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Lutte contre l’EI en Syrie et Irak : Washington ajoute des forces spéciales

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Les États-Unis vont renforcer l’utilisation des forces spéciales contre le groupe État islamique en Syrie et en Irak, espérant voir leurs autres partenaires de la coalition, muscler eux aussi leur effort contre les jihadistes. «Nous continuons à accélérer nos efforts au lendemain des attaques de Paris, et nous pressons les autres (membres de la coalition) de faire de même», a déclaré mardi, le secrétaire à la Défense Ashton Carter devant une commission du Congrès. Donnant l’exemple, les États-Unis sont prêts à écorner un peu plus le principe du «pas de soldats sur le terrain» édicté par le président Barack Obama. M. Carter a annoncé que les États-Unis allaient déployer en Irak une «unité spécialisée» de forces d’élite aux côtés des forces irakiennes et kurdes, pour des «raids» ponctuels contre le groupe État islamique. Il s’agit par exemple de multiplier en Irak et en Syrie des opérations comme celle dirigée en mai 2015 contre Abou Sayyaf, un haut responsable du groupe, a expliqué M. Carter. Abou Sayyaf avait été tué, mais son épouse avait été capturée, donnant accès à un «trésor» d’informations sur le groupe État islamique, selon M. Carter. Il faut «imaginer une force prête à agir, capable quand l’occasion se présente, de conduire des raids comme celui-ci partout en Syrie et en Irak», a expliqué M. Carter.
«Vous ne savez pas qui va venir la nuit par la fenêtre. Nous voulons que tous les chefs de l’EI et leurs partisans aient cette sensation», a lancé le chef du Pentagone devant les parlementaires. Un responsable de la défense américain a précisé plus tard que cette «unité spécialisée» compterait environ 200 hommes. «Nous ne savons pas encore» si ces 200 hommes s’ajouteront aux effectifs américains déjà présents en Irak (3 500 hommes), ou bien s’ils seront puisés dans le dispositif américain déjà présent en Irak, a précisé le responsable à l’AFP. Par ailleurs, en Syrie, les États-Unis «seront prêts à renforcer» le groupe de 50 soldats des forces spéciales que Washington est en train de déployer dans le nord-est du pays pour conseiller les forces arabes et kurdes, a expliqué mardi, M. Carter. «Si nous trouvons plus de forces locales que nous pouvons aider» à combattre le groupe Etat islamique, «nous sommes prêts à en faire plus», a-t-il expliqué. «Nous cherchons les opportunités d’en faire plus».

Appel aux sunnites
Les États-Unis ne veulent toutefois pas rester seuls à intensifier leurs efforts contre le groupe EI. «J’espère que les attentats de Paris vont galvaniser toute l’Europe pour en faire plus, parce que» ces pays «ont besoin d’en faire plus», a souligné M. Carter. L’appel à en faire davantage s’adresse aussi «particulièrement» aux pays voisins de l’Irak et de la Syrie comme les États du Golfe, a-t-il souligné. «Les forces naturelles» pour intervenir sur le terrain dans les régions sunnites de l’Irak et de la Syrie seraient «des forces sunnites», qui seraient «plus efficaces et plus avisées» que d’autres troupes, a souligné M. Carter. Depuis le début de leur campagne militaire contre le groupe État islamique en août 2014, les États-Unis et la coalition ont fait reposer leur action essentiellement sur une campagne de bombardements ciblés, avec près de 8.300 frappes menées à ce jour. Les États-Unis ont aussi envoyé 3 500 conseillers militaires et formateurs en Irak, mais ceux-ci restent dans les bases à l’écart des combats, à de rares exceptions.
La description faite par M. Carter de l’unité des forces spéciales en cours de déploiement en Irak correspond au JSOC (Joint special operations command), une composante secrète des forces spéciales américaines spécialisée dans l’élimination ou la capture des responsables de réseaux extrémistes. Les forces du JSOC sont, notamment celles qui ont mené à bien l’élimination d’Oussama Ben Laden le 1er mai 2011. Elles sont créditées pour avoir joué un rôle majeur dans le succès du «surge» en Irak en 2007, le coup de reins donné par l’armée américaine pour stopper les violences dans le pays.

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