Accueil ACTUALITÉ Préparatis du Ramadhan : Benyounès lance des marchés de proximité

Préparatis du Ramadhan : Benyounès lance des marchés de proximité

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Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, semble tout à fait disposé à frapper un coup dans la fourmilière, et s’attaquer aux spéculateurs et les lobbies de l’importation. C’est ce qu’il a en tout cas déclaré, hier à Alger, à l’occasion d’une rencontre ayant regroupé le ministre et ses cadres avec son homologue de l’Agriculture, Abdelkader Kadi, le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, le représentant de l’UNPA, Mohamed Alioui, ainsi que ses pairs du patronat, Habib Yousfi de la CGEA (Confédération générale des entreprises algériennes) et Hadj M’henni de la Cipa (Confédération des industriels et producteurs algériens). «Le principe de la liberté de commerce est toujours de rigueur, et ce n’est pas le ministère du Commerce qui fixe les prix. Ceux-ci obéissent à la loi de l’offre et de la demande et du marché. Cependant, en ce qui concerne les produits essentiels, dont les prix sont réglementés, nous serons intraitables», a-t-il assené sur un ton ferme. Évoquant les licences d’importations, le ministre a assuré être en phase de répondre aux sollicitations de la commission spécialisée de l’APN. Mettant un point d’honneur à clarifier les dessous de cette mesure, Amara Benyounès a expliqué que sur les 58 milliards de dinars d’importations, seuls une vingtaine de produits sont concernés, citant plus particulièrement les exemples du ciment, des véhicules et de l’aliment de bétail, dont les factures, a estimé le ministre, sont salées. «L’Algérien continuera à consommer de la banane et du kiwi. Leur facture a peu d’importance», a-t-il nuancé dans une longue tirade. Quant au crédit à la consommation, il a révélé que le décret y afférent a été signé avant-hier, et qu’il sera bel et bien effectif avant le mois de Ramadhan prochain. Hier, à partir du siège de la Safex, il a été procédé au lancement officiel d’une opération visant l’organisation de marchés spécifiques pour la période du mois de carême. Cette opération associe le ministère du Commerce, de l’Agriculture, de l’Industrie, de la Pêche et de l’Artisanat. L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) et les organisations patronales sont également partie prenante de cette initiative. Après la cérémonie d’ouverture, les débats se sont poursuivis à huis clos. Toutefois, le ministre du Commerce n’a pas manqué de critiquer le comportement des Algériens, leur reprochant d’être, par leur propension à stocker massivement et à gaspiller beaucoup de produits, le principal agent de la flambée des prix, que ce soit durant la période du Ramadhan ou les autres périodes de fêtes. 1,1 million de baguettes de pain ont été gaspillés durant 2013, a-t-il cité, à titre d’exemple. À propos des marchés de proximité qui seront ouverts durant le carême, le ministre a assuré que, jusqu’à l’heure actuel, 175 sites ont été répertoriés. Ils viendront s’ajouter au traditionnel marché de l’UGTA de la Place du 1er-Mai et de l’espace mis à la disposition des producteurs et des fellahs au niveau du siège de la Safex. Ces marchés spécifiques ne seront pas réduits à proposer seulement des denrées alimentaires. L’électroménager sera également à l’honneur. Le souci des pouvoirs publics consiste à offrir au consommateur des prix préférentiels, et à encourager la production nationale. Lui rendant la parade, le secrétaire général de l’UGTA s’est félicité de la généralisation des marchés spécifiques au Ramadhan. Abdelmadjid Sidi-Saïd s’en est même allé de son discours sur le patriotisme économique, et a expliqué que c’est l’augmentation de la production nationale qui mènera, à terme, à la qualité du produit national. Évoquant la campagne «Consommons algérien», Sidi-Saïd a affirmé que c’est là un rêve pour lequel les syndicalistes ont milité durant des années et qui, enfin, a fini par aboutir. Le «Consommer algérien» doit s’inscrire dans la quotidienneté, a poursuivi le patron de la Centrale syndicale, créditant que c’est déjà une victoire psychologique d’une bataille collective. «C’est à nous de manger, s’habiller et de consommer national», a conclu Abdelmadjid Sidi-Saïd.

Les réserves d’Alioui (UNPA)
S’exprimant à son tour, le secrétaire général de l’UNPA a dit constater, malheureusement, que le mois de carême est la période du gain facile et de la flambée des prix. Mohamed Alioui a même interpellé les pouvoirs publics, leur demandant notamment de règlementer les prix, quitte à fixer les marges bénéficiaires pour les intervenants de la chaîne de commercialisation. Il a aussi appelé à renforcer le contrôle et à protéger la production nationale, en établissant des barrières tarifaires aux produits importés. Un mois de marché pour le consommateur algérien ne suffit pas, a dit Alioui à propos des marchés spécifiques du Ramadhan. L’État peut même imaginer des marchés quotidiens mettant, côte à côte, les fellahs et le consommateur, a proposé, en guise de solution à la flambée des prix, le représentant des paysans algériens.
Mohamed Djamel

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