui en rit, de cette situation de flambée des prix, à chaque occasion de jour de fête, pour les Algériens et Algériennes. «Ammi Saïd», nous dira tout simplement «dans un pays producteur de la tomate, nous l’achetons à pas moins de 100 dinars, on aura tout vu !», il se rappelle le temps où notre pays exportait des quantités importantes, en nous racontant les années 1970. Pour lui, la tomate étant un légume irremplaçable dans beaucoup de plats algériens, légume utilisé souvent dans les sauces rouges et salades, il nous confie «ma femme me l’écrit, à chaque jour, quand je fais le marché, la tomate a bien sa place dans la liste des achats» et de nous avancer que lui-même est plus porté sur la tomate, car, nous dit-il «je n’aime pas les sauces blanches, mais à 100 DA le kilo, je n’ai pu faire autrement que de réduire sa consommation» surtout, explique-t-il, «que ça me revient à 3 000 DA par mois, si je me permet de l’acheter chaque jour, et ce n’est pas possible, vu les autres charges qui pèsent sur moi et ma famille» avant de nous dire «je ne suis qu’ un simple retraité», en remuant sa tête. Plus loin, une femme, munie de son couffin, à peine demi-rempli, avance lentement à travers les étalages, sans se décider à commander ce qui est exposé. Nous l’approchons pour voir ce qu’elle aura à nous dire, sur la flambée de ces prix, à la veille de la fête de fin d’année. Pour cette mère de famille, la hausse des prix des fruits et légumes «restera ainsi, jusqu’ après la fête d’une nouvelle autre année, celle de Yennayer» nous dira Nadia, qui n’a pas cacher son mécontentement de voir que c’est toujours le consommateur qui paie les frais du marché noir et de la spéculation des intermédiaires qui, pour elle, «sont des vampires qui ne cherchent qu’à voler l’argent du citoyen, dans les circuits de la spéculation» . Mais pour elle, Ammi Saïd, ou Mohamed, «il faut bien fêter la nouvelle année, même si nous nous privons de certains plats ou fruits» comme nous le dira, une vieille au haïk, qui avançait, à petit pas, munie de son couffin, à l’ancienne, pour acheter quelques courgettes et navets, pour pouvoir faire sa rechta, en sauce blanche, elle n’aura pas le souci de Saïd;  celui de la tomate.

Les spéculateurs et les commerçants pointés du doigt
En continuant notre tournée dans ce vieux marché, on a interrogé quelques commerçants sur les causes principales de l’augmentation soudaine des prix des fruits et légumes, quelques jours seulement avant, cette fois-çi, la fête de fin d’année ? Hocine se lance et accule, le dernier maillon de la chaîne, le consommateur. Pour ce vendeur, «les citoyens nous en veulent toujours dès qu’il y a augmentation des prix», or, poursuit-t-il, «les vrais coupables sont les spéculateurs, ceux qui achètent directement les fruits et légumes des agriculteurs, pour les revendre, et ainsi jusqu’à ce que les produits arrivent à notre niveau, et là nous sommes obligés de rajouter notre marge de bénéfice » Ces spéculateurs nous imposent, nous dit-il, des prix «souvent très élevés, et à notre niveau, nous sommes obligés d’ajouter notre marge bénéficiaire, ce qui fait aussi augmenter le prix pour le consommateur» et en l’absence de contrôle, «cette spirale perdure» notamment avant chaque fête, comme celle de la nouvelle année, sans manquer de nous lancer «C’est comme ça le commerce ici !» Plus loin encore, un autre commerçant nous déclare que «l’augmentation des prix n’a pas atteint tous les fruits et légumes» arguant, qu’«il y a même des produits agricoles qui ont baissé» en nous citant, la reine de la table de l’algérien : la pomme de terre «en insistant qu’elle est à 50 DA, et l’oignon aussi à 40 DA». Allant jusqu’à nous montrer le prix de la banane qui a connu une baisse considérable, entre son prix de 800 DA le kilo, il y a quelques semaines, à 300 et 330 DA ces derniers jours, alors que le problème, est résolu par la décision des autorités d’importer ce fruit, pour faire baisser son coût.

Arrondir ses fins de mois
Père de trois enfants, Mourad s’est mis immédiatement à chercher un autre travail après avoir franchi la porte de la vie d’un retraité, pour garantir la fin de ses mois, sans aller solliciter un proche ou un ami. L’homme à la cinquantaine bien entamée arrive à décrocher un emploi dans une entreprise proposant des services de transport, celui-ci répond à notre question de savoir ce qu’il pense des perturbations des prix et légumes, durant l’année, et notamment leur hausse, à la veille des fêtes, « même avec deux revenus, ma pension de retraite, je ne peux économiser pour faire face aux surprises de la vie et m’offrir quelques jours de vacances, comme d’autres retraités de pays étrangers» nous raconte-t-il. À chaque fois, poursuit-il, «si ce n’est pas une facture d’électricité à régler, c’est une dépense d’urgence imprévue comme la fois où je devais faire un scanner, chez un privé, car à l’hôpital Mustapha Bacha, il fallait que j’attende près de deux mois». «Je n’arrive même pas à acheter une veste pour me tenir au chaud en ces jours de froid, car je dois assurer les besoins de ma famille, dont mon garçon en chômage, pour tout vous dire !», nous confie-t-il. Une jeune ingénieure de 35 ans, de son côté, nous affirme «que la vie en Algérie est chère et le pouvoir d’achat est en chute» et à chaque fête, «pour égayer» nous dit-elle, «nos jours moroses, c’est des pertes injustifiées que nous subissons en étant face à une situation des prix qui augmentent sans raisons, si ce n’est le diktat des spéculateurs et de certains commerçants avares» résume-t-elle la situation de la flambée des prix, à la veille de la fête de fin d’année.
L. S.

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