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Le CS et l’injustice historique

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Le comité des dix (Algérie, Guinée équatoriale, Congo, Ouganda, Sénégal, Libye, Kenya, Zambie, Namibie et Sierra Léone) de l’Union africaine s’est réuni samedi dernier. Ahmed Attaf y a participé en qualité de représentant du président Abdelmadjid Tebboune. La réunion portait sur la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU. Ce dernier est l’organe onusien qui a la responsabilité du maintien de la paix dans le monde et de la sécurité internationale. Il est composé de quinze membres dont 5 permanents et 10 membres élus par l’AG pour deux ans. Notre pays vient d’entamer son mandat le 1er janvier dernier et jusqu’en 2025. Les anomalies à corriger sont l’absence de l’Afrique parmi les membres permanents et une sous représentation parmi les membres non permanents. Des corrections qui nécessitent une réforme du Conseil de sécurité. Ces anomalies n’ont d’autre cause qu’une injustice historique. Lors de la création de l’ONU au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’Afrique était politiquement absente. Les Indépendances des pays du Continent noir ont commencé dans les années 1960.
Aujourd’hui, le Continent africain qui connait le plus grand nombre de conflits, qui est en passe d’avoir la plus importante population du monde, qui subi le changement climatique sans émettre, ou presque, de gaz à effet de serre, n’a aucun membre permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Ce qui est considéré unanimement comme une injustice historique. Injustice qui ne peut être réparée que par une réforme globale de ce Conseil. L’Algérie mobilise toute sa diplomatie pour aider à atteindre cet objectif dont le processus dure depuis des décennies. Pour avancer, elle propose d’agir sur trois axes. Le premier étant de « faire face aux tentatives visant à saper le processus de réforme ». Le second est d’appeler à une réforme globale équilibrée et intégrée qui dépasse l’élargissement de la qualité de membre ». Enfin, le troisième et dernier axe étant de maintenir la réforme « dans un cadre rassembleur et consensuel et de rejeter toute tentative de le marginaliser au profit d’initiatives individuelles qui rendraient impossible tout consensus entre États membres ». À cela s’ajoute les problèmes liés aux textes réglementaires de l’ONU, comme par exemple l’article 23 de la charte de l’ONU qui délimite les pays membres permanents du Conseil de sécurité. Le précédent créé par l’admission de la Chine en 1971 grâce au vote de l’AG pourrait servir de « jurisprudence ». La tâche est ardue mais pas impossible. L’Algérie a réaffirmé, samedi dernier, « son engagement à contribuer aux efforts visant à promouvoir la position africaine ». Des efforts qui pourront être évalués en juin prochain lorsque l’Algérie abritera la 12ème réunion du comité des dix. Pour l’Afrique de demain !
Zouhir Mebarki

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