Accueil ACTUALITÉ La grève à ArcelorMittal s’installe dans la durée

La grève à ArcelorMittal s’installe dans la durée

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Décidément, le bras de fer opposant, depuis le 29 avril dernier, le Syndicat  de l’unité Arcelor Mittal, Pipes and Tubes (Ampta), ex-unité de Tuberie sans soudure (TSS), à la direction de l’Entreprise, ne semble pas proche de son épilogue.
En effet, lors de l’assemblée générale, ayant regroupé les représentants syndicaux des 350 travailleurs de l’Ampta (Pipes and Tubes Algérie), filiale d’ArcelorMittal, les syndicalistes ont décidé de poursuivre le mouvement de protestation, et pour cause, les revendications de ces derniers n’ont pas été prises en considération. Entre autres, mercredi dernier, le collectif des salariés de l’unité de l’Ampta a tenu, sur le site de travail, une assemblée générale au cours de laquelle il a été décidé de poursuivre le mouvement de protestation, jusqu’à la satisfaction des revendications socioprofessionnelles, et exprimé l’attachement au secrétaire général du Syndicat et au président du comité de participation suspendus, puis licenciés par les dirigeants de l’Ampta. Joint, hier, par téléphone, Lotfi Farah, le secrétaire général du Syndicat de l’Ampta nous a déclaré : «Nous ne mettrons pas fin à notre mouvement de grève, si nos revendications ne seront pas satisfaites», tout en estimant que la balle est dans le camp de l’administration, qui, déplore-t-il, «continue de rejeter le dialogue et refuser de négocier. Plus grave encore, elle a procédé au licenciement de deux représentants du Syndicat». Dans le même ordre d’idées, notre interlocuteur a assuré que les mises en demeure, adressées aux 350 travailleurs, leur intimant de rejoindre leurs postes de travail, sous 48 heures, sous peine de faire l’objet d’un licenciement pur et simple, ne vont pas faire peur aux travailleurs qui qualifient la démarche d’arbitraire. À cet égard, Farah s’est interrogé sur le fait si ces pratiques sont juste un défi ou d’une intimidation de la direction générale d’Ampta ? Dans un autre sillage, et s’agissant des affrontements qu’a connus le Complexe, lundi dernier, la même source a assuré qu’un calme est revenu, depuis mardi. Pour rappel, dans un communiqué transmis à l’APS, au lendemain des affrontements de lundi, la DG du complexe ArcelorMittal d’El-Hadjar a notamment indiqué que «les meneurs, les suiveurs et les auteurs de tels actes seront sanctionnés, conformément aux dispositions du règlement intérieur de la Société, et seront poursuivis devant la justice, conformément à la loi». Selon le communiqué, sept plaintes ont été déposées, au niveau du tribunal d’El-Hadjar, par la direction générale de l’Ampta, dans le cadre de cette affaire. S’agissant de la raison avancée par la direction du Complexe, pour la non-satisfaction des doléances, le syndicaliste a affirmé qu’elle a évoqué des problèmes financiers auxquels est affronté le Complexe. Il faut signaler, de surcroît, la parfaite entente entre le Syndicat et le Comité de participation (CP) d’Ampta. Ce qui laisse entendre que ce conflit social collectif va s’inscrire encore dans la durée, dans le cas où les antagonistes campent sur leurs positions, chacun préférant défendre ses intérêts au détriment de ceux du pays.
Rappelons que plus de six mois après l’annonce de l’ouverture de lignes de crédit de 600 millions de dollars (environ 494 millions d’euros) pour la relance du Complexe minier d’El-Hadjar, près d’Annaba, les 4 500 salariés s’interrogent toujours sur l’avenir du site. Depuis l’accord de prêt de la Banque extérieure d’Algérie (BEA), aucun des grands travaux prévus n’a été réalisé. En 2001, ArcelorMittal avait repris 70% des parts du site, qui incluait deux mines, une aciérie et l’usine de tubes d’acier. Depuis, la situation a toujours été tendue entre la direction et les salariés, avec des résultats souvent catastrophiques sur le plan financier, et des actionnaires se rejetant la responsabilité d’investir dans l’outil de production. En juillet 2013, pour sortir de l’impasse, l’État algérien en est redevenu l’actionnaire principal, via la Sider, laissant 49% à ArcelorMittal. Avec, pour objectif d’atteindre 2,2 millions de tonnes d’acier, contre 300 000 actuellement.

Lamia Boufassa

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