Accueil ACTUALITÉ Ould-Khelifa sort de sa réserve : «Bouteflika jouit de toutes ses capacités»

Ould-Khelifa sort de sa réserve : «Bouteflika jouit de toutes ses capacités»

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Le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed-Larbi Ould-Khelifa, monte sur le perchoir parlementaire, pour discourir autour des dossiers qui marquent le paysage politico-médiatique national. De la question de la révision de la Constitution à celle de la LF-2016, en passant par la Cause sahraouie et la politique étrangère du pays, le porte-voix de la deuxième Chambre du Parlement a livré, hier, sa lecture sur les colonnes de l’APS, avant de rappeler, sous le sceau de son appartenance partisane, la position du FLN sur ces mêmes questions. De prime abord, Ould-Khelifa a tenu à défendre les engagements du Chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika, et son programme de réformes, initié depuis 2011. Ainsi, le réaménagement de la Constitution comme projet consacrant l’État démocratique et social en respect des idéaux du 1er -Novembre 54, et qui tient aussi compte des constantes nationales, s’aperçoit comme une réponse à donner à l’opposition, qui peut jouir, désormais, selon les propos du président de l’APN, de plus de prérogatives et d’une place plus prépondérante au sein du Parlement, plus précisément. À ce titre, il s’est référé au discours de Bouteflika rendu public à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de la Révolution nationale, où il a annoncé la révision prochaine de la Loi suprême du pays, comme pour preuve d’avoir honoré ses engagements pris, lorsque bon nombre de pays de la région ont été ébranlés par les événements, surnommés «le printemps arabe». Pour Ould-Khelifa, le fait de doter l’Assemblée, lors de la législature de 2012 d’un tiers de sa composante au profit de la femme, est l’indice qui illustre le début de cette volonté de mener des réformes. D’une pierre deux coups. Au-delà d’afficher le soutien de la majorité du Parlement au programme du Chef de l’État, le président de l’APN s’adresse de ses propos à l’opposition, qui rompt avec la politique de Bouteflika, et qui, plus que ça, pose le doute de ses capacités à mener les affaires du pays. En dépit de son état de santé dégradé, Bouteflika demeure «le Président de tous les Algériens, et qu’il assume la responsabilité de l’État», a affirmé Ould-Khelifa. Preuve en est que la décision d’arrêter l’échéance concernant la révision du projet de la Constitution relève exclusivement du Chef de l’État, qui sait «mieux que quiconque le moment opportun de le présenter», soutient le même responsable. Plus encore, Bouteflika est en mesure de décider, à lui seul, de cette question, du fait qu’il reçoit toutes les informations internes et externe inhérentes à ce projet, ajoute Ould-Khelifa. Ces déclarations se veulent aussi une réplique aux appels à l’organisation d’un processus de transition politique ou encore d’élections anticipées émanant notamment des partis de la CNLTD (Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique).
Il a fustigé cette partie qui s’attaque, selon lui, aux institutions, et remettent en cause la légitimité du Chef de l’État. Pour taire leur voix, il a affirmé que Bouteflika «a été élu à la majorité», dès lors toute remise en cause est vaine, a-t-il laissé entendre. «Bouteflika jouit de toutes ses capacités et c’est lui qui conduit les affaires du pays», dira-t-il comme pour battre en brèche le constat de l’aile de l’opposition. Plus offensif, le responsable à la tête du bureau de l’APN vire à son statut de cadre du FLN pour s’attaquer au discours de l’opposition, allusion aux tirs croisés engagés entre différents acteurs et personnalités politiques nationales. Pour lui, au lieu de verser dans l’invective et les vives critiques, le discours politique doit être porté haut et fort, à la mesure de «la grandeur de l’Algérie», a-t-il indiqué, non sans formuler des «incertitudes», quant à la bonne intention de «certaines» figures de l’opposition. Pour lui, hormis le discours de son parti (FLN), qu’il prône d’ailleurs comme exemple à suivre, toutes les déclarations émanant du camp inverse «sont hostiles et ne servent pas» les intérêts du pays. Plus encore, il estime que ces partis ne font que critiquer et ne font que mettre en avant un discours alarmiste à travers des initiatives politiques. En enchainant avec les différents projets prônés par de nombreux partis et qui visent une sortie de crise, Ould Khelifa n’a pas manqué encore de rappeler son dévouement à l’initiative du chef de son parti, Amar Saâdani. Même s’il pense que tout parti est libre de proposer telle ou telle initiative qu’il voit salvatrice pour le pays, il a indiqué que la liberté et l’opinion de l’autre doivent être respectées.

Incidents au Parlement : Ould Khelifa parle d’enquête
Même si le sort de la LF-2016 n’a pas encore été définitivement scellé, sachant que le document du projet doit d’abord être adopté par la première chambre du Parlement, avant sa signature par le chef de l’état, pour Ould Khelifa, le dossier est classé. Interrogé au sujet de la détermination de l’opposition parlementaire qui compte saisir le président de la République et la Conseil constitutionnel pour aboutir au retrait de ce projet, l’élu du parti de Saâdani pense que cette démarche ne tient pas la route. Il a indiqué que le fait que la LF-2016 est approuvée par le Parlement qu’il dirige signifie déjà que la question est déjà tranchée. à croire donc, selon ses propos, que son passage au Conseil de la nation n’est qu’une simple formalité. Ce n’est pas tout, puisqu’il croit encore que les acteurs qui se sont opposés à ce projet n’ont pas le droit de s’adresser à ces deux institutions, et que ce recours, du point de vue du droit, est nul est non avenu, a-t-il laissé entendre. Et pour cause, selon ses explications, cette partie ne peut saisir le chef de l’état qui n’a d’interlocuteur légal selon lui, que le gouvernement qui exécute ses instructions. D’autre part, Ould Khelifa a fait savoir que les prérogatives qui échoient au Conseil constitutionnel ne permettent pas à cette institution d’interférer dans les griefs retenus par les contestataires du Parlement contre l’Exécutif national. Du coup, le président de l’APN ferme toutes les voies de recours possibles qui se présentent à l’opposition, en essayant d’amenuiser la pression exercée par cette partie, qui ne demande que le retrait de ce projet, objet à controverse et d’une polémique sans précédent. Sur un autre volet, en abordant la LF-2016 dans sa quintessence, celui qui dirige l’hémicycle Zighoud Youcef défend les choix du gouvernement et les dispositions qui ont fait polémiques. Ainsi, Ould Khelifa a rejoint la voie de l’Exécutif pour dire que ces mesures économiques qu’il indique être dictés par le contexte économique marqué par le recul des ressources publiques, n’entendent pas «austérité» et qu’il ne s’agit que de «rationalisation de dépenses», a-t-il affirmé. S’agissant des dispositions 66 et 71, qui constituent pour l’opposition une menace de «prédation du secteur public» et le recul sur la souveraineté de l’état, le même responsable a tenté de calmer les ardeurs. Plus encore, en réponse aux inquiétudes de la rue et les appréhensions mises en avant par cette même opposition en entrevoyant un recul sur la politique subventionniste de l’état, avec comme argument la chute du pouvoir d’achat du citoyen, Ould Khelifa s’en défend. Pour lui, ces dispositions «ne concernent pas le citoyen», mais visent «une distribution plus équitable des richesses et des recettes», a-t-il formulé. Plus loin encore, il a renvoyé ses détracteurs aux décisions prises par Bouteflika, en Conseil des ministres, au lendemain du début du spectre de la fluctuation des marchés pétroliers dans le monde. Pour lui, le chef de l’état avait pris des mesures préventives «très judicieuses», par le remboursement de la dette extérieure du pays et l’investissement dans les infrastructures de base, a fait savoir le membre du FLN. Et de rappeler encore que Bouteflika avait pris ces mesures pour éviter le scénario des années 80. Sur le plan social, «aucune baisse des salaires, ni d’augmentation de taxes pour les produits vitaux ne seront enregistrés», a rassuré le même responsable. Au contraire, a-t-il indiqué, le système salarial algérien est nettement meilleur que les pays voisins, a-t-il fait savoir. Même si, comme indiqué par le ministre des Finances, les subventions doivent être ciblées, a réaffirmé Ould Khelifa. Revenant à la charge, le président de l’APN a accusé l’opposition d’avoir «empêché le vote de la LF-2016». à ce titre, il n’écarte pas la possibilité d’engager une enquête sur les incidents ayant émaillé la séance parlementaire, en évoquant notamment la «formation de commissions d’enquête».

«L’Algérie n’est pas pourvoyeuse de terroristes»
S’agissant des questions internationales, le premier responsable de la chambre basse du Parlement a évoqué la cause Sahraoui. Ould Khelifa a critiqué l’entêtement du Maroc et sa position antinomique par rapport à la Charte et les résolutions de l’ONU. D’emblée, le même responsable a tenté de rectifier les propos qui prêtent à équivoque du patron du FLN, Amar Saâdani sur cette question, en précisant la position inchangée de l’Algérie. Pour lui, «La position de l’Algérie à l’égard de la question du Sahara occidental participe de son respect du principe d’autodétermination», a-t-il indiqué. Ould Khelifa a affirmé que l’Algérie qui a payé un prix fort son indépendance pour s’affranchir de l’hégémonie colonialiste, à travers sa «Glorieuse Révolution», ne peut que défendre l’autodétermination des peuples pour recouvrir leur droit à l’autodétermination. à ce titre, «l’Algérie n’a pas d’ambitions au Sahara occidental et n’est pas partie prenante au conflit», pour répliquer à «l’entêtement du Maroc qui se retrouve isolé sur la scène continentale», a expliqué dans la peau d’un diplomate le chef parlementaire. Pour acculer davantage le Makhzen, il a assuré que l’Algérie n’est pas un pays «exportateur de terroristes», allusion aux centaines d’éléments de la subversion intégriste qui quittent le Maroc pour rallier les groupes terroristes. Sur la question palestinienne, le même responsable affirme que l’Algérie est l’un des rares pays qui continuent à soutenir cette cause. Tout en rappelant d’autre part, que le Parlement qu’il dirige dispose de liens d’amitié avec plus de 60 pays, il a rappelé que l’Algérie a toujours privilégié la paix et la solution pacifique dans le règlement des conflits, notamment dans la région.
Farid Guellil

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